Theros : Les murs d’Akros - Magic the Gathering

Theros : Les murs d’Akros

Theros : Les murs d’Akros

Les troupes errantes de l’Alamon sont premières tributaires d’un danger qui rôde : parviendront-elles à prévenir Akros à temps ?

  La storyline de Magic / Theros

Les troupes errantes de l’Alamon sont premières tributaires d’un danger qui rôde : parviendront-elles à prévenir Akros à temps ?

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le , par Drark Onogard
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Les troupes errantes de l'Alamon sont premières tributaires d'un danger qui rôde : parviendront-elles à prévenir Akros à temps ? Vous pouvez trouver l'article original ici.

Les murs d'Akros



Sous les deux monolithes de pierre connus sous le nom de Cornes, dix soldats se tenaient, la sueur brillant sur leur peau. La lumière d'Héliode les accablait, et les ombres des Cornes tombaient devant et derrière la ligne où ils se tenaient au garde-à-vous. L'ombre devant eux s'était rapprochée de façon alléchante pendant qu'ils attendaient, mais elle restait toujours à la portée d'une épée.

Leandros voulait désespérément s'installer dans cette ombre et faire une sieste. Enfin, ce qu'il voulait, c'était aussi retourner à Akros pour un bain et une bonne compagnie, mais il prendrait volontiers l'ombre – ou une bagarre, si cela arrivait. Tout valait mieux que d'attendre.

Le capitaine Kyrillos sortit de la ligne. Il transpirait comme les autres.

« C'est assez long », déclara Kyrillos. Il désigna trois des hommes. « Vous trois, avec moi. Bardas, Borias – grimpez sur les Cornes et dites ce que vous pouvez voir. Les autres, reposez-vous. »

Bardas et Borias sourirent et s'enfuirent vers les Cornes, retirant leur armure. Les deux hommes n'étaient pas des frères, ni, selon l'observation de Leandros, des amants. Mais ils étaient indéniablement des pairs, et ils n'aimaient rien autant que de se faire concurrence. Grognant, transpirant et échangeant des insultes fleuries, ils se hissèrent sur les grandes pierres dressées.







Kyrillos prit le jeune Haemon, le beau Nikasios et le fidèle Xanthos pour sécuriser le périmètre. Leandros s'installa avec soulagement à l'ombre d'une des pierres, plaçant son épée à portée de main et tirant longuement sur sa gourde d'eau. Mnesos s'assit, appuyé contre la pierre, son exemplaire bien usé des Essais sur la logique de Perisophia déjà en main. Dioclès, à la barbe blanche, enleva son casque et le posa sur un rocher, passant sa main dans ses cheveux clairsemés. Et Pallas commença à faire des étirements, le salaud. Il était plus grand et plus musclé qu'aucun d'entre eux, sauf Nikasios, et il aimait se montrer.

« Ils ne viennent pas, dit-il, plié en deux pour toucher ses paumes au sol.
– Silence, coupa Dioclès. Eumalos est un bon capitaine. Pas du genre à manquer une rencontre. S'ils n'arrivent pas, c'est parce qu'ils sont tous morts. Et tu n'as pas le droit d'être aussi désinvolte à ce sujet. »

Leur escouade et celle d'Eumalos faisaient partie de l'Alamon, les soldats errants qui étaient aussi vitaux pour la défense de la polis d'Akros que les murs de la ville. Les nombreuses petites escouades de l'Alamon se réunissaient régulièrement pour échanger des informations et des fournitures. Rater un rendez-vous ne signifiait rien de bon.

« Ha ! » s'écria Bardas, ou peut-être Borias, ayant gagné leur course.

« Que pensez-vous, ô grand érudit ? demanda Pallas, maintenant à nouveau debout mais presque tout autant tordu pour regarder Mnesos.
– Je pense qu'il existe de nombreuses solutions possibles au problème de l'universalité, dont la théorie des formes idéelles n'est qu'une possibilité, » déclara Mnesos, sans lever les yeux.

Pallas renifla.

