Innistrad voit mon grand (et sporadique) retour, avec cet article traditionnel qui vient là pour décrypter les références que chaque carte contient. Si ce sont les créatures légendaires qui vous intéressent, je vous enjoins à vous rendre ici.
Innistrad : chasse de minuit, carte par carte
Mendiant adoré : Je me devais de mentionner la belle histoire que raconte cette carte, de celui qui, ayant su vivre dans ses derniers jours de la générosité de ses concitoyens, devient une Âme généreuse.
Cathare brutal : Voilà que nous avons désormais de vrais loups-garous blancs ! On voit bien par là le grand nombre de loups-garous que l'on trouve à présent qu'Innistrad s'anuite, jusqu'aux plus nobles rangs de l'inquisition et de la défense des hommes... On en regrette que Tovolar, nouvellement sorti, ne soit que bicolore ! Pourquoi manquer ainsi cette occasion de les faire rentrer dans un deck EDH Loups-garous ? J'en grognerais presque si le noir n'avait pas eu aussi ses bêtes à poil, car ils sont là, dans les campagnes, dans les villes... Et c'est en vérité plutôt l'absence de noir chez Tovolar, car cette couleur a reçu quelques belles bêtes à poil, qui est dommage.
Piège à chandelles : Il est fréquent, dans les livres d'invocation démoniaque, de justifier le traçage du pentacle et la présence des bougies pour y contenir le démon ainsi invoqué, sans quoi il se déchaînerait contre son invocateur. Inutile donc de s'étonner que sur Innistrad, on puisse user de magie avec des bougies afin de contenir les créatures ennemies de l'humanité, dont les loups-garous.
Malédiction de silence : Cette malédiction présente une version atténuée, forcément, du Silence, mais encore plus elle reprend l'Aura de silence en la généralisant à tous les types de carte mais en la spécialisant avec un seul nom donné. Ce peut être une taxe pour le commandant adverse dès le départ, en EDH.
Masque d'envoûteuse des haies : On voit bien ici comment les sorcière reparues de leur forêt ont une esthétique inspirée de ce qu'on imagine du paganisme germano-nordique, à partir par exemple des peuples autochtones de Finlande. Cette femme n'est pas sans rappeler Maria Franz de Heilung...
Adversaire intrépide : Avec l'Adversaire spectral, l'Adversaire souillé, l'Adversaire assoiffée de sang et l'Adversaire primordial cette carte forme un cycle de cinq cartes montrant les espèces caractéristiques que sont les humains, les esprits, les zombies, les vampires et les loups (de faire un loup-garou aurait en effet exigé de briser le cycle par une carte recto-verso) lutter les uns contre les autres, avec une sorte de multikick qui ne dit pas son nom.
Gryff loyal : Les gryffs, ces blancs hippogriffes à tête de héron, sont bien caractérisés par cette loyauté, et c'est à ce titre que ce sont les montures privilégiées des chevaliers d'Innistrad.
Cavalier d'Odric : Odric, maréchal lunarque est un cathare hors pair. Mentor de Thalia, gardienne de Thraben, il se fit avec elle hérétique tandis que l'Église était contrôlée par les cultistes démoniaques de Skirsdag. Cependant, sa trahison lui fit une telle blessure au cœur qu'il ne sut ensuite lutter avec l'Ordre de Saint-Traft contre ce qui fut son foyer. Il semble toutefois remis de ses émotions, et déterminé à lutter avec les siens contre les horreurs qui menacent l'humanité.
Vigile du rituel : Afin que les jours reprennent leur longueur normale, le Celestus, artefact précédant la protection des anges, doit être mis en marche selon un rituel qui a pour seul défaut de demander un assez long temps. C'est pourquoi il faut de nombreux gardes, qui doivent lutter contre les attaques des loups de Tovolar, qui cherchent à interrompre le rituel pour que l'hégémonie de la nuit soit éternelle.
Rituel d'espoir : En lien avec le paganisme des sorcières, il est évident que ce port d'un masque animal pour pouvoir l'incarner et en avoir la puissance n'est pas innocent.
Exorcisme de Thraben : Kaya, assassin fantôme se trouve sur Innistrad en un lieu qui a bien besoin de son travail. Certes tous les esprits ne sont pas frappeurs et maléfiques, et certains geists protègent même les hommes. Mais il est aussi un nombre non négligeable de fantômes dangereux, qu'elle se charge de nettoyer à la dague afin de faire sa mission de Sentinelle.
