En cette mi-avril, marquée par le début (enfin) du printemps, voici le deuxième épisode des nouvelles du front. Aujourd'hui on va s'intéresser au Grand Prix de Rio et à celui de Verona, sans oublier de remercier, comme chaque fois, le site mtgtop8.com, d'où sont tirés les listes, le meta et les résultats (tout, quoi...).
Le meta en une seconde :
Par rapport au mois dernier, on note une concentration du format autour des decks majoritaires. Selesnya/Naya aggro et Jund Control midrange ont chacun gagné un point de présence, avec respectivement 19% et 15%. Esper Control continue de jouer dans la même cour avec 10%. Très bonne nouvelle pour Johnny, Reanimator combo a plus que doublé sa présence en passant de 5% à 11% de présence. Derrière, aucun autre deck ne franchit les 7%.
Les résultats de mars :
À Rio ce mois-ci, le top 4 était :
Vainqueur : The Aristocrats, déjà présenté dans le premier article.
Finaliste : Jund Aggro, qu'on étudiera ici.
Quarts de finalistes : Human Reanimator, qui ira de paire avec le Junk vainqueur de Verona, et Junk Reanimator.
Du côté de Verona, on trouvait plutôt :
Vainqueur : Junk Reanimator, qui fera suite à Human.
Finaliste : Rakdos aggro qu'on disséquera avec la finesse propre à la guilde.
Quarts de finalistes : Naya blitz, qui montrera à Rakdos et Jund qu'on peut être gentils et aggro, et Jund midrange, déjà vu la dernière fois.
1. Jund aggro, par Arthur Scoralick Villela ( aggro)
Ici point de finesse, on pose des créatures, on pète celles de l'adversaire et on cherche à lui faire manger ses dents le plus rapidement possible.
Caqueteur rakdos et Expérience Un font de merveilleux tours 1, en étant (presque) toujours 2/2 pour leur première attaque.
Moggs bas-de-plafond, Sanglier piedesilex continuent l'assaut tandis que l'Émissaire de Brûle-Arbre arrive avec un copain, en se payant le luxe de lui fixer le mana. À noter que si l'on a le choix entre les moggs et le sanglier au tour 2, il vaut mieux jouer les moggs, puisque le sanglier pourra joindre la prochaine attaque grâce à sa célérité.
En haut de courbe, on a :
- Le Déchiqueteur boueux, dont la célérité en fait le meilleur ami des moggs.
- Le Saccageur du clan Ghor, qui sera plus souvent défaussé pour son Coup de sang que lancé. (Mais son statut de 4/4 piétinement pour 4 reste plus que respectable et peut aider au cas où.)
- L'Aristocrate Falkenrath, évadé du deck The Aristocrats.
Pour faire passer tout ce beau monde, il faut un peu nettoyer en face. Pour ça, les excellentes Vrille d'effroi en rituel et Décomposition abrupte en éphémère se chargeront de (presque) tous les permanents gênant, pour peu qu'ils soient arpenteurs, créatures, ou coûtent moins de 3. La Lance calcinante est en dessous des deux cartes précédentes mais remplit tout de même son rôle, faute de Foudre dans le format.
2. Rakdos aggro, par Andreas Nilsson ( aggro)
On continue dans le rafinement et l'élégance : place aux Rakdos. Ce deck est exactement ce à quoi on s'attend : une boucherie. Autant dans la stratégie brutalement aggro que dans la subtilité (oui, on parle toujours des Rakdos) des synergies (oui oui, Rakdos) avec le cimetière (ouf).
En première ligne, on trouve Rampeur des tombes, Goule du diregraf et Chevalier d'infamie. Le premier est chez lui parmi ces 12 zombies, la deuxième se fiche complètement de bloquer le tour où elle arrive et le troisième punira ces vils WW pour peu qu'il arrive vite. On remarque l'absence du Caqueteur Rakdos, pourtant dans les couleurs et dans le thème. Il a malheureusement et très probablement été recalé du fait d'un délit de faciès, étant un diable et non un zombie, ce qui nuit à la Caverne des âmes. D'autant que la Goule du diregraf est meilleure par son aptitude à bloquer après le premier tour.
Après l'avant-garde, la cavalerie. Faucon de nuit vampire et Messager de Geralf sont les meilleures créatures noires à ce coût, et ils le font savoir. Vol , Contact mortel , Lien de vie pour l'un, dégâts à distance et Survivance pour l'autre. Tout en se payant le luxe l'un et l'autre d'avoir un ration FE / coût plus que potable.
Une fois l'armée installée (et généralement empalée sur les lignes ennemies), les gros steaks peuvent venir marcher sur ce qu'il reste. Aristocrate Falkenrath (qu'on retrouve décidément partout) et Escouflenfer foudregueule prendront la voie des airs tandis que le Chevaucheur infernal nuira à distance, en bon diable qu'il est.
L'explication confirmant la règle de carnage brute est incarnée par l'Artiste de sang. En effet, celui-ci n'a a priori pas la carrure requise chez les Rakdos. Le fait est que sont art convient à merveille au Rampeur des tombes et au Messager de Geralf, encore plus chaperonné par l'Aristocrate Falkenrath.
