Vous tous attendiez le Ragnarök. Il n'est peut-être pas venu, mais cette bataille reste un sacré amuse-bouche. Vous trouverez l'article original ici.
La bataille de Kaldheim
La guerre fomentée par Tibalt commence : sous les yeux d'un corbeau, les Beskir, aidés des Tuskeri, deux clans de Bretagard, tentent de ralentir l'arrivée des trolls et des géants de feu. Mais le corbeau entend un vieillard qui se trouve être Fynn, le Porteur de croc, chef des Kannah, dans la forteresse des Beskir, à l'intérieur des terres, se plaindre de leur échec pour les repousser, car une à une ils perdent les régions du front, tandis qu'un autre chef que l'on reconnaît comme Arni Frontcassé, chef des Tuskeri rit et vante la valeur de ses hommes.
Deux autres chefs de clan – c'est qu'on verrait mal les Skelle s'y allier – ainsi que Kaya l'Inexorable et Tyvar Kell sont réunis autour d'une table dans cette forteresse et tiennent conseil. Fynn est plus qu'hostile à l'elfe : lui qui a combattu Koma et aurait pu perdre la vie face à lui ne peut tolérer de se trouver à la même table qu'un de ses fidèles. Cependant la nécessité de rassembler un bon nombre d'alliés finit par le faire taire, avec l'autorité de Sigrid, protégée des dieux.
C'est que démons, draugar, géants de feu et de givre, trolls déferlent sur eux : les chances sont certes contre Bretagard. Toutefois, l'arme que présente Kaya, l'Épée des royaumes forgée par Koll, maître-forgeron, pourrait sans doute être un espoir pour les humains, s'ils connaissaient le moyen de s'en servir, car une épée, même en tyrite, ne saurait arrêter un domeskar. A moins qu'ils n'apprennent le secret de son utilisation.
Et celui qui détient ce secret, après le forgeron mort, c'est Halvar, dieu de la bataille, déclare Alründ, dieu du Cosmos, entrant en scène depuis l'ombre de la salle. Il est donc nécessaire de retrouver ce dieu, qui n'est pas si loin à vol d'oiseau. Ainsi, Kaya et les autres membres du conseil sont emmenés jusqu'à lui à dos de corbeaux géants, semblables en cela aux aigles du Seigneur des anneaux.
Se dirigeant vers le lieu de la lutte, là où les mondes fusionnent temporairement, ils trouvent bien Halvar, qui impressionne peu Kaya de cette hauteur. Trolls Torga et draugar tentent de passer un pont de bois, et leur nombre gonflant finira par faire céder les défenses. L'épée seule pourrait clore ce domeskar et, à défaut de les renvoyer dans leur royaume, au moins cesser leur flot incessant.
Kaya ne saisit pas d'emblée la cause de sa chute et de celle de ses compagnons, la cause de l'aile brisée du corbeau qu'ils chevauchaient tous trois. Mais en s'éloignant, elle distingue un énorme démon aux ailes de cuir Varragoth, père Ciel-de-sang. L'impact approchant, elle ne s'inquiète que pour ses compagnons puisqu'elle pourra devenir immatérielle avant de toucher le sol. Comme si elle faisait du saut en parachute, elle cherche à s'orienter en direction de ces derniers afin de les saisir. Elle peut étendre son immatérialité à Arni et Tyvar.
Ils s'écrasent ainsi sans douleur dans la rivière, dont le courant les emporte sans qu'ils se lâchent. La surprise des draugar qui les entoure leur donne le temps de se remettre sur pieds sans être réduits en charpie. Au milieu de cette armée de lents morts, ils se trouvent en assez mauvaise posture à mesure que leurs ennemis réalisent leur présence – mais cela est loin d'effrayer Arni, qui décide de couvrir ses compagnons en luttant seul contre cette armée, en remerciement de son sauvetage.
Ce n'est pas pour autant qu'il leur est facile de rallier les groupes de combattants humains de l'autre côté du pont, car tout un pan de l'armée de Marn leur bloque le passage. Un cor qui retentit ajoute une nouvelle armée à ce titanesque assaut : celle de Harald, roi de Skemfar. Tyvar se précipite vers son frère, parce qu'il ne peut se résoudre à laisser son peuple, son sang, aller au combat à cause du mensonge de Tibalt. Il espère raisonner Harald, et peut-être tourner cette armée en leur faveur.
Kaya avance de son côté avec difficulté à travers l'armée de morts, et la difficulté s'accroît encore face à un énorme troll Torga, lui aussi réanimé ; mais c'est sans compter sur l'arrivée de Cosima, déesse du voyage, qui arrive tout d'abord sous forme de dauphin, et avec elle une vague qui balaya une partie de l'armée, dont le troll. Aidée de la déesse, l'avancée vers Halvar est tout de suite plus aisée.
