Ah, Kamigawa. Ça remonte, n'est-ce pas ? Doublement : le quart d'entre vous n'était pas né quand l'idée de Kamigawa a fleuri dans l'idée des Magiciens de la Côte, le tiers ne pouvait pas tenir de cartes en main, 90 % comprendre le jeu, même si vous y jouiez ; doublement, parce qu'un petit bout de temps s'est écoulé sur Kamigawa aussi depuis la dernière fois que nous avons vu ce Plan. Alors vous ne direz pas non à une petite révision sur l'Histoire du Plan ?
Traduit de divers articles du site-mère.
Cours d'Histoire de Kamigawa
La Guerre des Kamis
Aujourd'hui, il est communément admis que les kamis et les mortels vécurent autrefois en harmonie, mais que tout changea durant le règne du Seigneur Konda.
Animé d'une ambition implacable, désirant un pouvoir infini, Konda, seigneur d'Eiganjo vola un objet du royaume des esprits. Il s'avéra que cet objet était l'« enfant » du kami le plus puissant, O-Kagachi, kami vengeur. Avec ce prix, le Seigneur Konda acquit une force surnaturelle ainsi que l'immortalité, et son royaume prospéra.
Toutefois, l'acte blasphématoire de Konda devait avoir des conséquences plus dévastatrices qui quiconque l'eût imaginé. La perte d'une partie de son être provoqua des déchaînements chaotiques chez O-Kagachi, qui se répandirent à travers le royaume des esprits, affectant tous les kamis du Plan. Dans leur affliction, ils se manifestaient sporadiquement dans le royaume des mortels, apportant la douleur et la destruction partout où ils apparaissaient. Même quelques uns des kamis les plus pacifiques et révérés se retournèrent contre leurs fidèles. Pendant ce temps Konda lui-même, guidé par la peur de perdre ce qui fut pris, sombra finalement dans la paranoïa.
Pendant les vingt ans qui suivirent, les attaques de kamis continuèrent et les mortels se demandèrent ce qu'ils avaient fait de mal pour mériter la colère des kamis, ayant pleinement oublié les actes commis par Konda. Tout ce qu'ils savaient était que Konda était leur seul sauveur, le seul capable de s'opposer à l'ire des grands kamis – bien que la source de son pouvoir fût inconnue.
À l'acmé de la Guerre des Kamis, O-Kagachi lui-même entra dans le royaume des mortels à la recherche de la partie de lui qui lui avait été arrachée. Suivant la trace de sa progéniture, l'esprit géant dévasta tout ce qu'il traversait, ne laissant que mort et destruction dans son sillage.
La Guerre des Kamis ne s'acheva que lorsque ce qui fut pris fut brisé et que le kami piégé s'échappa. Le kami libéré et la fille du Seigneur Konda, Michiko Konda, chercheuse de vérité vainquirent O-Kagachi, stoppant ses massacres destructeurs, et tuèrent le Seigneur Konda comme châtiment pour ses crimes ;
L'illustration ci-dessus met l'accent sur la beauté et l'horreur d'O-Kagachi alors qu'il apparaît à travers un voile éthéré. Bien que l'histoire du dragon-esprit arrivât à son terme avec la fin de la Guerre des Kamis, la légende de son apparence et de l'impact de ses massacres survit encore aujourd'hui, comme l'événement le plus frappant de toute l'histoire de Kamigawa.
La Vie de Toshiro Umezawa
Avant toute chose, Toshiro Umezawa était un hors-la-loi.
Sa vie fut difficile. Son attitude désintéressée accompagnée de son avidité personnelle faisaient qu'on l'appréciait peu et qu'on lui faisait peu confiance. Où qu'il allât, il faisait face à des situations menaçant sa vie, ce qui pourrait expliquer qu'il développât la philosophie sévère de toujours penser à lui d'abord.
Sans récompense ou bénéfice pour lui, il n'était pas intéressé. Et quand il s'engageait en effet, il faisait de son mieux pour être certain que ce ne fût jamais un combat loyal et qu'il en sortît, sinon vainqueur, du moins avec ce qu'il voulait. C'était un épéiste talentueux, connu pour son utilisation d'une jitte, et un mage compétent qui lançait des sorts en dessinant des caractères.
