Les vieux contes : Bâtir un rêve - Magic the Gathering

Les vieux contes : Bâtir un rêve

Les vieux contes : Bâtir un rêve

Les rêves ne durent qu’une nuit. Les cauchemars persistent.

  La storyline de Magic / Theros

Les rêves ne durent qu’une nuit. Les cauchemars persistent.

  La storyline de Magic / Theros



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le , par Drark Onogard
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Les rêves ne durent qu'une nuit. Les cauchemars persistent. Vous trouverez l'article original ici et ici.

Les vieux contes : Bâtir un rêve : Partie 1



Ma chère Klytessa,


Vas-tu ouvrir cette lettre ? La liras-tu ? Ou vas-tu la jeter dans le feu ? En regardant le papier s'enrouler et scintiller d'étincelles, sentiras-tu du regret ? Ou de la satisfaction ? Vas-tu en parler à Lara ?

Je suis responsable de la vie de dix mille personnes. Nous sommes au bord du plus grand accomplissement que notre royaume ait connu... et c'est à ce moment que les questions viennent me tourmenter.

Je me dis que nous négocions cette paix pour l'avenir d'Iretis. C'est pour nos hommes et nos femmes, et leurs enfants, et les enfants de leurs enfants. Il nous fait sortir de l'ombre de Mélétis, réalisant une paix qu'ils n'ont jamais atteinte. Ces choses sont toutes vraies.

Mais ce n'est pas toute la vérité.

La signature officielle avec les léonins est dans quinze jours. Udaen est avec leurs conseils tribaux même maintenant, prenant les dernières dispositions. Tu serais émerveillée de l'étincelle et de l'énergie d'Udaen. Il y a deux mois, il était proche de la mort, un vieil homme malade attendant de rendre son dernier souffle. Son rétablissement fut une réponse directe à mes prières. Nous comptons tous les deux depuis longtemps sur son sage conseil, et la perspective de forger cette paix sans lui était impossible. Dans sa guérison de la maladie, il a acquis une vitalité étonnante. J'ai mis cette vitalité à bon escient, faisant de lui mon principal émissaire dans les relations avec les différentes tribus.

Paix, Klytessa. La paix dans nos vies. Je me souviens de ce jour où tu es arrivée de Mélétis. Le soleil étincelait dans tes cheveux, et je ne savais pas ce qui était plus lumineux. Ton sourire les dépassait tous deux en éclat, voyant ce qui a dû paraître comme les humbles charmes de mon royaume, comparé aux merveilles de Mélétis que tu avais connues. Avec ton sourire, je savais que tu étais le bon choix pour moi, pour notre peuple. Cette nuit-là, ta première nuit, notre première nuit, alors que les survivants, sanglants et couverts de cicatrices, sont arrivés avec leur rapport sur une autre escarmouche frontalière entre les léonins (combien il est tentant de toujours les appeler félins, ou pire... les vieux préjugés ont la vie dure) et nos gens, quand tu as vu le bilan sanglant de la vie à Iretis, la première fois que j'ai vu ton sourire s'estomper. Parfois, je me demande si ton sourire est vraiment revenu, comme il fut, au soleil, avec le vent doux qui annonçait ton arrivée. La paix approche, Klytessa.







Cela a un coût. Les colonies extérieures rapportent des atrocités commises par des monstres impossibles, plus féroces que n'importe quel léonin, et difficiles à tuer. C'est absurde, dit Udaen, et je suis d'accord. Les expansionnistes veulent toujours plus de terres, et ils voient cette paix potentielle comme un coup direct à leurs rêves de conquête. Je leur demande les corps de ces créatures comme preuve, et ils affirment que les corps disparaissent en poussière. Au lieu de cela, ils me présentent les corps des leurs, et en effet ils sont mutilés avec une férocité et une violence rarement vues. Je ne veux pas croire que notre peuple pourrait se faire ça pour saboter la paix, mais je suis d'accord avec la prudence d'Udaen.

Les hommes feront des choses terribles pour réaliser leurs rêves.

Je me souviens d'une nuit, peu de temps après la naissance de Lara. Nous avions passé la journée avec notre bébé, mettant de côté les soucis de notre royaume, juste pour une journée. Un jour pour notre bébé, tu as dit, et j'ai accepté. Elle méritait certainement ça. Le jour où elle est née, j'avais l'impression de l'avoir connue toute ma vie, qu'il n'y avait jamais eu une partie de ma vie où elle ne fût auprès de moi. C'était la première fois que j'avais du ressentiment d'être roi, à devoir sacrifier autant pour des gens qui n'étaient pas toi ni Lara. Alors je vous ai donné, à elle et toi, la journée, et je l'ai donnée avec plaisir. Nous avons passé la journée au bord du lac, à patauger, à marcher et à parler, et je pense que pendant un moment, tu as même oublié les gardes. C'était une merveilleuse journée. Et après notre retour au palais, cette merveilleuse journée est devenue une merveilleuse nuit. Alors que tu étais endormie, le clair de lune sur tes épaules, ma main sur ton dos sentant ton souffle entrer lentement et quitter ton corps parfait, je savais que je voulais que ce moment dure pour toujours. Si j'avais pu capturer ce moment, le clair de lune qui encadrait nos corps entrelacés, et que cela ne change jamais, je le ferais. Le moment était parfait et le changement ne pouvait qu'empirer les choses.