« Cyclope ! » cria Borias ou Bardas. « Cyclope, nord-est ! Armez-vous ! »

Leandros se remit sur pieds, l'épée à la main.

Bardas et Borias se précipitèrent sur les côtés des Cornes tandis que les autres se réarmaient. Le livre de Mnesos disparut, remplacé par une fronde et une pierre. Dioclès avait remis son casque en moins d'une seconde, et Pallas ramassa sa lance et se tourna pour faire face à l'attaquant.

L'équipe du périmètre revint à peu près au même moment et les dix soldats se mettaient en formation alors que la forme imposante d'un cyclope entrait en vue du nord-est.







Le cyclope était déjà blessé, traînant une jambe et laissant dans son sillage une grande quantité de sang. Il poussa un cri qui était plus un gémissement qu'un rugissement et se tourna vers eux.

Pallas l'atteignit le premier, plongeant sa lance profondément dans la cuisse de sa jambe en état. Il gémit de nouveau et se retourna, l'envoyant valser. Borias le dépassa pour attirer son attention tandis que Bardas se précipitait pour trancher son ventre – une blessure, mais pas profonde. Le cyclope les dépassa.

À côté de Leandros, derrière un mur de boucliers, Nikasios leva sa lance pour la projeter. Si le cyclope avait riposté, il aurait peut-être reçu un coup. Mais il essayait toujours de les contourner. Abattre un cyclope, même blessé, sans le regarder serait une longue et sanglante affaire.

« Mnesos ! s'exclama Leandros. Attire son attention ! Nikasios, tiens-toi prêt. »

Nikasios hocha la tête.

Le savant recula du groupe, chargea sa fronde et fit tourner une pierre autour de sa tête.

Il y eut un craquement lorsque la pierre de Mnesos rencontra le crâne du cyclope, et la créature rugit. Il se retourna pour repérer son attaquant – et trouva à la place la pointe de la lance de Nikasios. Il hurla, se cramponnant à la lance, du sang coulant sur son visage, et la phalange s'avança.







Leandros se précipita en avant, se pencha sous les bras qui s'agitaient et trancha le tendon de la jambe intacte du cyclope en passant. Le cyclope tomba à genoux et l'équipe l'entoura et l'acheva. Leandros ne vit pas qui avait porté le coup final, mais le meurtre était de Nikasios s'il fallait nommer quelqu'un.

« Quelqu'un est blessé ? demanda le capitaine.
– Contusionné, siffla Pallas. M'a donné un bon coup. »
– Ne fais pas ton héros, déclara Kyrillos. Mnesos, jette un œil sur lui. »

Pallas grommela, mais laissa Mnesos le vérifier à la recherche de blessures graves.

Nikasios et Xanthos trottinaient autour du périmètre tandis que Haemon, le plus jeune d'entre eux, regardait le cyclope.

« Faim ? demanda Bardas en frappant Haemon dans le dos.
– Tu manges... du cyclope ? s'interloqua Haemon.
– On fait avec ce qu'on a », rétorqua Borias.

Haemon pâlit.

« On ne mange pas de cyclope, déclara Dioclès, renfrogné face à Bardas et Borias. À moins qu'on ne meure de faim. Et même alors, cela pourrait nous tuer. C'est nocif. »

Xanthos revint du périmètre.

« C'est le seul, assura-t-il. Et rien ne l'a pourchassé. On dirait que ce grand gars est venu du Col Borgne.
– Alors qu'est-ce qu'il fait ici ? demanda Leandros. Ils sont assez territoriaux, n'est-ce pas ?
– Très, dit Mnesos en faisant un signe de tête à Pallas. Et un cyclope blessé va généralement à terre.
– On s'en fout ? dit Pallas, qui se leva et s'étira. C'est juste un cyclope.
– Je ne pense pas que ces blessures aient été infligées par des Akroans », s'inquiéta Nikasios. Il déplaçait le corps du cyclope avec sa lance pour mieux le voir. « Cette autre jambe a été mutilée, pas coupée.
– Un autre cyclope ? demanda Leandros.
– Non, répondit Dioclès. Quelque chose de plus petit. Un autre cyclope l'aurait juste fracassé avec un rocher.
– J'en ai assez entendu », souffla Kyrillos. Le reste de l'escouade se tut. « L'escouade d'Eumalos a raté le rendez-vous, et il y a quelque chose d'autre que nos soldats au Col Borgne qui peut chasser un cyclope. Nous allons le vérifier. »

Nikasios hocha la tête. Pallas se renfrogna. Dioclès fronça les sourcils. Personne ne parlait.