Notamment, sa curiosité et son avidité le menèrent jusque dans les montagnes du Sokenzan, où il rencontra l'ogre fidèle de démons Hidetsugu le malfaisant. Il le convainquit de lui fournir son bras, fondant ainsi le groupe des Héliastes hyozans. Le cœur des principes des Héliastes était la croyance que si quelqu'un devait causer du tort à n'importe lequel de ses membres, ce serait la responsabilité des autres de le venger. Pour assurer ce lien, les membres juraient par un pacte de sang impossible à briser.
Fidèle à lui-même, Toshiro trouva finalement un moyen de contourner le pacte de sang, trahit les Héliastes pour plus de puissance, et les abandonna.
Toshiro obtint son plus puissant allié en devenant l'acolyte du Myojin des Confins de la nuit, un puissant kami contrôlant les ténèbres, ce qui lui donna accès à ses capacités, parmi lesquelles de voyager parmi les ombres de Kamigawa.
Bien qu'ayant eu quelques « partenaires », Toshito avait beaucoup d'ennemis qui le mirent en situations assez précaires, comme :
- Interrompre des négociations de lunaréens, si bien qu'ils essayèrent de le trouver et de le tuer.
- Combattre une horde de gobelins renforcés par un puissant kami.
- Refuser de se faire avoir par un facétieux esprit de la lune.
- Se faire capturer par les orochis... seulement pour se libérer, les attaquer, et renvoyer leur puissant kami de la forêt dans le royaume des esprits.
- Dépasser un baron du crime, vainquant ses pions et volant un trésor inestimable.
- Piéger un puissant kami de glace et utiliser ses pouvoirs à son propre compte.
- Relâcher un démon sur l'école de magie de Minamo
- Voler un papillon géant de la cité impériale du Château d'Eiganjo.
- Se faire capturer par les orochis et s'échapper... encore.
- Repousser des lunaréens qui envahissaient ses rêves.
- Échapper à la capture par l'armée impériale et le plus puissant kami du Plan.
Cependant, la plus importante des aventures de la vie de Toshiro est son implication dans la Guerre des Kamis.
Les archives historiques ont tendance à dépeindre Toshiro comme un noble champion, empli d'abnégation et promis à la princesse Michiko. Cependant, Toshiro s'allia à Michiko car il s'était dit que cela ne ferait jamais de mal qu'une princesse eût une dette envers lui. Cet égoïsme s'avéra pourtant être le salut de Kamigawa : dans ses efforts pour sauver Michiko, il vola ce qui fut pris au Seigneur Konda, et trouva un moyen pour que l'objet entrât en communication avec Michiko. Elle put ensuite libérer le kami piégé, qui deviendrait enfin Kyodai, futur protecteur de Kamigawa.
Cette aventure qui sauva un Plan ne fut pas celle qui apporta le plus de récompenses à Toshiro, cependant. Pour sauver Michiko et Kyodai, il abusa des pouvoirs que son acolyte le Myohin des Confins de la nuit lui avait accordés, les utilisant contre la volonté de Myojin. Comme châtiment, elle le bannit du Plan de Kamigawa, où il ne pourrait jamais revenir.
Tandis que plus d'un millénaire a passé sur Kamigawa, certains sont encore touchés par les contes des aventures de Toshiro. Peut-être que quelques visages familiers résident toujours sur le plan, se souvenant de lui après tout ce temps... ou portant même son nom de famille.
Le Règne de vérité de Michiko
Guérir après la Guerre des Kamis n'était pas une tâche facile. Des années de guerre et de conflits avaient causé beaucoup de dommages à la terre et ses habitants. La racine du problème de la Guerre des Kamis était encore assez largement un mystère pour les citoyens de Kamigawa, et la méfiance et l'animosité avaient aussi des racines profondes. Pour réparer les dommages qu'avait causé son père, Michiko Konda endossa la tâche de rétablir la paix et l'harmonie dans le pays, alliée au grand kami Kyodai pour accomplir cela.