Je pense souvent à cette nuit.

Je choisis d'espérer, Klytessa. Je choisis de croire que les léonins tiendront parole et signeront ce traité de paix avec nous dans deux semaines. Je choisis de croire que les expansionnistes comprendront les avantages de la paix et de la stabilité et arrêteront leurs tentatives de sabotage. Je choisis de croire que tu a ouvert cette lettre, que tu l'as ouverte et que tu la lis en ce moment. Je choisis de croire qu'il y a une voie à suivre pour nous. Une voie où tu es ici à mes côtés à Iretis, qui est ton véritable foyer. Où j'ai besoin de toi.

Je t'aime. Il y aura la paix. Tu es belle. Ma fille me manque. Je n'ai pas pu trouver les bons mots pour t'empêcher de partir. J'espère que je pourrai trouver les mots pour te faire revenir.

Kedarick



Klytessa,

Une journée difficile et sombre. Je connais Thoros Griffetueur depuis plus de trente ans. Nous avons grandi ensemble, nous nous sommes entraînés ensemble, nous nous sommes battus ensemble. Il m'a sauvé la vie contre les félins à plusieurs reprises. Il était mon ami. Je l'ai tué aujourd'hui. Avec mon épée, j'ai séparé sa tête de son corps, coupant soigneusement son cou. C'était une coupe nette et rapide.

Tu me demandais comment je pouvais aller au combat en apparence sans peur. J'aurais eu une réponse différente il y a de nombreuses années, mais maintenant ma réponse est la suivante : une bataille tue rapidement, mais la vie tue lentement. Chaque jour, une autre partie de nous meurt.

J'aspire à la simplicité de la bataille.

La journée a bien commencé. Thoros avait annoncé qu'il venait pour offrir son soutien au prochain traité de paix. C'était une victoire majeure, d'avoir un expansionniste aussi éminent du côté de la paix. Je l'ai accueilli dans la salle du trône et là nous nous sommes embrassés et avons souri. Thoros avait amené un petit groupe de ses hommes, et bien qu'ils soient en armure et armés, je n'attendais rien d'autre des guerriers des colonies extérieures. Tous les voyages au cœur d'Iretis ne sont pas exempts de violence. Le reste du personnel du palais était occupé par les préparatifs de la signature dans une semaine, mais Udaen lui-même était sur place pour accueillir un invité aussi important, qui pourrait amener l'intégralité des expansionnistes à nos côtés. Alors que je me rendais dans la salle de banquet pour le festin de bienvenue, Thoros leva la main. Nous nous sommes arrêtés, et Thoros a mis sa main dans une sacoche et en a sorti une tête. C'était celle d'un jeune homme, bien que je ne l'aie pas reconnu. Le cou avait été sauvagement arraché du corps ; il n'y avait aucun signe de coupe nette ou droite. Les gardes ont sorti leurs épées mais Thoros et ses hommes n'ont fait aucune tentative pour dégainer les leurs.

« Mon neveu, déclara Thoros. Tué par les félins, hier soir. »







Je lui ai demandé s'il avait des preuves.

« Autrefois, ma parole aurait été la preuve. » Je ne pouvais pas nier la vérité, mais nous n'étions plus des guerriers combattant des félins. J'étais le roi, essayant de forger une paix, et j'avais besoin de preuves. « Je l'ai vu de mes propres yeux. C'était le plus gros félin que j'aie jamais vu, mesurant au moins deux mètres de haut. Bâti comme un ours. Il avait quatre bras, deux têtes, des dents et des griffes aussi longues que des poignards. Un félin de cauchemar. Il est juste apparu au milieu du camp des éclaireurs. Il a arraché la tête de Teralos de son corps. Nous avons perdu dix autres personnes essayant de le faire tomber. » Je capture ses mots exacts parce que je les trouve si difficiles à croire. Quatre bras ? Deux têtes ? Pensait-il que j'étais un imbécile ? Je l'ai regardé attentivement, lui et ses hommes, mais seuls des visages stoïques m'ont regardé en réponse.

Je lui ai demandé s'ils avaient tué le monstre. Ils ne l'avaient pas fait. Le félin a disparu au milieu de la bataille, s'évaporant dans la brume, ne laissant que les morts et les blessés. Je l'ai interrogé sur ce qu'il me demandait.

« Justice, dit-il. Justice pour Teralos. Justice pour les morts. Justice pour les vivants. Pourquoi cherches-tu la paix avec ceux qui font cela à ton peuple ? » Il criait à la fin.