« Mnesos, laisse un signe, ordonna Kyrillos. Alors allons-y. »

Le savant sortit un fusain et écrivit l'heure et la date de sa graphie impeccable sur le côté proche de l'une des Cornes, de sorte que la prochaine escouade d'Alamon qui passerait par ce chemin sache qu'ils avaient été ici.

Les dix soldats marchèrent en formation, laissant le cyclope mort derrière eux.



L'équipe campait, exténuée, pour la nuit sur un affleurement rocheux. Au-dessus, où des constellations incandescentes avaient jadis interprété les histoires des dieux, il n'y avait que des étoiles.

Mnesos était assis en dehors du groupe, regardant le ciel. Leandros vint s'asseoir à côté de lui, gardant le silence un moment.







« Pourquoi les dieux nous ont-ils abandonnés ? demanda Leandros.
– Sur ce point, répondit Mnesos, personne ne semble en mesure d'être d'accord. Pour leurs propres raisons, sans aucun doute.
– Reviendront-ils ?
– Les historiens nous disent que ce n'est pas la première fois que les dieux se retirent en Nyx, expliqua Mnesos. Je doute que ce sera la dernière. »

Leandros acquiesça.

« Dois-je encore prier ? s'interrogea-t-il.
– Difficile à dire », avoua Mnesos. Il se tourna vers Leandros. « Mais je le fais. »

Ils suivaient la piste du cyclope dans les collines, un chemin sinueux qui les emmena dans des ravins étroits et des canyons sinueux. La trace de sang s'assécha et sans aucune trace de pas sur la pierre balayée par le vent, ils marchèrent vers le Col Borgne.







Cet après-midi, dans l'ombre des parois rocheuses abruptes qui marquaient l'entrée du Col lui-même, ils trouvèrent une scène de carnage. Il y avait neuf Akroans gisant sur le sol, leurs corps déjà gonflés par la chaleur. L'odeur de sang et de putréfaction était oppressante.

Les corps avaient été massacrés, leurs armures brisées éparpillées autour du Col. Les têtes manquaient toutes.

Mnesos se couvrit la bouche et le nez avec un chiffon. Haemon faillit s'évanouir. Leandros se sentait malade de fureur.

« C'est Eumalos, déclara Dioclès doucement, en désignant l'un des corps. Je reconnais son épée.
– Des traces », indiqua Xanthos, pointant devant les corps, où le sang avait marqué le passage des assaillants. « Des minotaures. »

Le bord éloigné du désordre était un enchevêtrement d'empreintes de sabots sanglants de la taille d'assiettes.

« Continuez d'avancer, ordonna Kyrillos. Nous devons nous rendre à l'avant-poste.
– Mais les corps... balbutia Haemon.
– Ils n'en seront pas plus morts, rétorqua Kyrillos. Allons. »

L'équipe se reforma. Leandros marmonna une prière à Athreos, qu'il transportât les âmes aux Enfers, et espéra que le Guide de la Rivière était toujours à l'écoute.

« Une meilleure vengeance que le souvenir », déclara Mnesos. On aurait dit qu'il citait quelque chose, même si Leandros ne savait pas quoi.

Haemon s'attarda sur le corps du capitaine Eumalos. Nikasios posa une main sur son épaule.

« Nous reviendrons pour eux », promit-il.

Haemon hocha la tête et les dix soldats vivants continuèrent.

