Le Dilueur de peau, l'une des cartes qui faisait partie de la base de tout deck zombie de l'ancien temps. Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître puisqu'en 2003, ils n'étaient pas nés.
Introduction
Retour dans le passé à la découverte d'une créature zombie, carte commune qui pullulait chez tous les adorateurs de zombies de l'époque. Parue avec cette édition si particulière Légions en 2003 qui ne comportait que des créatures, le Dilueur de peau arrive à point nommé pour tous ceux qui voulaient consolider facilement un deck noir avec des cartes faciles à trouver. Pour une somme relativement modeste de 3,50€, si ma mémoire est bonne, vous pouviez acquérir un booster qui avait une chance sur trois littéralement de contenir l'une de ces saloperies.
Si vous aviez privilégié d'autres couleurs pour constituer vos jeux, vous gardiez néanmoins cette carte noire de côté pour la refiler au premier fétichiste du noir que vous connaissiez. En l'échangeant contre un sorcier anodin, vous vous débarrassiez du dilueur de peau, en croisant cependant les doigts pour ne jamais recroiser sa route lors d'une partie contre ledit fétichiste. Croyez-en mon expérience. Mais pourquoi une telle méfiance à l'égard de cette carte commune ?
C'est ce que nous allons essayer de déterminer ici. Nous allons rapidement découvrir la capacité du dilueur de peau dans une première partie. Puis nous verrons en quoi il peut être finalement très embêtant de l'affronter. Enfin nous jetterons un petit coup d'œil à l'illustration qui est plutôt réussie.
I – Le dilueur de peau, le roi de l'effet surprise.
Le dilueur de peau est une carte complètement standard si l'on observe son coût, sa force et son endurance. permet de disposer rapidement de cette carte en début de partie si on veut mettre un jeu rapidement en place ou si l'on a besoin de chair à canon, de sacrifier des créatures comme c'est souvent le cas dans les decks zombie. Mais ne nous attardons par sur ces aspects basiques et intéressons-nous plutôt à la capacité de l'énergumène.
« Quand le Dilueur de peau est retourné face visible, détruisez la créature non-noire ciblée. Elle ne peut pas être régénérée. »
Nous retrouvons ici le charme des cartes face cachée dont l'effet de surprise est toujours aussi violent. Aaah la Mue . Cette capacité née en 2002 en même temps que l'édition Carnage qui consiste à placer pour une carte face caché de valeur 2/2 et avec une capacité secrète quand vous la retournez. Le truc, c'est que vous pouvez jouer ce sort secret n'importe quand. Et là, bang, en tapant le plus fort qu'on peut sur la table devant soit, quitte à faire sursauter toutes les autres personnes venues étudier peinardes dans la bibliothèque, on retournait sa carte en criant : « Tu as perdu, Yugi ! ». (Bon on peut se passer de la dernière phase, surtout si on n'a pas la réf Yugi).
Bref, ici, pour un , vous avez la possibilité de vous débarrasser de n'importe quelle créature non-noire que votre adversaire possède, ce qui est souvent le cas. Et voilà comment une simple carte commune peut s'attaquer à des légendes, des dragons, des avatars ou autres bêtes à la puissance fantasque. Après sa capacité de mue, qui je le rappelle vous pouvez jouer à tout moment, comme un as que vous cacheriez dans votre manche, vous disposez encore d'un petit zombie qui est là pour faire le nombre, renforcer l'extraordinaire avatar qu'il est un devoir de compter dans ses rangs : .
II – Une carte qui est crainte
Une commune qui fait peur ? Vraiment ? Et bien c'est vrai qu'elle peut susciter une forme de paranoïa chez les adversaires. La moindre carte face cachée que vous posez provoque une extrême méfiance, une tension même, encore plus qu'à l'habitude.
Il est vrai qu'avec le bloc Carnage auquel appartient l'édition Légion, beaucoup de cartes ont la capacité de mue. Mais peu sont celles qui peuvent avoir un poids aussi énorme sur le jeu de l'adversaire en le privant de l'une de ses créatures maîtresses. Récemment j'ai pu en faire l'expérience puisque ce petit salopiaud a éliminé une légende que mon adversaire venait de poser : . Imaginez, une carte légendaire, créature qui revient d'hors des temps, terrassée immédiatement après son invocation par un vulgaire zombie commun 2/1. Du même effet que Fidel Castro se prennant les pieds dans le tapis rouge après son discours de 5h pour s'exploser parterre (vidéo à voir et revoir sur Youtube)...