Je n'avais pas de réponse. C'est une leçon que je t'ai dite il y a longtemps – ne montre jamais d'incertitude. Et pourtant j'ai regardé mon ami et je ne savais pas quoi faire, et je n'ai rien dit.

Udaen rompit le silence. « Je me demande, dit-il, qui est le plus grand propriétaire foncier de la colonie de Vertecrête ? » Cela brisa la détermination de fer des hommes de Thoros. Maintenant, il y avait des grondements de colère. Udaen était cruel, mais il avait raison. Thoros était mon ami et mon compatriote au combat, mais il risquait également de perdre beaucoup si la paix avec les léonins se maintenait. Je ne pouvais pas l'oublier.

J'avais décidé, Klytessa, d'être bon. N'oublie pas cela. S'il te plaît. Mon ami était furieux et pleurait toujours la perte de son neveu et de ses gens. Alors que j'étais irrité à l'idée de sa visite, je l'ai compris. Et une partie de moi voulait rendre le monde juste pour mon ami. Je lui ai dit que je réfléchirais à la question et que mes hommes enquêteraient pour voir s'il y avait des preuves à trouver. Ce n'était pas une action décisive, mais cela nous donnerait du temps. Il me fallait désespérément du temps pour réconcilier des récits aussi bizarres sur ces attaques.

Ce n'était pas la réponse que Thoros cherchait.

Même maintenant, je crois presque que Thoros avait l'air aussi surpris de ses actions que moi. J'avais fini de parler, et je me tournai pour partir, pour donner à Thoros et à ses hommes l'intimité nécessaire pour pleurer et retrouver leur calme. En me tournant, j'ai vu le regard arriver sur le visage de Thoros, ce regard familier de rage et de convoitise... mais je ne l'avais jamais vu dirigé vers moi. Avant que j'aie eu le temps de réagir, Udaen était là, interposant son corps frêle entre moi et Thoros, criant, « Pour le roi ! » Il coinça son bâton entre les jambes de Thoros, envoyant Thoros au sol, et seulement alors je vis le poignard voler des mains de Thoros, le poignard qu'il avait commencé à brandir dans mon dos.







Le massacre des hommes de Thoros fut rapide. S'ils avaient fait partie de son complot d'assassinat, ils n'y étaient pas préparés. Ils semblaient aussi surpris par la tentative que moi. Thoros lui-même semblait hébété, même après avoir été transporté par mes gardes, le visage battu et meurtri, alors qu'il regardait ses camarades tués.

« Ils ont dit... ils ont dit que tu étais devenu aveugle. Que ta quête de paix, ta quête de ta... reine, t'avaient aveuglé aux besoins de ton peuple. Je leur ai dit que tu m'écouterais. Que tu me verrais, et que tu verrais la... vérité. Que tu ouvrirais les yeux et arrêterais ce cauchemar. » Je veux capturer chaque mot qu'il a prononcé. Je veux me souvenir de chaque goutte de sang qu'il a craché en les disant.

J'avais les yeux grands ouverts quand j'ai porté un jugement sur Thoros Griffetueur, mon ami. J'ai vu ma lame descendre rapidement et passer proprement dans son cou. Pas de bords déchiquetés pour mon ami, pas comme son neveu. Une coupe rapide et nette.

C'est la miséricorde d'un roi.

Kedarick



Klytessa, ma chérie,

J'ai gardé le secret avec moi toute la journée. Udaen m'a remis la lettre ce matin. Ce fut mon bouclier, mon armure, mon épée. Je ne pouvais pas faire de mal aujourd'hui, parce que j'avais mon secret.

Demain, c'est la cérémonie de signature avec les léonins. Les anciens de plusieurs tribus (« Six tribus, Kedarick, six. Dois-je les nommer à nouveau ? » C'était Udaen ce matin. Il est assez agressif, mais étant donné tout ce qu'il a fait pour organiser cette cérémonie, je peux lui pardonner) me rencontreront avec Udaen pour la signature. Ils nous donneront une arme de cérémonie. Nous leur donnerons des droits fonciers officiels sur leurs zones actuelles, avec des privilèges commerciaux lucratifs pour chaque clan. Ils profitent de l'échange, mais si cela nous donne une paix durable, ça vaut le coup !

J'ai prononcé un discours aujourd'hui. Le dernier discours que j'avais prononcé était peu de temps après ton départ, lorsque le royaume avait besoin de ma voix et de mon réconfort. Ce discours avait été un désastre, mais comment aurait-il pu en être autrement ? Mon cœur était parti. Je ne connais aucun homme qui puisse parler de façon convaincante sans son cœur.