On comprend facilement la présence des sorts avec la Morbidité , Fatale glissade et Volée sulfureuse. La Marque de mutinerie peut achever l'adversaire le tour où il pose son kill.
3. SelesNaya aggro, par Samuele Estratti ( aggro)
Après la folie furieuse des Rakdos, voici le coté clair, non pas de la Force, mais des jeux aggro. Car si le rouge s'impose de lui-même dans cette stratégie, les couleurs qui le nuancent peuvent varier. Après le noir, c'est au tour du vert et du blanc de donner son nom au deck.
La stratégie est la même que celle des Rakdos: on pose des créatures et on attaque. Peut-être même plus agressive encore puisqu'il n'y a aucune subtilité interactive comme pouvait l'être le sacrifice précédemment. Il n'y a même que quatre Lance calcinante en guise de gestion et de sort non-créature en général.
On peut noter un petit thème humain, centré autour du Champion de la paroisse et du Maire d'Avabruck.
Bon, il a beau être brutal, ce deck n'en est pas moins efficace, car les créatures se suffisent à elles-mêmes (Comme Onan ?). On a des petites créatures très rapides à poser, comme Expérience Un ou Élite de Boros, mais qui grossissent très rapidement, ce qui fait qu'en l'absence de gestion de son côté, l'adversaire va très vite être débordé. Le Meurtrisseur d'éclairs, joué tour 2 avec un Émissaire de Brûle-Arbre, peut coller une grosse baffe, notamment avec l'Élite de Boros.
Mais on a aussi des créatures utilitaires :
- Carabin du front sera une vraie plaie pour contrôle en retardant de trois tours ou diminuant de trois l'efficacité de Retour de Rakdos et Révélation du Sphinx.
- Thalia, gardienne de Thraben justifie à elle seule le nombre de carte non-créature du deck. Bien que très fragile, elle est une épine dans le pied pour tous les jeux, et plus particulièrement contrôle et combo. L'initiative sera un atout contre aggro mais contre les jeux contenant très peu de sorts non-créature (au hasard en mirror), elle sera généralement remplacée après side par des anti-créatures.
4. Human Reanimator, par Walter Filho ( combo)
Je suis ému, tiens. Aller, une petite larme. Vous l'aurez deviné (non ?), on va parler de Reanimator. Bon, on est loin de mon coupaing made in legacy et les plus-très-morts n'ont pas le calibre d'un Jin-Gitaxias, Augure du noyau ou d'un Griselbrand, mais bon. Enfin bref, attachez vos ceintures, sortez vos machettes et gaffe à pas perdre un membre, ici on relève la chair morte.
L'idée était à la base de voir Human et Junk comme un seul deck, mais sur une remarque pertinente de Rincevent (merci à lui pour son investissement dans la rédaction de ces articles), il s'est avéré que les deux decks étaient trop différents, malgré les similitudes de leur liste respectives, le premier étant vraiment axé combo et l'autre plus aggro avec un plan B. Voici donc Human Reanimator en premier, nous verrons Junk juste après.
Comme dans tous les jeux Reanimator, la stratégie est simple : On met des créatures dans notre cimetière, et on les réanime. En voici les moyens :
Pour remplir le cimetière :
Pillage sans foi
Horrible récupération
Paillis
Indic de la citerraine
Avec quoi le remplir :
Ange de la gloire triomphante
Maître-chasseur de la Lande (celui-ci pouvant aussi être hardcasté)
Pour vider le cimetière :
Sacres de déterrement
Ange de la gloire triomphante une fois elle-même ressucitée
Là où ce deck est réellement combo (en plus d'être un Reanimator), c'est qu'il vise à générer une boucle meulant les bibliothèques de tous les adversaires. Il faut avoir un Indic de la citerraine et exiler un Ange de la gloire triomphante avec un Chasseur de fielleux. On sacrifie le Chasseur à l'Indic, ce qui ramène l'Ange qui ramène à son tour le Chasseur et un Émissaire de brûle-arbre du cimetière. Les deux manas donnés par ce dernier permettent de recommencer la boucle.
Mention spéciale pour la base de mana, qui ne comporte aucun terrain de base du fait de ses quatre couleurs. (Allez WotC, c'est le moment de ressortir le Mage de la lune )
4bis. Junk Reanimator, par Mike Krasnitski ( aggro-combo)
Alors qu'au premier abord on peut être tenté de classer ce deck comme combo pur, quand on y prête un peu attention (merci Rincevent, encore une fois --'), on voit un deck aggro qui se réserve une option toolbox.
On a donc une curve équilibrée avec des créatures à tous les coûts, les plus grosses pouvant être réanimées ou hardcastées avec les accélérateurs :
Troll de Lotleth
Guérisseur centaure
Ange de la restauration
Thragcorne
Ange de la sérénité
Béhémoth caveur de cratères
Le Béhémoth apporte un Envahissement-like en plus d'une 5/5 célérité.
L'Ange dégage le passage en face.
La Boue apporte de la gestion dans un deck qui n'en a pas d'autre main deck.
Les outils du combo sont à peu de choses près les mêmes. On peut juste noter l'absence de Pillage sans foi.
Âmes persistantes se flashback après un Paillis ou une Horrible récupération.