En plus, ce qui fait aussi quelque part la force du Dilueur de peau, c'est qu'il s'agit d'une carte commune. Vous êtes donc susceptible d'en posséder plusieurs assez facilement. Après avoir utilisé un Dilueur de peau, vous verrez vos adversaires s'acharner à vous détruire rapidement la moindre créature face cachée sur le champ de bataille. Jouissif, surtout quand l'une de ces créatures est un leurre comme le très étrange dont on se demande souvent demandé l'intérêt.
Par ailleurs, au cœur de cette édition Légion, beaucoup de zombies sont apparus. Lorsque votre deck ne contient alors que ce type de créature, leur nombre importe. Déjà pour renforcer un avatar comme on l'a mentionné un peu avant, mais aussi parce que beaucoup de zombies ont des capacités qui affectent leurs coreligionnaires.
Par exemple à l'extraordinaire Rafisteleur d'os, mais surtout au qui paraît quelques mois après le Dilueur de peau avec l'édition Fléau. Cette carte, extrêmement bien cotée chez tous les spécialistes de vente de cartes à l'unité, donne un très alléchant +2/+1 en plus d'un coût d'invocation inférieur de 1 pour tous vos zombies.
Enfin, ce Dilueur de peau, une fois qu'il a montré sa jolie frimousse et vous a débarrassé d'un encombrant fait partie de ces zombies que l'on a aucun scrupule à sacrifier pour permettre d'accomplir la capacité d'un autre comme l'extraordinaire par exemple. Et puis une fois dans le cimetière, il est très facile de récupérer dans votre main votre Dilueur de peau chéri pour accomplir une nouvelle mue. Et on touche là l'un des points les plus attractifs du noir, c'est ce jeu constant avec le cimetière qui vous permet sans cesse de ressusciter vos créatures pour vous en servir tel un rasoir à double lames.
III – Une esthétique qui lui rend justice
Le dessin de Dany Orizio rend tout à fait justice à la dangerosité du Dilueur de peau. Il surgit dans cette illustration de son œuf en arrière-plan pour vous sauter à la gorge hors de la carte. Ces yeux morts et sa main disloquée respirent la maladie et la pestilence. Le Dilueur de peau évoque ici un virus mortel, une menace constante qui vous guette sous votre nez et qui va vous exploser à la figure au pire moment. C'est exactement ce que doit ressentir un joueur qui se retrouve face à un Dilueur de peau qui se retourne sur le plateau de jeu et qui vous regarde en souriant, comme s'il vous susurrait à l'oreille « Salut beau gosse, c'est moi. » Et là quel plaisir de voir l'air de dépit qui affaisse tous les traits de votre opposant voyant toute sa stratégie foutue en l'air par un simple zombie 2/1 et un coût de .
Même les couleurs utilisées par l'illustrateur transpirent la fièvre, la lèpre, la maladie. Cette couleur jaunâtre de la peau qui domine la carte n'est pas sans rappeler les vapeurs mortelles de cette même édition. Et ce violet de l'œuf, tel un poison, se diffuse partout et condamne quiconque le respire. Cette couleur violette qui agit comme un clin d'œil à la tenue de Phage l'Intouchable, quand le mariage entre le noir et le pourpre crée une légende.
Conclusion
Le Dilueur de peau est une carte indispensable pour tout bon deck noir qui se respecte du début des années 2000. C'est même l'une des premières créatures à choisir lorsqu'on constitue son armada. C'est une carte commune facile à trouver, du moins à cette époque, et c'est justement sa multiplicité qui fait sa force car elle va rendre votre adversaire complètement paranoïaque, terrorisé par la potentielle menace que représente une carte face cachée.
Le 15/08/2024
Une analyse bien surprenante. Bravo pour l'intérêt suscité pour cette vieille créature qui a secoué son temps.
Le 15/08/2024
Pour les adorateurs d'écureuils et autre Pére Castor de BlêmeBureau ...admiez la tête de la créature ! ça c'est du Magic !
Un effet, une illustration au poil qui donne une carte emblématique !
Une carte que je croisais de temps en temps dans les cours de récréation ! Mais nous c'était surtout le tribal Slivoïde notre hantise
2 réponse(s)
Le 16/08/2024
Après chacun ses goûts mais disons que le Dilueur de peau peut plus facilement finir sur le t-shirt d'une tournée d'Iron Maiden, qu'une illustration de carte de Bloomburrow.
Le grand écart stylistique comporte toujours des risques auprès des fans
Le 17/08/2024
tribal Slivoïde ? Je ne connais pas. Mais c'est vrai que les slivoïdes étaient flippants. Heureusement, pour les petites bourses, il était quasi impossible de rassembler suffisamment de ces saloperies pour créer un véritable deck.
Modérateur
Le 15/08/2024
Merci pour cette tranche de nostalgie qui nous montre que rendre fou son adversaire est aussi une stratégie pour gagner
Si tu as encore ta deck list de l'époque, n'hésite pas à la partager sur le site !