Le discours d'aujourd'hui était magnifique. Il y a eu peu de fois dans ma vie où j'ai parlé à mes sujets, et réalisé qu'ils tenaient à chacune de mes paroles, qu'ils étaient captivés par le pouvoir de ma voix et de mon message. Aujourd'hui était une semblable journée. J'ai parlé de l'occasion historique de la signature de demain. Je leur ai dit que nous inaugurions une nouvelle ère de prospérité et de sécurité, que nous étions ici pour entrevoir l'aube précoce d'un âge d'or pour Iretis. Je leur ai dit les rumeurs de l'armée nouvellement formée des expansionnistes, les rumeurs de terreurs qui traquent la nuit, éphémères, et qui s'évaporeraient comme la rosée du matin contre le pouvoir du soleil, le pouvoir de notre paix avec les léonins. Ce fut un moment de triomphe, et les acclamations et les cris de notre peuple étaient sublimes.

C'était pourtant une ombre pâle de la joie de mon secret.

Après le discours, Udaen voulait me renseigner sur les rapports quant aux expansionnistes. Les frères et les fils de Thoros avaient rassemblé une petite armée de plusieurs centaines d'hommes dans les colonies. Mais ils auraient encore besoin de plus avant de nous défier, et Udaen était convaincu que la paix avec les léonins réduirait le soutien des expansionnistes. J'ai renvoyé Udaen de la pièce aussi vite que possible. Quel besoin avais-je de parler des expansionnistes ou des derniers détails de demain ?

Je veux parler de Lara. De combien a-t-elle grandi au cours de la dernière année ? Aime-t-elle toujours autant les figues ? Parle-t-elle souvent de moi ? Joue-t-elle toujours du luth ? Cela fait seulement un an, et pourtant je tremble à l'idée de la revoir, ses cheveux auburn, son sourire, la façon dont elle pose obstinément les bras exactement comme tu le fais, avec son petit nez qui rebique et la résolution dans ses yeux.

Ignore mes larmes qui tachent le bord de cette page, car j'ai mon secret et je suis invulnérable. Tu reviens. Tu reviens !

Ma chérie, mon amour, dans quelques jours nous nous reverrons. Je tremble à cette pensée. Un nouvel âge commence pour Iretis demain, et toi et moi présiderons !

Ton amour,

Kedarick


Les vieux contes : Bâtir un rêve : Partie 2



Mon amour,

J'ai vécu pour voir mes pires cauchemars se réaliser. Non, c'est faux... toi et Lara vivez toujours, et il y a encore de l'espoir.

Il y a toujours de l'espoir.

Aujourd'hui est le jour où nous avons rencontré les léonins pour signer le traité, pour promettre une trêve entre notre peuple et ces hommes-bêtes féroces qui nous ont si longtemps tourmentés et agressés.

Aujourd'hui est le jour où le royaume d'Iretis est au bord du gouffre de la destruction.

Nous nous sommes rencontrés quasiment à midi, dans un pavillon érigé des deux côtés, loin de notre ville et des zones tribales des léonins. Udaen avait passé de nombreuses semaines à négocier les détails du nombre de troupes autorisées à apporter de chaque côté et la façon dont la cérémonie se déroulerait.

Udaen et moi étions à table, avec deux de mes gardes du corps, Chelta et Vanin. Il y avait six anciens de tribus léonines avec nous, bien que leur seul signe évident d'âge fût le nombre de leurs cicatrices. Ils étaient tous des guerriers et ils regardaient les gardes du corps avec dédain.







C'est une chose de combattre des félins au cœur de la bataille, mais être proche de ces animaux sauvages rend nerveux. Plus grand, plus gros, plus épais que le plus puissant des hommes, avec des griffes qui pouvaient trancher un homme de la gorge à l'estomac, et des dents pointues aussi grandes qu'un doigt. Leur puanteur était difficile à supporter dans les limites étroites autour de la table de signature. Vraiment, je pensais à l'époque, qu'il y avait peu de créatures aussi redoutables que celles-ci.

Si seulement je pouvais revenir à cette époque aujourd'hui et savoir à quel point mon ignorance était bénie.

Il n'y eut pas de vent inquiétant, pas de sombre annonce, pas de prémonition comme les histoires voudraient vous le faire croire – en un seul instant, nous sommes passés de la création d'une paix à la vie en guerre. En un seul instant, il y eut des cauchemars parmi nous.

Une grande figure humaine entièrement recouverte de métal, son corps hérissé de pointes et d'arêtes vives. Sa forme métallique se déplaçait de manière fluide alors qu'il balançait son poing sur l'un des léonins, et la tête du félin explosa dans le sang et les os. Un autre homme fut enveloppé dans une brume verdâtre, et de ses mains et de sa langue dégoulinèrent de grosses gouttes de miel. Il se pencha près d'un léonin et souffla cette brume empoisonnée et mielleuse. Le félin mourut, s'étouffant et haletant à la recherche d'air, alors que la douce brume se refermait.