Ce partenariat rencontra la peur et les soupçons. Pour la plupart des habitants de Kamigawa, le Seigneur Konda avait été leur protecteur contre les kamis enragés. Une collaboration si proche entre sa fille et l'enfant d'O-Kagachi était choquante, contre-nature, et les efforts de Michiko rencontraient une résistance sur tous les fronts. Michiko se rendit compte que, pour que Kamigawa guérît vraiment, les gens devaient connaître la vérité. Avec la bénédiction de Kyodai, elle révéla l'origine de la Guerre des Kamis.
Dans les temps qui suivirent, les historiens purent dire que les actions de Michiko menèrent à la véritable restauration et pavèrent le chemin vers une harmonieuse collaboration entre mortels et kamis. À l'époque, cependant, cela créa encore plus de difficultés pour guérir le Plan. Nombreux furent ceux qui résistèrent aux efforts de Michiko pour la restauration, rappelant sa dynastie, fille de Konda, comme une preuve qu'elle ne pouvait accomplir cette tâche. Il y avait aussi ceux qui continuaient à résister, refusant d'accepter la vérité. Mais Michiko ne fléchit jamais dans sa résolution. Elle avait foi en l'idée que seules la vérité et l'action étaient des solutions pour réparer les péchés passés.
Cet éventail élaboré représente Michiko dans son rôle de porteuse de vérité, de guérisseuse, et d'unificatrice de Kamigawa. Bien qu'elle refusât le titre d'empereur durant sa vie, ce titre lui fut appliqué à titre posthume, faisant d'elle le premier empereur d'un nouveau Kamigawa. Sur l'éventail, elle est représentée avec des vêtements au motif de crête de Konda, qu'elle porta durant toute sa vie, marquant son refus de s'éloigner de l'héritage de son père ou de le laisser caché dans les ténèbres.
Les nombreux Voyages d'Azusa
Azusa était une gyrovague qui appartenait à l'ordre sacrée de la forêt de Jukai. Elle avait toujours eu une nature infatigable, mais durant la Guerre des Kamis, ses vagabondages prirent une nature plus réfléchie. Tandis qu'elle voyageait, elle commença à documenter les vies et les histoires de ceux qui furent affectés par la Guerre des Kamis, aussi bien que les changements dans la manière dont le royaume des mortels et celui des kamis interagissaient ensemble. Pendant le cours de sa vie, elle remplit des dizaines de carnets, qui devinrent des documents incontournables dans le but de préserver des archives de Kamigawa après la Guerre des Kamis.
Cependant, plus Azusa voyageait, plus elle commença à craindre que le passé fût en danger de s'évanouir silencieusement alors que la nature du Plan lui-même changeait. Aux côtés de Reki, elle fonda l'ordre des Historiens Vivants pour préserver les histoires et les souvenirs de l'histoire, les maintenant en vie pour les générations futures.
On vit Azusa pour la dernière fois voyageant dans les Pics du Tendo, au cœur de la chaîne de montagnes du Sokenzan. Pendant des siècles, on ignora son destin. Ce n'est que récemment qu'Itsuki, actuel directeur de l'ordre des Historiens Vivants, eut la permission de la part des kamis d'entrer dans la forêt de Jukai pour y découvrir le dernier carnet d'Azusa, abandonné dans un sanctuaire, en sécurité. Le carnet n'était que partiellement complet. Sa dernière entrée décrivait un territoire « de glace et de givre, où les arbres forment des spirales tordues et où d'étranges bêtes nagent dans la neige », comme aucun endroit vu auparavant. Cela mena à de nombreuses spéculations pour savoir si elle avait découvert un nouvel endroit sur Kamigawa, voire autre part. Certains croient même qu'elle est parvenue d'une manière ou d'une autre à entrer dans le royaume des esprits lui-même, pour y jeter un regard qui ne fût pas filtré par la perception humaine. Les tentatives pour trouver ce dernier lieu de légende des voyages d'Azusa se sont avérés infructueux.