Foule indocile : Le texte d'ambiance rappelle les épreuves que nous avons vues en éditions et qu'a dû subir l'humanité d'Innistrad. Dites-vous que ce ne sont que les dernières années, et que l'humanité a vécu bien plus qu'ils ne le disent, et qu'eux-mêmes peut-être ont vu plus de choses que cela.
Pêcheur à l'hameçon : Par son nom, par son illustration et ses tons, par son thème, cette carte rappelle bien entendu une autre carte recto-verso de La Lune hermétique, le Pêcheur grison qui devient Baudroie sinistre plutôt que fantôme.
Malédiction de surveillance : Outre que de vous attirer vers une illustration assez immonde, je voulais seulement mentionner cette carte qui donne non seulement un certain intérêt aux decks centrés sur les malédictions, mais aussi que la formulation en fait un exercice de politique, dans les formats multijoueurs, particulièrement goûtu.
Enfermé dans le cimetière : Cette forme de Claustrophobie enferme certes un peu moins sévèrement que dans un cercueil, puisqu'on a tout le cimetière pour soi, mais je ne suis pas sûr que cette position soit enviable sur Innistrad.
Perchoir comminatoire : Bien que la lecture des augures dans les mouvements d'oiseaux soit plutôt antique que médiévale, il est vrai que les oiseaux ont pu garder çà et là une valeur confusément augurale. Parmi les oiseaux à la forte symbolique on compte bien entendu le corbeau, dont le cri lugubre, le plumage noir et la propension à se repaître de cadavres ne pouvait lui donner une réputation d'oiseau de bon augure.
Espoir volatilisé : Comme S'amuser avec le feu avec lequel elle forme un diptyque, cet éphémère à un mana nous récompense par un regard 1 si nous l'utilisons sur une cible qui n'est pas optimale.
Secrets de la clé : Le texte d'ambiance de cette carte nous apprend beaucoup sur l'histoire de l'édition, et des choses qui peuvent être étonnantes. Qu'Arlinn soit du bon côté avec Téfeiri semble naturel, quoiqu'on voit mal ce que ce dernier peut trouver à Innistrad ; qu'ils cherchent quelque chose dans les catacombes du manoir Markov, qui sans doute ne s'est pas remis de la lithomancie de Nahiri, qui pour se venger de Sorin a fait de son manoir une aberration architecturale presque emrakulienne, cela ne choque pas. Mais que Sorin Markov se batte contre Sigarda, dernier ange gardien des humains, quand lui-même avait créé l'Archange Avacyn afin de protéger le cheptel humain de l'extinction par surconsommation vampirique ? Les vampires doivent être bien mal en point pour qu'il cherche à rétablir l'équilibre en tuant un des protecteurs des humains, à moins qu'il ne soit simplement devenu follement sanguinaire.
Zombie du cellier : De même que le Zombie de siège, ce cadavre propose d'engager trois de nos créatures dégagées pour obtenir un certain effet.
Clandestine suspecte : Premier loup-garou bleu, cette carte montre aussi un peu mieux qu'Innistrad est en partie côtière, et nous rappelle que nous ne savons presque rien des autres continents du plan... si ce n'est qu'ils ont des créatures-garous exotiques.
Triskaïdécaphile : C'en est presque une blague : après la triskaïdécaphobie, une admiratrice du nombre 13, éminemment symbolique, chance ou malchance. Il va de soi que ces superstitions sont à leur place sur le plan gothique d'Innistrad, et leur retour obsessionnel n'est pas pour me déplaire.
Hors-la-loi arrogant : Les vampires de la lignée Falkenrath étaient, avant le retour d'Avacyn, les plus sauvages des vampires, n'hésitant pas à marcher incognito parmi les hommes et à en tuer un grand nombre le moment venu. Mais avec l'arrivée d'Emrakul, ils furent particulièrement sensibles à sa corruption et devinrent solitaires, abandonnant jusqu'à leurs châteaux et tous les dehors de civilisation qu'il restait à ces nobles dépravés. Cependant Emrakul est scellée, et ceux qui n'ont pas été massacrés continuent apparemment d'errer, n'ayant plus cependant de ces membres superfétatoires.
Lame-brandon : Les cultistes de Skirsdag sont un groupe d'humains qui œuvre à l'éveil de démons tels Griselbrand ou, justement, Ormendahl, prince des profanes.
Champion des trépassés : Le Champion de la paroisse a fait bien du chemin depuis la dernière fois que nous l'avons vu... du chemin jusqu'à la tombe. C'est donc une version noire et zombie de la carte précédemment citée, et les textes d'ambiance collent parfaitement.