Les félins ne furent pas les seuls abattus. Devant moi, la monstruosité à deux têtes de félin de Thoros est apparue, quatre bras et tout, comme le cauchemar d'un enfant prend vie. J'ai eu un moment pour réfléchir à la façon dont j'avais tué Thoros parce que je ne le croyais pas, avant que la bête rugisse devant moi et ne lève les bras. Chelta me mit à l'écart et poignarda la poitrine du monstre. L'épée pénétra, mais le monstre n'y fit pas attention alors qu'il griffait la tête de Chelta avec deux de ses bras massifs. La tête de Chelta resta sur ses épaules, mais la majeure partie de son visage avait disparu alors qu'il tombait au sol, mort. Il n'a même pas crié. Le monstre quitta alors le pavillon pour chercher d'autres humains, l'épée de Chelta restant toujours dans son corps.

Derrière moi, j'entendis un grognement et me tournai pour regarder un nuage d'encre sombre, à peu près à hauteur d'homme, flottant à quelques centimètres du sol, avec une paire d'yeux de félin rougeoyants et dorés clignotant de l'intérieur du nuage. Vanin se retourna pour faire face à cette nouvelle menace. Udaen nous cria à tous deux de fuir, mais Vanin chargea le nuage, espérant peut-être trouver quelque chose à tuer à l'intérieur. Une main griffue sortit de l'obscurité et attrapa l'épaule de Vanin, le traînant dans le nuage, où les cris de Vanin et le bruit de quelque chose qui mangeait et mâchait pouvaient être entendus. Rien ne quitta le nuage, pas même les restes de Vanin. Ces horribles yeux dorés clignèrent une fois, puis le nuage se déplaça dans la direction opposée, tuant et enveloppant les humains, mes soldats, à l'extérieur du pavillon.







Même si j'écris chaque détail, cherchant à saisir chaque improbabilité, je peux à peine croire ce que j'ai vu. Mais je l'ai vu. Ce sont nos pires rêves qui ont pris vie pour nous tuer. Udaen et moi nous regardions avec horreur à quelle vitesse tout ce que nous avions fait s'évanouissait dans le sang et la violence. Pendant que j'étais encore sous le choc, j'étais toujours un guerrier, un roi. Je tendis la main vers le corps de Chelta et attrapai une de ses lances, espérant lutter contre les monstres.

Mais ce que les monstres avaient commencé, félin et humain étaient trop disposés à finir. Des cauchemars il n'y avait aucun signe, mais partout des humains et des félins s'abattaient. Chaque partie supposait que l'autre avait cherché à trahir. Je me tenais là, enraciné dans le sol, priant les dieux, mon esprit refusant de travailler, refusant de décider. J'étais témoin de la mort de presque tout ce qui m'est cher.

Avec un cri, j'ai jeté une lance sur un félin, l'un des rares aînés léonins qui n'était pas devenu la proie des cauchemars.

Il est devenu ma proie à la place. En quelques minutes, la bataille était terminée, et nous étions les seuls à rester debout alors que quelques lâches félins s'échappaient. Nous n'étions pas en forme pour poursuivre et finir de les abattre. De mes forces d'origine, seuls douze hommes, dont Udaen et moi, restaient. Udaen avait réussi à se cacher sous la table et avait heureusement échappé à la mort. Je ne sais pas pourquoi nous avons pu l'emporter si facilement, étant donné combien nous étions au début. Peut-être que les cauchemars avaient tué plus de félins avant de disparaître.

Cela devait sûrement être l'œuvre d'un dieu. Mogis, ou peut-être Phénax. Mais j'étais un roi pieux, et je fis mes prières et fait mes offrandes à Héliode, à Ephara et à Iroas. Udaen pense à une autre force malveillante à blâmer, mais admet qu'il ne peut pas dire qui. Peu importe qui est à blâmer, Iretis fait face à ses jours les plus sombres. Udaen dit avoir reçu des informations selon lesquelles les tribus léonines des grandes régions environnantes se rassemblent déjà et marchent pour la guerre. Leur nombre annoncé se chiffre en milliers, bien plus que mon armée assiégée, en particulier sans les forces expansionnistes. L'objectif des félins est probablement la destruction d'Iretis et de son peuple. Mon peuple.

Et maintenant, je suis assis ici dans ma salle du trône et j'écris, comme je l'ai fait pendant les deux dernières heures. J'ai écrit des lettres à Mélétis, à Akros et à Setessa, demandant de l'aide. J'ai écrit des lettres aux autres tribus léonines, pour le bien que cela puisse faire. Et je t'écris cette lettre, Klytessa, ma dernière lettre de la soirée. Je sais que tu comptais partir de Mélétis dans quelques jours, mais maintenant tu dois y rester jusqu'à ce que la tempête soit passée. Ajoute ta voix à la mienne devant les Douze. Bien qu'Iretis ait toujours été jaloux de Mélétis, Mélétis ne laissera sûrement pas son petit cousin périr.