Pour commémorer cette découverte historique, les Historiens Vivants ont commandé un kimono sur lequel sont peints les détails de lieux et d'histoires décrits dans le dernier carnet d'Azusa. Certaines histoires fournirent de nouvelles perspectives, inconnues auparavant, sur des événements, comme le destin d'Azami, le bibliothécaire de l'académie de magie de Minamo, après que l'académie fut détruire durant la Guerre des Kamis. Le kimono reste exposé à l'entrée du quartier général des Historiens Vivants, accueillant tous ceux qui entrent avec les exploits de leur fondatrice.
La Renaissance des dragons-kamis
Les dragons de Kamigawa sont parmi les kamis les plus puissants et les plus endurants. Cependant, même eux ne sont pas protégés de la douleur et de la mort.
La plupart des dragons qui participèrent à la Guerre des Kamis furent horriblement blessés ou tués : Yosei est mort en gardant la cité d'Eiganjo, Jugan tomba en aidant les moines de Jukai, et Keiga fut tué en défendant l'Académie Minamo. Des siècles plus tard, Kokusho fut tué tandis qu'il gardait les citoyens du marais de Takenuma contre une attaque d'onis. Parmi les dragons, seul Ryusei survécut au-delà des années.
Les dragons avaient été parmi les protecteurs les plus puissants du royaume des mortels, et comme la plupart d'entre eux n'était plus, d'autres forces malveillantes commencèrent à dévaster Kamigawa. Pendant l'Ere des États séparés, une vague d'attaques d'onis balaya le Plan, culminant lors d'un événement dévastateur connu sous le nom de Nuit de la Flétrissure, qui menaça le Plan entier.
Comme effort pour riposter, les orochis accomplirent un puissant rituel pour ressusciter Jugan, leur protecteur originel. Le rituel fut accompli, et ensemble Jugan et Ryusei vainquirent l'incursion oni.
Cependant, Jugan savait que quelque chose ne tournait pas rond. Alors qu'elle était morte, le Plan avait changé. Bien qu'elle fût toujours puissante, elle n'était plus connectée avec Kamigawa comme elle l'avait été auparavant. Pour que les dragons revinssent et assumassent de nouveau leur place due sur le Plan, cela demanderait de nouvelles incarnations.
Jugan commença un voyage pour collecter les essences restantes des trois autres dragons, et les plaça ensuite dans un œuf. Elle et Ryusei se placèrent intentionnellement dans l'œuf aussi et plongèrent dans un profond sommeil. L'oeuf était scellé au cœur de Boseiju, où il fut couvé pendant cinquante ans. Quand il eut enfin éclos, les cinq dragons émergèrent, dans de nouvelles formes.
La sérigraphie ici peinte représente la naissance d'une nouvelle génération de dragons-kamis. Dans cette œuvre, Jugan a le rôle proéminent, ce qui souligne son rôle dans le soin qu'elle a pris des dragons et de leur renaissance. La renaissance des dragons suscita une nouvelle vague d'espoir et de paix sur le Plan, et tandis que les années s'écoulaient, de nombreuses organisations s'inspirèrent de l'apparence de ces dragons pour développer leurs propres motifs visuels.
L'Ere des États séparés
Les artisans de Kamigawa se targuent de leur capacité à infuser de l'histoire dans leurs œuvres. Ils sentaient que la poignée d'une épée qui soit un chef-d'œuvre serait l'endroit le plus approprié pour immortaliser l'histoire de la dévastatrice Ere des États séparés.
Après le règne prospère de Michiko Konda, ses descendants travaillèrent sans relâche avec le grand kami Kyodai afin de maintenir leur héritage et de soutenir l'ordre et la justice sur Kamigawa. Cependant, les générations passant, ces nobles objectifs menèrent à une lutte au sein de la dynastie.
À un moment, une impératrice mourut jeune et sans héritier, créant une crise de succession. Certains croyaient que ce devait être son frère, d'autres son mari. Eiganjo fut déchirée par une guerre totale, et celle-ci se répandit à travers le royaume quand des seigneurs locaux y virent une opportunité pour acquérir du pouvoir individuel. Nombreux furent les morts, nobles comme paysans.
