Sur une idée originale de Rincevent, et malgré que celui-ci m'ai honteusement et sans scrupules volé mon dernier sujet d'article, je commence une série d'article nommée "Les nouvelles du front". Et puisque ce monsieur est sans gêne, c'est sans gêne que je vais recopier ses propos ici :
Rincevent :
Une chose que je ferai bien moi-même mais pour laquelle je ne me sens pas suffisamment informé du métagame actuel: Les nouvelles du front. Il s'agirait d'articles succincts et ponctuels qui évoqueraient ce qui gagne en ce moment. En standard cela pourrait parler brièvement d'un ou plusieurs decks qui ont émergé récemment et dans les autres format il faudrait plutôt ce concentrer sur un archétype à la fois, les deck ayant généralement une plus grande longévité. Cela dit, il est possible aussi de simplement parler des dernières modifs à la mode des archétypes connus.
Premier article d'une lignée que j'espère longue et prospère, le billet que vous lisez actuellement va vous montrer l'état du métagame standard du mois de février.
Le meta en une seconde :
On a un format relativement sain sans deck dominant (le deck le plus présent représente 18% du format). Selesnya/Naya Aggro et Jund Control/Midrange tiennent le haut du panier avec respectivement 18% et 14%. Suivent derrière RDW (10%), Esper Control (10%), Gruul Aggro (8%), UWr Midrange (7%), ainsi qu'une floppée d'autres decks à moins de 5%. On notera (regrettera pour certains) la quasi absence de decks combo (Reanimator ne rafle que 5% du format).
Liste des decks présentés dans cet article :
- Charmed, par Joel Larsson ( midrange)
- The Aristocrats, par Tom Martell ( semi-aggro)
- Esper Control, par Ben Stark ( contrôle)
- Jund Control, par Owen Turtenwald ( contrôle)
Avant de commencer l'étude des decks à proprement parler, je tiens à remercier mtgtop8, d'où sont tirées les listes, pour le boulot qu'ils font. Ma connaissance (toute relative) du metagame lui doit beaucoup.
1. Charmed, par Joel Larsson ( midrange)
Charmed est un héritier tout désigné pour Patriot, deck au nom issu de ses couleurs.
La stratégie est typique d'un aggro-contrôle : On pose quelques créatures et on contrôle jusqu'à ce qu'elles aient terminé le travail.
Dans le rôle de la Brute, on a l'Héliaste de Boros, parce qu'il est facile à jouer, solide et qu'il colle une dernière gifle s'il venait à mourir (c'est à dire qu'il tue avec une */6).
Dans le rôle du Bon, on l'Ange de la restauration, chargé de flicker l'Augure de Bolas et le Mage lancevif.
Dans le rôle du Truand, on a le Mage lancevif, qui donnera une seconde vie au 22 sorts du deck. Avec la présence de pas moins de 10 charmes dans le deck (Charme d'Azorius, Charme de Boros et Charme d'Izzet), sa polyvalence donnera du fil à retordre et des nœuds au cerveau aussi bien à son propriétaire qu'à son adversaire.
Le reste du deck contient la gestion (Lance calcinante, Pilier de flammes), de la gestion de masse (Acte blasphématoire, dont la synergie avec l'Héliaste de Boros est redoutable) et un sort clef de contrôle, la Révélation du Sphinx.
2. The Aristocrats, par Tom Martekk ( semi aggro)
Quand on a joué avec le Mal sur Innistrad, quand on entend "aristocrate", on pense naturellement aux vampires. Pourtant, ce deck n'en contient qu'un, l'Aristocrate Falkenrath. C'est parce qu'il tient son nom de la présence, en plus de ce dernier, de l'Aristocrate du cartel.
C'est un deck avec un début de courbe bas comme aggro mais qui remonte légèrement sur la fin. Le thème est clairement affiché : ici, on joue humain. Entre le Champion de la paroisse et l'Aristocrate Falkenrath, les humains sont clairement à l'honneur.