Dans le Col lui-même, les corps épars de cyclopes et de minotaures faisaient une sombre décoration. Les minotaures avaient été aplatis par des rochers ou fracassés contre les murs de pierre, et quelques-uns semblaient avoir été attaqués par leurs semblables. Les cyclopes avaient fait pire.

Derrière eux, des rochers tombèrent. Leandros se retourna pour voir des rochers chuter dans le canyon derrière eux et bloquer leur sortie.







Devant eux, un bruit de cris sauvages et de sabots tonitruants retentit, puis les premiers minotaures tournèrent au coin.

À la tête de la horde de minotaures se trouvait une brute imposante, une épée à la main. Il beugla bruyamment, poussant les autres en avant.

« Prêt à charger ! » hurla Kyrillos.

L'escouade se formait déjà autour de lui, se protégeait et se lançait. Les quartiers proches leur permettraient de gagner du temps, mais ils étaient cruellement en infériorité numérique.

« Ils nous ont piégés ! dit Bardas.
– Les minotaures ne posent pas de pièges, affirma Mnesos.
– Tu l'as lu quelque part ? » le coupa Pallas.







Nikasios et Bardas embrochèrent les premiers minotaures à les atteindre. Un autre dépassa les lances et Haemon dégaina son épée à temps pour que la créature s'empale. Alors la horde fut sur eux, et la formation se trouva au bord du chemin.

Un minotaure asservi auquel il manquait déjà un bras se jeta sur Leandros, sa main restante tendue. Leandros le frappa au visage avec son bouclier, puis trancha une de ses jambes. Il tomba avant d'être piétiné.

Kyrillos aboyait des ordres de derrière Leandros, se battant de l'arrière pour garder une vue complète de la situation. Bardas et Borias se battaient dos à dos, se protégeant mutuellement et harcelant les minotaures autour d'eux. Mais ils étaient encerclés, coupés du groupe.

Mnesos combattait aux côtés de Leandros, murmurant pour lui-même au sujet des minotaures, de leurs tactiques et de leur supposé manque d'intelligence. Pallas prenait risque après risque, se jetant dans la mêlée chaque fois qu'il voyait une ouverture et étant assez rapide, jusqu'à présent, pour se retirer et recommencer. Xanthos et Dioclès flanquaient Haemon, couvrant tous ses faux pas. Et Nikasios semblait apparaître partout où il était nécessaire, une lance rapide ici et là sauvant ses compagnons aux moments cruciaux.

L'un des minotaures souleva une pierre pour battre Leandros, mais Dioclès leva son bouclier, et à la place la hache tomba sur son bras de bouclier avec un bruit éclatant. Dioclès cria mais resta sur pieds, et Nikasios enfonça sa lance dans la poitrine du minotaure.

Haemon s'avança pour terminer le travail, mais un autre minotaure se profilait, levant une hache massive. Puis Xanthos était là, l'épée à la main. Il se précipita vers le minotaure, mais il était trop lent. La hache tomba et le fendit de l'épaule à la cuisse.

Pallas rugit et courut en avant, repoussant l'élan en arrière maladroit du minotaure, et l'éventra. Dioclès lâcha son épée et tira Haemon de sa main libre. Leandros prit une position défensive, pour couvrir leur évasion.

Un autre cri, à sa gauche, et Mnesos était plié en deux dans la main griffue d'un minotaure. Leandros trancha la main et le minotaure hurla de douleur. Une poussée rapide et maladroite de Nikasios était trop sauvage pour frapper, mais cela fit reculer la bête. Mnesos tomba au sol, gémissant, du sang coulait de son estomac.

Hors de vue, Bardas ou Borias poussaient des cris de rage.

Ils avaient tué des dizaines de minotaures, mais ils perdaient du terrain, reculant vers le mur de pierres tombées. Leandros essaya de traîner Mnesos avec eux, mais chaque fois qu'il se penchait, il devait se redresser pour bloquer un autre coup. Le savant disparut derrière un mur de fourrures emmêlées et de sabots piétinants.