Le clan des Yamazaki avait servi dans l'armée de Konda pendant des décennies et acquis une réputation pour leur sens inébranlable du devoir envers leurs concitoyens. Un jeune soldat Yamazaki sentit que les deux successeurs potentiels trahissaient et mettaient en danger le peuple de Kamigawa. Inspiré par l'histoire de son propre ancêtre qui défia un décret impérial, il entama pour lui-même la lutte pour le trône. Il assassina le mari de feue l'impératrice, mais quand il essaya avec le frère, il trouva sa cible armée et prête pour le combat dans la salle du trône.
Voyant une telle confrontation dans ses propres chambres, Kyodai en eut assez. Elle arracha à la famille Konda leur devoir héréditaire de maîtres. Depuis lors, ils seraient des citoyens ordinaires, et l'empereur ne serait plus jamais choisi par le sang. Maintenant, les kamis éliraient les dirigeants pour leurs nobles qualités afin de diriger la nation.
Cette épée fut commandée par l'administration actuelle comme un avertissement envers eux-mêmes. Elle représente le moment où le soldat Yamazaki entre dans la salle du trône pour affronter le frère de l'impératrice, quand Kamigawa était au bord du précipice. L'image est un rappel que, malgré l'absence mystérieuse de l'impératrice actuelle, ils ne doivent pas commettre les erreurs passées.
L'Ere de l'Illumination
Les artisans de Kamigawa choisirent de commémorer l'Ere de l'Illumination en tissant une tapisserie murale de soie brodée.
Guidés par la sagesse de Kyodai, les Impériaux inaugurèrent dans un âge de paix commune et de prospérité. Les arts fleurirent si bien que les performances se succédaient dans chaque rue, et des avancées furent accomplies pour améliorer les relations avec les kamis afin que les mortels pussent vivre une vie harmonieuse et emplie de magie. L'Académie de Minamo fut recréée avec une promesse de transparence pour conduire des recherches qui amélioreraient la vie. De nouvelles lois furent écrites pour s'assurer du traitement égalitaire de chaque citoyen – mortel ou esprit – renouvelant la foi en leurs dirigeants.
Les décennies et les siècles passant, les mortels de Kamigawa remarquèrent un nombre grandissant d'habitants kamis partageant leur foyer. Quelques uns de ces kamis étaient amicaux, mais bien plus nombreux étaient les kamis hostiles, voire dangereux. Ayant passé leur vie au service des kamis, les moines de l'Ordre de Jukai commencèrent une investigation. Ils découvrirent d'étranges failles dans l'atmosphère qui éjectaient des kamis désorientés sur le Plan. Les royaumes mortel et spirituel avaient commencé à se superposer, et ils finiraient par fusionner en un seul royaume unifié.
Les Jukai apportèrent cette découverte à Eiganjo et Otawara, et ils collaborèrent avec les Impériaux et Minamo pour développer ce qu'on appellerait bientôt les « portails de fusion ». Les universitaires de Minamo utilisèrent leur connaissance pour inventer les mécanismes de portail. Les Impériaux se servirent de l'infanterie pour les ériger. Mais ce furent les Jukai qui agréèrent les kamis et les accueillirent dans leur nouvelle maison. Grâce à leurs efforts conjoints, les mortels bâtirent des portails autour de chaque nouvelle faille, s'assurant que les kamis pussent faire partie sans risque d'un nouveau Kamigawa, unifié.
Les trois personnages de la tapisserie représentent les trois groupes de mortels qui accomplirent ensemble le développement des portails de fusion. Ils sont centrés autour d'une interprétation historique, abstraite d'une faille dans le ciel, attendant d'accueillir le prochain arrivant kami. Le moine, symbole de l'Ordre de Jukai, lève la main pour inaugurer cet âge de prospérité magique.
Les enseignements des kirins
De nos jours, les orochis vivent sur tout Kamigawa. Autrefois, cependant, ils étaient les habitants originels et les gardiens de la forêt de Jukai. Et selon une ancienne légende, il y a longtemps, les orochis auraient eu des jambes comme les autres mortels de Kamigawa.