La stratégie, simple voire simpliste au premier abord, est plus compliquée qu'elle n'en a l'air. Si on a bien une horde d'humain tout de blanc vêtus chargeant le vil et veule adversaire en début de partie, en milieu de partie, on a plus tendance à avoir quelques kilos de tripes fumantes sur les bras. Alors avant que ça n'arrive, on envoie les aristos sacrifier ceux qui vont de toutes manières mourir et on investit dans le haut de courbe. L'Ange de la restauration peut flicker des Conscrits zélés en présence d'un Champion de la paroisse, les Conscrits justement, peuvent prendre le contrôle d'un Thragcorne ou d'un Maître-chasseur de la lande, pour ensuite le sacrifier. Et, moins souvent qu'on aimerait que se soit mais quand-même, à l'occasion emprunter un arpenteur pour lancer son Ultime.
Pauvre en sorts non-créature, le deck aura du mal à surprendre, même si un Voyageur damné ressuscité sur un Charme d'Orzhov peut surprendre un attaquant adverse. Les Âmes persistantes apportent un second souffle pas cher en milieu/fin de partie.
3. Esper Control, par Ben Stark ( contrôle)
Quand on entend "contrôle", on pense à gestion, gestion de masse, contresorts, pioche et kill. Ce deck ne déroge presque pas à la règle, tout y est :
- Charme d'Azorius, Dévorer la chair, Sauvetage dramatique et Prix ultime jouent aux snipers
- Verdict suprême et Dépuration planaire se chargent de faire le ménage en gros
- Dissipation fera son lot de frustrés
- Charme d'Azorius, Réfléchir à deux fois et Révélation du Sphinx font avancer le deck
- Ange de la restauration blinkera un Mage lancevif et tuera lentement mais surement un adversaire exsangue.
Si j'ai dit "presque" il y a quelques lignes, c'est parce que, contrairement à un contrôle classique, le deck ne contient presque pas de contresorts. La faute à ces quelques cartes de RTR ne pouvant pas être contrecarrées et à la puissante caverne des âmes, toujours est-il que le deck perd en surprise. Vous vous demandiez peut-être pourquoi la gestion prend autant de place, ne cherchez plus : il faut gérer ce que les contresorts absents vont laisser passer.
4. Jund Control, par Owen Turtenwald ( midrange)
KYAAA ! hum, pardon.
Jund est maintenant un classique dans le paysage standard des derniers mois, si ce n'est plus, mais puisqu'il faut (encore) le présenter, en voici une version midrange. Attention, Golgari et Rakdos contiennent beaucoup de cartes parmi les meilleures du bloc, vous le savez. Les voici toutes - ou presque - réunies dans un même jeu.
Ce qu'on remarque avec les decks midrange, c'est la finesse et la précision dont doivent faire preuve à la fois le deckbuilder et le joueur dans l'équilibre entre se développer et frapper. En effet, trop de mana et le deck retombe comme un soufflé crevé dans l'œuf, pas assez et il s'asphyxie.
Pour le développement, on a l'Elfe de la charmille, toujours ravi de dégager un ravland et Cherchauloin qui fetchera ces derniers.
Pour ce qui est de frapper, on appelé du lourd. Maître-chasseur de la Lande, Thragcorne, tatie Olivia Voldaren et même tonton Garruk, chasseur primordial.
Pour gérer un peu le pabô d'en face, on a, là aussi, du très lourd. Décomposition abrupte, Vrille d'effroi, Prix ultime, Homicide, Pilier de flammes.
Et parce que gagner-c'est-bien-mais-avec-classe-c'est-mieux, je vous présente (KYAAA !) Liliana du voile ! Bon, dans la plupart des cas la première chose qu'elle fait et souvent la seule avant de repartir, c'est quand-même de supprimer une créature, mais moi, je suis amoureux, c'est comme ça.
Au rayon des gros-sorts-qui-tâchent, on a le Retour de Rakdos, cauchemar récurrent des jeux contrôle et le Bûcher des damnés lequel peut complètement inverser la vapeur d'une partie mal engagée contre aggro.
Voilà qui conclut la première édition des nouvelles du front. Au prochain épisode, les decks marquants des Grands prix Rio et Verona. N'hésitez pas à lancer un débat trollifique dans les commentaire sur ce que j'ai fais, dis, critiqué, loué.