Miroir d'héritage : Cette carte rappelle bien entendu ces légendes urbaines, qui proposent de dire quelques fois, à minuit ou un peu plus tard, le nom de quelque être maudit qui, le plus souvent, apparaîtrait dans le reflet pour nous tuer. Seulement, sur Innistrad, une légende urbaine s'appelle un avertissement.
Emprise infernale : Dans la région montagneuse de Stensie se trouve Cendregueule, une porte d'où émergent démons et diables. Ce gouffre gigantesque où luisent des flots de lave avait cependant été modifié par l'arrivée d'Emrakul, d'étranges lueurs colorées prenant la place du magma et les démons émergeant comme des horreurs, extensions de la volonté du Titan. S'il semble bien que le gouffre soit revenu à la normale, cela n'en fait apparemment pas un lieu rassurant : la gorge magmatique indiquait déjà le risque géologique que prenait tout voyageur, mais l'entité que mentionne cette carte pourrait être la source de tout ce mal.
Masque de Griselbrand : Griselbrand, l'un des démons avec lesquels Liliana Vess avait pactisé, fut tué par elle hors caméra, ce qui fut une grande déception pour bien des amateurs d'histoire. Cependant, il semble qu'elle n'ait pas pris les précautions nécessaires avec son cadavre : à partir de son crâne fut fait ce masque, qui confère à celui qui le porte presque toute la puissance de Griselbrand, puisqu'il peut comme lui rendre des points de vie, et les transformer en pioche.
Le massacre au croc de boucher : Il s'agit d'une référence au bien-connu Massacre à la tronçonneuse, le pétrole en moins.
Fracasseur de festival : Les diables sont décidément plus festifs que jamais en cet automne innistradi : celui-ci porte sur son crâne une citrouille que ne renierait pas Halloween, sacrilègement affublée du signe d'Avacyn, qu'ont gardé les prêtres humains malgré la trahison de l'ange.
Canaliseuse de flammes : Cette carte témoigne d'un phénomène intéressant, à ma connaissance jamais vu : un humain devenant élémental, ici un sorcier absorbé par l'élément qu'il devait maîtriser. Cela peut nous interroger, en tout cas, sur la formation des élémentaux sur Innistrad, et la nature profonde de ces êtres censés être des manifestations des lignes ley.
Régent voilelune : Ce dragon, le troisième d'Innistrad, confirme la tendance déjà esquissée par le Dragon aux ailes-miroir d'avoir des ailes chatoyantes, aux airs de vitraux. Le Dragon purificateur doit être plus jeune et moins puissant, car il ne les a pas colorées, malgré de francs airs par ses rainures d'ailes architecturales, de même que le Dragon voilelune.
S'amuser avec le feu : Les vieilles habitudes reprennent, ou plutôt jamais elles n'ont cessé : les diables, ces agréables boute-en-train, se soucient toujours autant du bien-être et de la liesse des villages qu'ils traversent comme des troubadours un peu plus rakdos dans l'âme.
Rajeunisseuse de Cerf-Orient : Il y a quelque chose à noter sur cette édition : le glissement des psychagogues vers le vert. En effet, les psychagogues étaient censés être les sorciers () spécifiquement , comme le a les druides, le les clercs et le les shamanes. Il semble que, comme pour les sorciers qui sont dans toutes les couleurs, les clercs qu'on voit aussi en noir et les shamanes qui en vérité sont , les psychagogues aient finalement aussi un petit ajout de couleur.
Défendre le Célestus : Il y a donc aussi des loups-garous se battant aux côtés des humains pour que la nuit cesse de s'allonger. Il semble assez évident que ceux-ci suivent Arlinn Kord, celle qui veut protéger les humains et vivre en paix avec eux.
Puissance des traditions : Cerf-Orient et les traditions que ses prêtresses défendent ne fait pas seulement écho aux sorcières bénévolentes qui peuplent maintenant un peu plus notre imaginaire : c'est aussi une image innistradi de la renaissance d'une forme de paganisme druidique avec la disparition d'Avacyn, qui par son Eglise pouvait incarner ce qui fut le christianisme dans notre beau Moyen-Âge.
Wrenn et Sept : Wrenn est une dryade qui, par convenance ou pour sa survie, se lie chaque fois avec un sylvin, hôte qu'elle laisse sur le plan où elle se trouve. Si elle nomme ainsi par un nombre ses hôtes, ce n'est pas parce qu'elle ne s'embête pas de considérer la dignité des êtres qu'elle exploite en leur donnant un vrai nom, mais bien parce que la séparation d'avec son premier symbiote a été si douloureuse qu'elle cherche à ne pas s'attacher, laissant le sylvin qui la transporte sur le plan sur lequel il souhaite vivre.