Pendant des siècles, les orochis menaient une vie centrée sur la forêt de Jukai, où ils vivaient en harmonie avec les kamis de la forêt. Cependant, la construction de la ville de Towashi et la destruction de la forêt qui en découla enragèrent les kamis. Ils bannirent tous ceux qui y avaient vécu ainsi qu'à sa lisière, fermant la forêt pour tous – même les orochis.
Coupés de leur terre natale, les orochis eurent du mal à s'adapter. De nouvelles inventions akkis et les expériences lunaréennes avec les royaumes fusionnant avaient alimenté une explosion d'innovations et de nouveaux accès à une puissance que les orochis se trouvèrent incapables de suivre. Pire encore, ils ne pouvaient plus tirer leur force de celle des kamis comme ils en avaient l'habitude.
Désespérés, les orochis cherchèrent l'aide des kamis. Finalement, ce furent les kirins qui répondirent à leur appel. Mais les kirins refusèrent de devenir les nouveaux protecteurs des orochis, comme ils l'avaient requis d'abord. Plutôt, à travers une série de tâches et de quêtes, les kirins aidèrent les orochis à comprendre la vérité derrière leur perte de pouvoir : les kamis de la forêt de Jukai, dans leur colère contre les mortels, ne s'étaient pas arrêtés au rejet physique, mais avaient coupé aussi toute alimentation de force. Les orochis pouvaient retrouver leur pouvoir, mais ils devaient d'abord prouver leur volonté de sacrifice aux kamis de la forêt : ils devaient abandonner deux bras et jambes, revenir à des formes plus simples. Seulement, faire cela rendait l'intégration dans le Kamigawa moderne encore plus difficile.
Les kamis avaient délibérément exigé quelque chose avec quoi les orochis ne pourraient s'accorder. Cependant, les orochis les surprirent en acceptant ces termes sans hésitation, et offrirent même d'abandonner les deux bras qu'il leur restait. Touchés par leur dévotion, les kamis accordèrent aux orochis de plus grands pouvoirs qu'auparavant, et plutôt que de simplement prendre leurs membres, ils accordèrent aux orochis une nouvelle forme pour les aider à mieux canaliser cette puissance.
Nous ne sommes pas certains du point auquel cette histoire est vraie et à quel point c'est une fable des orochis faite pour impressionner leurs enfants, en mettant l'emphase sur l'importance du dévouement aux kamis. Quoiqu'il en soit, c'est l'une des histoires les plus connues des orochis, et un sujet populaire pour les œuvres d'art, comme ce vase et ses fleurs. Le vase montre les orochis dans leur forme sans jambes comme une célébration de leur nouvelle forme, et doit contenir des fleurs qu'on a fait pousser magiquement pour rappeler la forme des kirins. De telles fleurs sont communes dans les maisons des orochis.
L'Âge moderne
Pour la plus grande part de l'histoire de Kamigawa, le pouvoir fut concentré dans les mains de l'élite : les Impériaux qui géraient le Plan avec la bénédiction de Kyodai, quelques seigneurs de guerre, et ceux qui pouvaient canaliser la puissance des kamis. Récemment, cependant, Kamigawa s'est trouvé face à de grands bouleversements contre le statu quo, tandis que de nouvelles innovations ont donné accès plus facilement à du pouvoir, pour moins cher. Parmi ces innovations-clefs, deux sont particulièrement notables : les enchanteurs, inventés par les artisans akkis de Sokenzanshi, et la méthode inventée par les Futuristes de Saiba pour tirer de la puissance directement du royaume des esprits.
Les artisans akkis avaient une longue tradition d'inventivité et d'ingéniosité, autant que d'utiliser leurs maigres ressources pour de grands effets – dont les pouvoirs accordés par les kamis. Grâce à l'enchanteur, bien que quelques personnes eussent de profondes relations avec les kamis comme les Impériaux ou l'Ordre de Jukai, ils furent à présent capables d'appliquer plus efficacement les pouvoirs ainsi accordés.
Au même moment, les Futuristes de Saiba conduisaient des expériences avec les fusions pour découvrir la nature du royaume spirituel. Effet secondaire inattendu, ils trouvèrent un moyen pour puiser directement de la magie, sans nécessiter de former un lien avec les kamis. Bien que les artisans de Sokenzashi et les Futuristes ne travaillassent pas directement ensemble, ces deux technologies se combinèrent bientôt pour former la base d'une explosion de la nouvelle technologie, à travers tout le Plan.