Je t'aime. Le monde est un endroit sombre et terrible, mais j'irai à sa rencontre avec lumière, courage et espoir. Même si rien n'a de sens pour moi aujourd'hui, j'ai encore de la lumière. Cette torche vacillante s'allume au-dessus de moi, illuminant ces mots. J'ai encore du courage. Le battement dans ma poitrine alors que je continue de lutter pour la survie d'Iretis. Et j'ai encore de l'espoir. Ces mots en sont la preuve.

Nous nous reverrons bientôt, dans le bonheur.

Kedarick



Au seigneur d'Iretis, actuellement Kedarick VI,

Un sujet de débat fréquent dans ces salles sacrées est une simple question séduisante : quelle est la nature de la réalité ? Comment pouvons-nous être sûrs que ce que nos yeux, ce que nos sens nous disent, est en fait une vérité partagée ? Même si plusieurs personnes voient la même chose, que se passe-t-il si elles sont simplement sujettes à la même illusion ?

Certains d'entre nous croient que le monde matériel est une vérité essentielle, et nous ne pouvons déformer cette vérité essentielle qu'à travers nos lentilles de perception imparfaites. D'autres d'entre nous croient que nous aidons à créer le monde par notre acte même de perception. Bien sûr, poussé à l'extrême, ce point de vue conduirait à la notion ridicule de... mais nous nous éloignons.







Rien de tout cela n'est directement lié à votre demande d'assistance. Votre lettre a parrainé une nouvelle série d'arguments sur la nature de la réalité, qui était animée et controversée, mais nous avons tous accepté de rejeter votre demande.

Ce qui est incontestable, c'est que vos hommes, sous votre commandement, ont massacré des centaines de léonins sous les auspices d'un traité de paix. Nous avons commandé une étude oraculaire des événements que vous avez décrits et n'avons trouvé aucune preuve de ces « monstres » qui, selon vous, auraient déclenché le massacre. Vos descriptions de ces créatures ne correspondent pas non plus à la connaissance que nous avons des visites divines. Soit vous mentez, soit vous êtes fou, soit vous faites face à une nouvelle menace terrifiante. C'est en soi une question fascinante, et nous avons passé un certain temps à en débattre. Nous avons d'autres débats sur le sujet prévus cet après-midi, mais quelle que soit la conclusion, aucun de ces résultats ne nous donne de raison de vous apporter votre soutien.

Nous avons officiellement déclaré notre soutien à la mission des léonins pour vous renverser et mettre fin à votre tyrannie. À partir de ce moment, tous les liens diplomatiques entre Mélétis et Iretis sont rompus jusqu'à la fin de votre règne.

Les Douze, conseil philosophique régnant de Mélétis



Lara,

Quand tu avais quatre ans, tu refusais de rester dans ton lit pendant la nuit. Tu te levais, passais devant ta nourrice endormie et clignais de tes grands yeux vers le gardien, qui te laissait inévitablement entrer dans notre chambre. Après une semaine, j'ai décidé que c'en était assez et je t'ai dit de retourner dans ta chambre. Tu as refusé et j'ai crié : « Retourne dans ton lit ! »

Tu m'as regardé et tu as cligné avec des yeux maintenant encore plus grands, et tu as dit : « Mais mon lit n'a pas papa et maman dedans. » Je t'ai laissée te rendormir dans notre lit sans un autre mot, et tu y as dormi encore quelques semaines jusqu'à ce que tu déclares « Je veux mon propre lit », et tu es retournée dans ta chambre et nous n'avons jamais eu de nouvelle visite nocturne.

Je pense souvent à cette nuit, Lara, et à ton visage en ce moment-là. Je chéris ce souvenir... Je chéris tous les souvenirs que j'ai de toi. Je t'aime beaucoup.

Ton père, le roi Kedarick d'Iretis



Klytessa,

J'ai joint une lettre à Lara dans cette lettre pour toi. Lis-la-lui et dis-lui combien je l'aime.

Il y a une grande armée de léonins campant à l'extérieur des murs de la ville. Nos rapports précédents étaient corrects, ils se comptent par milliers. Mélétis, Akros et Setessa ont tous refusé nos demandes d'aide. Ils prétendent que je suis fou ou pire.

Quand tout le monde vous croit fou, cela peut vous rendre fou.

Udaen prétend qu'il y a encore de l'espoir, qu'il y a toujours la possibilité de faire abandonner les léonins et qu'ils retournent sur leurs terres. J'apprécie ses efforts, mais cela n'a pas d'importance.

Je connais mon destin.

Si je pouvais me tuer ici, si je pouvais savoir que cela sauverait mon peuple et mon royaume, je le ferais. Mais je crains que les léonins ne se sentent privés de vengeance, privé de justice. Et si les léonins répondaient à leur besoin de sang, le coût pour notre peuple serait terrible.