Haemon était de retour sur ses pieds, hurlant ouvertement, prenant des risques. La défense omniprésente de Nikasios était finalement dépassée. Kyrillos avait cessé de donner des ordres, se concentrant sur le combat en cours. Pallas haletait, couvert de sang, et ses oscillations ralentissaient.

Les bras de Leandros lui faisaient mal. Il essaya de ne pas penser à Mnesos.







La brute qui avait conduit la horde dans le canyon entra finalement dans le combat. Il mesurait facilement trois mètres de haut, grondant en signe de défi. Il leva sa lame et attaqua.

La lance de Nikasios dérapa de sa poitrine, n'arrachant qu'une bande de peau, et la lame tomba sur lui. Nikasios vacilla d'un côté, mais le minotaure lui frappa la jambe, la sectionnant. Nikasios hurla. Haemon courut en avant, mais la brute l'attrapa par la tête et le jeta contre la paroi du canyon avec un craquement écœurant.

Le minotaure se balança vers Pallas, qui esquiva. Maintenant, il était déséquilibré, les bras grands ouverts. Leandros et Pallas frappèrent son bras qui portait l'épée, mais sa peau épaisse et son armure de fortune détournèrent leurs coups. Dioclès traîna Nikasios loin des sabots écrasants.

Kyrillos vit l'ouverture, et il s'élança. Il s'avança et enfonça son épée jusqu'à la garde dans l'intestin du minotaure.

Le minotaure hurla et claqua Kyrillos au sol avec son énorme poing, puis abattit un sabot sur sa poitrine. Il le regarda, écumant.







Leandros sectionna les tendons de sa jambe et il chut à genoux. L'épée de Pallas fit un grand arc de cercle et coupa la tête du minotaure. Son corps s'effondra sur le capitaine tombé, faisant jaillir du sang.

D'autres minotaures vinrent, les derniers retardataires, mais ils avaient vu leur chef tomber et ils se dispersaient. Nikasios attacha sa propre jambe pendant que Dioclès, travaillant d'un bras, essayait de repousser le corps massif du minotaure de celui du capitaine.

Pallas harcela les minotaures en fuite, criant sa rage, et Leandros essaya de suivre. Bientôt, ils furent seuls, inondés de sang, bien que le bruit de voix grognantes et de sabots piétinants leur indiqua qu'il y avait plus de minotaures à proximité.

Leandros trouva le corps de Mnesos, piétiné et à peine reconnaissable. Il fouilla dans le dossier du savant et sortit les Essais sur la logique, espérant le sauver. Le livre était imbibé de sang, inutile. Il le laissa sur le corps de Mnesos.

Pallas aida Dioclès à soulever le corps du chef du minotaure de celui du capitaine. Kyrillos était mort, les yeux vitreux, le casque de travers, regardant le soleil.

Leandros trouva Borias à côté, affalé à côté de la forme immobile de Bardas. Il avait eu l'épaule transpercée avec une de leurs propres lances, et ses deux jambes étaient cassées. Leandros se pencha à côté de lui.

« Nous avions un... balbutia Borias, fixant le corps de Bardas. Un pari. Qui vivrait le plus longtemps. Il y a un pot d'a... d'argent. Dans mes quartiers à la maison. Nous y ajoutions à chaque fois que nous partions. Je suppose... Je suppose que j'ai gagné. »

Il leva les yeux vers Leandros.

« Tu peux l'avoir, marmonna-t-il. L'argent. Je ne pense pas que... j'en aurai... beaucoup besoin. »

Il convulsa et ses yeux devinrent vitreux. Sa respiration irrégulière ralentit et s'arrêta.

Leandros se redressa.

Il en restait quatre. Nikasios était toujours conscient, appuyé contre un rocher et saisissant sa lance avec des phalanges blanches. Dioclès, sa barbe striée de rouge, avait retiré le bouclier abîmé de son bras gauche, qui pendait inutilement à ses côtés. Pallas était toujours debout, mais il n'arrivait pas à reprendre son souffle. Leandros lui-même était intact, par chance ou par fortune.