Varragoth faillit emporter Kaya, qui est sauvée in extremis par Cosima. La Planeswalker profite de la colère du démon, qui ne veut pas à nouveau se trouver enfermé, pour lui fendre le crâne et lui entailler le genou, ce qui certes ne suffit pas à le mettre hors d'état de nuire. En vérité, les successives blessures ne le ralentissent même pas, et il envoie valser la déesse, tout en tuant presque Kaya, qui croit tout espoir perdu lorsque d'autres démons ailés arrivent à sa suite.
Le souffle de la corne de guerre ranime cependant l'espoir, car de l'est les elfes déferlent sur l'armée des morts – pour aider Kaya. Bien que les elfes subissent au départ un certain revers, Tyvar renforce leurs armures par son pouvoir de transmutation, rendant la lutte plus ardue pour les démons.
Le roi Harald emmène alors Kaya de l'autre côté du pont, à dos de renne, tandis que Tyvar se plaît en mandales assénées à Varragoth. L'alliance improbable des elfes, descendants des anciens dieux, et de Halvar, un des « dieux usurpateurs », permet donc à ce dernier de récupérer son épée avec laquelle il pourra refermer le domeskar. Cependant, il lui faut du temps – et ce temps, les combattants doivent le gagner en empêchant les marées ennemies de franchir le pont.
Émerge alors Koma, serpent du Cosmos, qui jusque là était banni des dix royaumes, mais auquel l'utilisation de l'épée par Tibalt a rendu le droit de se mouvoir librement parmi les mondes. Un instant, le combat s'arrête, les guerriers stupéfiés par ce serpent de la taille d'un continent – un instant seulement, car la créature primordiale s'abaisse, et entame son repas de draugar.
De la même faille surgissent des anges, les Valkyries de Starnheim : on se rappelle que Tibalt avait justement fait entrer le serpent du Cosmos sur ce monde afin de donner du fil à retordre aux anges. Sans doute n'avait-il pas prévu que la bête préférerait la viande faisandée que la viande de faisan. Avec ces anges apparaît aussi Niko Aris, Planeswalker originaire de Theros, et maîtrisant une étrange magie qui crée des éclats de miroir qui sont des éclats de réalité.
La bataille tourne alors plus clairement en la faveur des humains : même Varragoth est tué, par le concert de Tyvar, Harald, Niko, et le coup final porté par Kaya, qui est presque une décapitation. C'est à ce moment que commence à cicatriser la plaie du domeskar, coupant l'arrivée de renforts : si les draugar ne remarquent pas l'absence de leurs camarades derrière, les démons paniquent, et ceux qui ne sont pas aux prises avec une Valkyrie prennent la fuite.
Sur le champ de bataille maintenant silencieux, Tyvar et Kaya discutent. L'exploit de cette dernière restera indéniablement dans les sagas, et surtout, Tyvar n'est plus si sûr de vouloir poursuivre son rêve de gloire. Peut-être, après tout, que le Multivers a besoin de lui, qu'un monde pourrait comme le sien avoir besoin de son héros venu d'ailleurs, comme Kaya a sauvé Kaldheim. Et ses exploits seront aussi racontés – dans ces autres mondes.
Avec les chefs de clan, dont Harald, ils font un bilan de cette bataille. Les dieux ont disparu, sans doute pour résoudre un problème en un autre royaume. Les draugar se sont dispersés, et il faudra lutter contre eux à moins qu'ils ne fondent en été. Les démons, quant à eux, causeront plus de souci, mais au moins leur monde est sauvé – mais Kaya doit encore chasser la bête de la caverne, pour la traque de laquelle elle avait été payée. Mais avant cela, elle doit parler à Niko, quand elle réalise qu'il s'agit aussi d'un Planeswalker.
Epilogue
Esika, déesse de l'Arbre, est mourante sous la griffe de la bête, elle qui garantit l'immortalité des dieux. La créature lui adresse quelques mots cryptiques, selon lesquels elle n'aurait pas assez de faim en elle, avant de simplement saisir un flacon d'essence de l'Arbre-Monde, qu'elle distille.
Vorinclex, pillard monstrueux ouvre alors un portail d'où une voix pointe, qui le félicite de l'avancée qu'il permet vers la perfection. Il disparaît ensuite. Oui, vous avez bien compris. Les Néo-Phyrexians peuvent apparemment transplaner – Tezzeret, Maître du Pont y serait-il pour quelque chose ? En effet, Vorinclex est arrivé sur Kaldheim dépourvu de chair, et n'a pu la récupérer qu'à force de prédation, de même que le Pont planaire ne permettait le transport des Eternels que parce qu'ils n'étaient que des créatures de lazotèpe. La question est alors simple : où les arrêtera-t-on ?