Bientôt, je quitterai ma salle du trône, quitterai mon palais, quitterai les murs de la ville et me présenterai aux léonins. Les gardes, mes hommes, ne m'arrêteront pas. Ils peuvent à peine me regarder maintenant, leurs yeux tombent au sol lorsque je passe. Les dix hommes qui sont revenus avec moi sont toujours fidèles, mais nous portons tous la puanteur de l'échec et de la mort. Non, personne ne m'arrêtera.

Ma source de force dans ce domaine, comme toujours, c'est toi et Lara. Le fait de savoir que vous êtes en sécurité me garde calme. Je souhaite que j'aurais pu avoir un jour de plus de te tenir, de te toucher, de voir ton beau visage. Si j'y pense encore, je perdrai ma résolution.

J'ai eu ma vie. Ça a été une bonne vie. Iretis pourra peut-être se remettre de cette catastrophe. Peut-être que mon sacrifice permettra une nouvelle renaissance pour notre royaume. Peut-être qu'un jour les gens comprendront que tout ce que j'ai fait était pour une paix durable. Peut-être qu'un jour cette paix se produira. Mon héritage durable, mon véritable héritage, c'est toi et notre fille.

On frappe à la porte. J'espère que c'est Udaen avec des nouvelles.

Kedarick




Phénax se tenait dans la salle du trône d'Iretis, toujours invisible, regardant le corps du roi. Phénax existait depuis très longtemps et avait vu et fait beaucoup de choses à la fois merveilleuses et terribles au cours de ces années.

Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait jamais vu un mortel s'arracher les deux yeux au poignard.

Lorsque le vieil homme était entré dans la pièce et avait informé le roi du meurtre de sa femme et de son enfant aux mains des léonins, le roi avait crié. Phénax avait entendu des cris torturés aussi angoissés que ceux des mortels, mais c'était toujours un cri d'un timbre spécial, le son d'un désespoir absolu sans possibilité de secours ou de rédemption. Une saveur rare. Le mortel avait alors tiré son poignard et l'avait plongé dans son œil. C'était le deuxième coup de couteau dans son autre œil, le mortel hurlant toujours, que Phénax trouva si impressionnant.

Phénax regarda le vieil homme, toujours debout, et la forme du vieil homme commença à vaciller et à scintiller. Il disparut lentement, et à la place de l'illusion du vieil homme se trouvait un autre spectacle étrange, bien que Phénax l'ait déjà vu une fois auparavant.

La forme révélée était humanoïde et mortelle. Phénax en était sûr. La forme flottait à plusieurs centimètres au-dessus du sol et était vêtue de tissu noir et de cuir dans une parodie de la mode actuelle dans les villes de Theros. Excepté la tête, les mains étaient la caractéristique la plus intéressante – des doigts extrêmement longs et fins avec des griffes encore plus longues, plus des griffes que les ongles. Phénax avait déjà vu des mains semblables, celles des sirènes, ces séductrices humanoïdes ailées pour lesquelles Phénax avait une affection particulière.

Mais la forme devant lui n'était pas une sirène. La forme devant lui ne devrait même pas pouvoir exister. La moitié inférieure de la tête de la forme était normale – humaine, même. Mais la moitié supérieure était improbable. Deux grandes cornes noires, faites d'une substance rocailleuse rugueuse, encadraient... rien. Pas de face supérieure, pas de tête, pas d'yeux ni de nez. Rien, sauf une fumée noire vaporeuse émanant en continu des commissures des lèvres de la silhouette. La fumée noire tourbillonnait autour de la tête de la silhouette, tourbillonnant dans un rayon plus large à l'extérieur du corps.

Lorsque les deux s'étaient rencontrés pour la première fois, la figure s'appelait Ashiok.







Ashiok se dirigea vers le corps du roi et vit les deux lettres que le roi avait écrites. Il, non, Phénax n'était pas sûr si le mortel avait même un sexe, Ashiok, se pencha comme pour lire les lettres, bien que Phénax ne sache pas comment un mortel pouvait lire sans yeux. Ashiok arrêta de lire, ramassa les lettres et les apporta à la cheminée de la pièce. Ashiok tint les lettres au-dessus du feu pendant une seconde, puis s'arrêta et les ramena, en bon état, à poser sur le bureau. Ashiok sourit et un frisson traversa son corps. Quelques minuscules morceaux de joue d'Ashiok, si petits qu'ils n'étaient discernables qu'aux sens d'un dieu, s'évaporèrent en fumée noire vaporeuse et rejoignirent la pénombre l'entourant.

Phénax devint visible, et sa voix gronda dans la pièce, « La femme et l'enfant, tu les as tués ? » La plupart des mortels auraient été mis à genoux par le pouvoir de la voix du dieu. Ashiok se contenta de planer et se tourna pour faire face au dieu.
« Non. Oui. Peut-être. L'histoire de leur mort que j'ai inventée. Mais s'ils ne sont pas morts maintenant, ils pourraient facilement l'être bientôt. Ils étaient en route de Mélétis vers Iretis, cette partie était vraie. Et les conditions actuelles du voyage sont, » un autre sourire fendant son visage, « difficiles. Mon cher Phénax, tu t'en soucies vraiment ? »

Phénax fut surpris de réaliser qu'il était en fait curieux. Il appréciait le tour d'Ashiok, mais cette familiarité ne le servirait toujours pas.