Irrésistible : L'illustration de cette carte montre qu'apparemment ce chat a déjà utilisé ses huit autres vies.
Homologue croassant : Le Jeune pyromancien aimerait débattre quant à la plus haute forme de flatterie. Selon Grimm, c'est la grenouille.
Sauvagerie de Noiresouche : Les loups-garous dits de Noiresouche, apparus récemment avec les mouvements de la lune, ont pour caractéristique d'être particulièrement larges et puissants sous leur forme lupine, et de n'être pas moins massifs sous leur forme humaine, forces de travail impressionnantes - et pas moins au combat, car ils constituent de véritables armes de guerre pour l'armée de Tovolar.
Restauration fidèle : Cette carte cherche à réparer le Pillage sans foi.
Preneur de chair : Autre référence au Massacre à la tronçonneuse, dont l'antagoniste principal porte un masque de chair humaine comme lui porte un masque bovin.
Itération zingante : Sur l'illustration, on peut voir sans doute Ludevic, nécro-alchimiste qui toujours échappe aux inquisiteurs de Néphalie, et qui en plus d'aimer à travailler avec les cadavres, a un certain goût pour ce qui brûle.
Venez danser ! : Cette carte renoue avec l'aspect médiéval d'Innistrad, rappelant les fêtes du printemps qui eurent lieu longtemps dans les campagnes européennes, ici dite Fête de la Récolte – fête qui devrait être emplie de joie, alors que les nuits se rallongent inexplicablement sur Innistrad. Il était à l'occasion de telles fêtes fréquent de brûler une effigie de bois qui représentait un mal particulier, les malheurs de l'année passée, la tentation de l'adultère... Mais l'illustration peut aussi évoquer à ceux qui l'ont vu le film Midsommar, avec ces couronnes de fleurs et une scène que je ne nomme pas pour ceux qui le voudraient voir.
Lever de lune surnaturel : Cette édition a donc aussi sa Brumelune, un peu plus violente il faut dire.
Terre agricole envahie : Par son texte d'ambiance, ce terrain lève toute ambiguïté quant à la présence prépondérante de citrouilles dans cet Innistrad automnal. L'aspect halloweenesque peut plaire ou non, mais il est bien délibéré, au cas où quelqu'un en douterait encore.
Mémorial d'Avacyn : Si Avacyn s'est retournée contre les hommes et a été défaite par son créateur, la foi en elle n'est pas un moindre bouclier.
Malédiction de déreliure : Cette malédiction rappelle par son illustration une autre malédiction de meule, à savoir Lucidité effilochée.
Visions de dominance : Cette mignonne grenouille se rêve le monstre de Gitrog...
Conclusion
Comme toujours, cette conclusion n'est presqu'un appel aux questions, commentaires, compléments en tout genre qui pourraient arriver de vos bouches. C'est aussi un mot d'amour pour vous, Sectateurs, pour qui je fais ces articles. Ce n'est rien de bien intéressant, en somme, et quelque chose qui ne se lit pas sauf si on a du temps à perdre ; mais je ne pouvais couper brutalement cet
Ah si, je le peux.
Le 28/09/2021
Je vois des contradictions avec les histoires publiées.
Les Noiresouche sont anormalement imposants également sous leur forme humaine.
Wrenn n'abandonne pas ses Sylvins sur les plans a chaque transplanage, mais quand ceux ci fatiguent de ces voyages, et les laisse sur le plan de leur choix (Innistrad dans le cas de Six). Elle a cessé de les nommer pour rendre la séparation moins douloureuse pour elle.
1 réponse(s)
Le 28/09/2021
Merci pour ces corrections, je les apporterai dès que possible. Il y a donc contradiction apparente entre le Guide et l'histoire pour les Noiresouche, mais les illustrations vont du côté des histoires.
Et pour Wrenn, merci encore, je n'ai pas pu lire les histoires.
Le 28/09/2021
Génial, comme à chaque fois.
Seul bémol d'après moi, c'est qu'il y a un adversaire vert. A part ça, j'ai appris énormément de choses sur le lore d'Innistrad qui n'est pas dit dans les nouvelles et les références réelles.
1 réponse(s)
Le 28/09/2021
Mince, j'ai dû écrire cette partie avant que le vert soit sorti ! Je corrige dès que je le pourrai.