« Les minotaures n'agissent pas comme ça, affirma Dioclès, d'un ton plus las que peiné. Quelque chose ne va pas. Ils nous ont attirés et ils nous ont piégés. »

Il baissa les yeux sur le capitaine et y fixa son regard.

« Nous devons avertir Akros, dit-il. Les minotaures chassent délibérément l'Alamon. S'ils peuvent planifier cela, ils peuvent planifier une attaque contre la ville. Qui peut encore courir ? »

Nikasios regarda le moignon de sa jambe.

« Je peux, affirma Leandros.
– Non, dit Pallas, son souffle venant rapidement et superficiellement. Cela n'arrivera pas.
– Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Leandros. Je ne t'ai pas vu prendre un coup.
– Non, dit Pallas. J'ai senti quelque chose éclater pendant le combat. Juste là où le cyclope m'a eu hier. Je ne tiendrai pas deux kilomètres. »

Il réussit à sourire.

« Je peux cependant te faire gagner du temps », concéda-t-il.

Les sons de voix grondantes et de sabots grattant sur la pierre devinrent plus forts.

« Je ne peux pas te laisser ici, se plaignit Leandros.
– Vas-y, déclara Dioclès. Celui qui reste, meurt. Mais il n'est peut-être pas trop tard pour avertir Akros. Sors d'ici et cours. »

Nikasios se hissa sur un rocher. Il hocha la tête vers Leandros, la lance prête.

« Sors d'ici », ordonna Pallas.

Il se tourna pour faire face à l'extrémité du canyon, puis se retourna.

« Dis-leur que nous sommes morts au combat, tu veux bien ?
– Je le ferai », souffla Leandros.

Puis d'autres minotaures se déversèrent dans le canyon, et Leandros se retourna pour escalader les rochers éboulés.







Derrière lui, Nikasios cogna sa lance contre son bouclier, et Pallas hurla des insultes aux minotaures, jusqu'à ce que le bruit des sabots sur la pierre les noie.

Leandros atteignit le sommet, courut sans un regard en arrière.

Il courut pendant une journée entière et plus, en évitant les bandes errantes de minotaures et en se battant pour garder les yeux ouverts. De temps en temps, il tombait sur des escouades d'Alamon tombées et des signes que de grandes bandes de minotaures étaient passés par là.

Au moment où il aperçut Akros, la nuit était tombée pour la deuxième fois. Dans l'obscurité, il lui fallut un moment pour réaliser que quelque chose n'allait pas. Il ralentit, puis s'arrêta, une vaste obscurité effaçant ce qui aurait dû être une vue de la ville.

Un mur. Quelqu'un – des minotaures - avait construit un mur autour d'Akros, pour empêcher les troupes d'Alamon d'entrer pendant qu'ils assiégeaient la ville. C'était une chose délabrée, laide et probablement fragile, mais les Alamon étaient légèrement armés et n'avaient pas d'équipement de siège. Même si certains d'entre eux avaient survécu à l'assaut dans la nature, ils devraient assiéger eux-mêmes le camp de siège.

Dans le ciel directement au-dessus d'Akros, les étoiles éclataient d'une vie soudaine et brillante, retrouvant la couleur et le mouvement pour la première fois depuis plusieurs semaines. Lentement, deux figures prirent forme : le brave Iroas ??et le sauvage Mogis, les dieux jumeaux de la guerre, les patrons respectifs des Akroans et des minotaures. Ils s'attaquèrent dans le ciel, livrant la dernière bataille de leur long et brutal conflit.







Mais les dieux n'étaient pas revenus sur Theros. Les jumeaux s'intéressaient l'un à l'autre, pas aux mortels. Il n'y aurait aucune aide de leur part.

Leandros tomba à genoux.

Il était trop tard. Même les dieux ne pouvaient pas arrêter ce désastre.

Le siège d'Akros avait commencé.





Alors c'était comment ?

     
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Proposé par bane le 20/09/2012

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