« Un seul avertissement, Mortel. Je ne me soucie ni de notre accord ni de tes capacités. Présume encore avec moi, et je t'effacerai de l'existence. » Phénax éleva la voix à la fin, et cette fois Ashiok flotta en arrière, la tête baissée en signe de soumission, comme il se devait.
« Mes excuses si je t'ai offensé. Je n'avais pas anticipé ta question, et je n'ai pas l'habitude d'être pris au dépourvu. Je suppose que ma livraison des termes de notre accord était satisfaisante ? » Les mots d'Ashiok étaient soyeux, lisses et précis, sans être trop onctueux. C'était la marque d'un bon trompeur, comme Phénax le savait bien.
Mais Phénax était très satisfait. Il voulait une troisième ville pour les Reparus, dans le cadre de plans à plus long terme. Il avait besoin d'une cité-État mineure, ni trop puissante ni notable, ni sous la protection d'une de ses semblables. Et il n'avait pas besoin d'avoir une main directe dans la chute de la ville, afin qu'aucun de ses frères ne puisse l'accuser d'influence indue. « Je suppose qu'il n'y aura pas de renaissance d'Iretis ? »
Ashiok rit. « Le sac de la ville a déjà commencé. Leur soif de sang est grande et ne sera pas rassasiée avant un certain temps. Je doute qu'il y aura un citoyen vivant d'Iretis d'ici demain. Les léonins pourraient occuper la ville pendant un court moment, mais ils ne voudront pas rester. Ils retourneront dans leurs collines et leurs plaines. Je laisserai quelques-unes de mes créations ici pour faire face à des traînards ou à de courageux aventuriers. Les grandes villes ne veulent pas participer à cette débâcle. Non, Iretis est maintenant à toi, fais-en ce que tu veux.
– Et toi ? ‘Demande-moi ce que je veux quand j'aurai terminé votre tâche.' Ce sont tes paroles qui ont mis fin à notre première réunion. Tu as accompli ta tâche, et tu l'as bien accomplie, Mortel. Je suis satisfait. Alors, quelle bénédiction veux-tu de moi ? »
Ashiok frissonna de nouveau, et quelques taches de joue supplémentaires disparurent en fumée. « Il y tant de choses que je veux, Phénax. Theros est un monde merveilleux, plein de possibilités. Pendant si longtemps, j'ai cherché à perfectionner mon métier, en tirant des cauchemars de l'esprit des rêveurs et en les rendant réels. Mais ici, ici, je peux faire plus... des cauchemars ambitieux prennent vie. Pourquoi se contenter de créations simples qui prennent une forme corporelle, quand je peux prendre les peurs les plus sombres d'un homme, la ruine même de ses espoirs et du travail de sa vie, et transformer la destruction de tout ce qui lui est cher en cauchemar vivant ? J'ai construit un beau rêve ici à Iretis. » Ashiok flotta vers le corps du roi mort et se pencha. Ashiok traîna un doigt griffu de haut en bas le long du torse, avant de poser un doigt sur le pommeau du poignard plongé dans l'œil percé. « Je suis satisfait de mon travail aujourd'hui... mais j'ai un art plus beau à réaliser. » Ashiok se leva et revint à Phénax. « Qu'est-ce que je veux ? Laisse-moi te dire. »

Alors qu'Ashiok se penchait près de lui et chuchotait, Phénax se résolut presque à mettre fin au mortel quels que soient les services fournis, mais intrigué, il se retint. Il entendit la demande d'Ashiok.

Et pour la deuxième fois de la journée, Phénax fut surpris. « Tu es sûr, Mortel ? C'est ce que tu veux ?
– Regarde-moi, mon dieu. Regarde-moi vraiment. Que vois-tu ? » Et Phénax, dieu de la tromperie et des mensonges, scrutait profondément Ashiok, dans l'essence de l'être mortel d'Ashiok. Phénax rit. Un rire long et fort qui résonna dans les couloirs, à travers le palais, et même dans la ville au-delà. Les léonins grondants et les quelques humains qui restaient entendirent le rire, et pendant un bref instant, l'effusion de sang s'arrêta, alors que chaque mortel s'arrêtait devant cet horrible rire. Phénax n'avait pas ri comme ça depuis si longtemps. Ashiok avait tellement de grands tours. « Qu'il en soit ainsi, Mortel. J'exaucerai souhait. » Et Phénax laissa Ashiok et le cadavre du roi écroulé dans l'ancienne salle du trône d'Iretis, son rire résonnant sur les murs alors qu'il disparaissait.

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—Gérard de l'Akilékon, Carnets de voyage

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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