Cependant, toute cette modernisation n'est pas sans détracteurs. Les Impériaux ont essayé de contrôler les avancées de cette nouvelle technologie, dans le but de maintenir une stabilité qu'ils voient anéantie sous leurs pieds. Et l'explosion de toute cette technologie a vu la levée d'un nouveau groupe qui se nomme de lui-même l'Ordre de Jukai, qui croit que cet usage non-restreint de technologie accorde du pouvoir d'une manière inévitable et dangereuse, qui menace de dégâts irréparables les fondements des deux royaumes.
Parmi les kamis, les opinions divergent. Certains kamis résistent à l'idée, tandis que d'autres sont plus pressés de voir comment les choses évolueront. Quelles que soient leurs opinions, cependant, de nombreux voient l'apparence des nouveaux kamis alliés à la technologie comme un signe que l'âme de Kamigawa elle-même a été altérée sans retour, en changeant le paysage par l'ingénierie sociale et technologique.
Et le décor est prêt pour aujourd'hui...
Boseiju atteint le ciel...
Au cœur de Towashi se trouve Boseiju, le plus vieil arbre de Kamigawa, seul reste de la forêt de Jukai conservé à l'intérieur de la ville.
Au début de ce qu'on connaît maintenant sous le nom d'Âge moderne, la ville de Towashi s'étendait rapidement pour s'accorder aux demandes d'une population grandissante. Les lunaréens, les nezumis, les humains et les akkis vivaient ensemble, se mêlant d'une manière qui eût été impensable auparavant. Alors que la ville grandissait, elle commença à grignoter la forêt de Jukai. Les arbres étaient abattus, remplacés par de nouveaux bâtiments, et nombreux furent les kamis de la forêt qui se trouvèrent expulsés. Enragés, les kamis résistèrent, émergeant des profondeurs de la forêt pour ravager les bâtiments nouvellement construits et maudire les bâtisseurs.
L'empereur de l'époque intervint enfin quand une attaque des kamis, et la révolte des bâtisseurs de Towashi qui en découla, menacèrent de mettre de nouveau fin aux relations pacifiques entre les mortels et les kamis. Il signa un accord, stipulant que la ville arrêterait de grandir vers la forêt. En contrepartie, les kamis n'attaqueraient pas la ville ni ne s'immisceraient dans leurs plans. Les bâtisseurs de la ville pourraient continuer de développer toute terre sur laquelle ils avaient commencé leur travail, à une exception : il leur était interdit de couper Boseiju, qui appartenait au domaine de la ville à cause de la construction et des combats. De plus, la forêt de Jukai était désormais fermée aux mortels qui n'auraient pas la permission de la part des kamis.
Incapable de s'étendre à l'horizontale, Towashi fut contrainte de le faire à la verticale. Des gratte-ciels emplirent la ville, et Boseiju fut bientôt en-dessous de ce nouvel horizon.
Mais l'arbre multimillénaire, qui n'avait pas bougé depuis si longtemps, commença à pousser de nouveau. Il devint si gros et si grand qu'il en vint à éclipser même les structures les plus grandes qui l'entouraient. Les bâtisseurs essayèrent de rivaliser avec sa hauteur, mais à chaque « structure la plus grande » construite, Boseiju grandissait plus encore. Le message de Boseiju était clair : la ville pouvait bien être sur son territoire, mais la forêt refusait de laisser quiconque oublier qu'elle était là auparavant. Aujourd'hui, Boseiju est la plus grosse structure de Towashi, répandant par ses branches une ombre presque permanente sur la majorité de Towashi.
Fin
Là s'arrête, pour l'instant, ce cours d'Histoire sur Kamigawa. J'espère que vous avez pris des notes, car il y aura une interro à la fin – s'il y a une fin. Peut-être se poursuivra-t-il dans les semaines qui suivront, peut-être pas : je ne sais où les Magiciens de la Côte ont prévu de s'arrêter, mais j'espère ne pas pouvoir m'arrêter avant eux.