Comme à l'accoutumée, je viens servir sur un plateau à ceux qui le souhaitent, en deux articles, le résumé des histoires principales de l'édition Innistrad : Chasse de minuit. Pour ceux qui voudraient un résumé plus condensé encore, patience ! il viendra avec le second article.
Histoires de la Chasse de Minuit : épisodes 1 à 3
Episode 1 : L'envoûteuse des bois
Klaus court. Vampire de la lignée Falkenrath, il s'était habilement insinué dans un village, par son déguisement de moine itinérant. Maintenant qu'il a bu le sang du vieux et s'est révélé, il est poursuivi par cinq chasseurs, plein d'assurance : le crépuscule approche. Les carreaux d'arbalète fusent, mais ils sont vains, esquivés sans souci avant qu'il monte dans un arbre.
« Tombée de nuit, chasse en sursis, » rappelle-t-il tandis que, le crépuscule tombant, son corps gonfle, se déforme, pour devenir plus monstrueux. Mais les chasseurs ne rient pas moins que lui. Leurs corps aussi se transforment, s'épaississent, se couvrent de poils et, avant qu'il puisse s'enfuir, il est broyé par les loups-garous, maîtres de la nuit.
Chez la vieille Agatha, Arlinn promet à la femme d'élucider le meurtre de son mari, survenu malgré le signe d'Avacyn que portait leur maison – car la foi ne faiblit pas, malgré la chute de l'ange. Sur Innistrad, la nuit survient de plus en plus tôt, et le gel fragilise plus encore les plantations ; les villages ne pourront être pleinement nourris que grâce aux chasseurs – chasseurs parmi lesquels se trouvent de nombreux loups amis d'Arlinn. Ils prétendent d'ailleurs que c'est un vampire qui l'a tué – vampire qu'ils ont saisi, et duquel ils ont fait un épouvantail. L'envoûteuse affirme que cela les aidera contre les forces ténébreuses.
Chassant plus tard avec ses loups, Arlinn leur fait épargner un cerf blanc, car l'innocence et sa beauté sont assez rares sur Innistrad pour qu'elle n'y porte pas atteinte. Cependant, à leur réveil le lendemain, ils retrouvent ce même cerf, une épée plantée dans le crâne. Tovolar avait toujours désapprouvé sa clémence, et il le lui faisait savoir ainsi.
Ensuite, elle ordonne à sa meute de chercher les envoûteuses. Un de ses loups, Éclair, trouve une piste de signes, cercles et croissants, qu'ils poursuivent ensemble en courant avec joie. Mais ils s'arrêtent alors qu'Arlinn aperçoit un second cerf blanc. Il n'est pas possible d'en rencontrer tant, et de plus le cerf ne fuit pas à l'arrivée des loups : et une inspiration lui fait sentir la teinture et un peu de magie. C'est une sorcière, Katilda, et elles se trouvent au pied du Celestus, cet étrange artefact qui, fut un temps, avait dû être actif, mais contre lequel la mère d'Arlinn l'avait toujours mise en garde.
La sorcière la guide alors jusqu'à un campement, où quelques dizaines de personnes murmurent des incantations, cuisinent face aux guides-chandelles, épouvantails de cire au sourire réconfortant. Aucune sombre magie cependant n'habite ce lieu, et Arlinn s'en étonne ; mais la bénévolente Katilda explique qui ils sont : le cercle de Cerf-Orient, qui fut celui de toutes les envoûteuses avant le retour d'Avacyn, se retira à son arrivée, et renaît maintenant.
Cependant Arlinn comprend peu de choses aux paroles de Katilda, qui pendant ce temps fait naître des broussailles un cerf végétal ; alors elle clarifie son propos. Avacyn a détourné les humains de leurs traditions, et c'est à cause de cela que les nuits s'allongent. Car c'est par un rituel, celui de la Fête des Moissons, que le soleil est maintenu à sa place, et ce rituel tire sa force du nombre de ceux qui ont foi. Ainsi, Katilda veut réunir autant de personnes sous le Celestus que possible, afin de restaurer l'ordre céleste par son intermédiaire.
Arlinn témoigne, acerbe, son inquiétude, car réunir les humains, c'est aussi en faire des proies faciles ; mais Katilda lui rétorque que le lieu sera protégé par des mages, et que la seule nécessité est que l'humanité se lève et s'assemble, enfin, contre la peur qui l'a dispersée. Le Celestus seul peut rétablir l'équilibre entre le jour et la nuit : sans lui, la nuit supplantera le jour.
Mais alors, un hurlement retentit, qui fait battre sa poitrine, qui l'appelle. Tovolar.
Episode 2 : Les desseins du loup
Ce chapitre est un récit assez confus des souvenirs d'Arlinn, à lire si vous aimez le personnage. J'en consigne ici les faits les plus saillants, avec une synthèse à la fin.
Jeune, Arlinn était arrivée dans la hurlemeute de Tovolar. Suite à sa première nuit de chasse, elle s'était réveillée à côté de Tovolar, qui lui avait tout expliqué de sa nature. Pour elle, quoiqu'inquiétant, il représentait la liberté qu'elle ne pouvait avoir en son village tenu par la peur, l'ordre, les symboles sacrés de l'Église d'Avacyn. C'est par instinct qu'elle le suivait, comme un vieil ami et un chef charismatique.
Tovolar place cette liberté qu'il incarne comme idéal : il veut être libre, cesser de se cacher, et la liberté justifie même de tuer ses semblables. Mais Arlinn n'est pas de cet avis, et quand il la força, sous forme humaine, à regarder les cadavres des chasseurs qu'ils avaient tués, elle vomit et voulut seulement se cacher les yeux. Elle ne voulait plus suivre Tovolar et ses chasses meurtrières, mais son instinct l'y poussait.
La hurlemeute s'agrandit d'éléments qu'elle reconnut comme loups même s'ils étaient sous forme humaine, des loups-garous énormes que Tovolar nomme les Sinistres. Arlinn approuvait certes que les loups-garous chassassent les vampires, mais elle ne parvenait à approuver moralement de chasser les habitants de Kessig, la forêt que ces loups gigantesques abattaient. Cependant, l'instinct restait plus fort.
Certes elle aurait voulu l'avouer à sa vieille mère, certes elle aurait voulu rapporter ses proies animales à son village ; mais toujours la conscience flanchait, comme lorsque, chassant un cerf blanc, elle fut transpercée d'un carreau d'arbalète : elle perdit conscience, et tua tous les chasseurs. Elle aurait voulu tuer Tovolar alors qu'il était sous forme humaine, mais les autres loups le défendirent, même ceux dont elle était si proche.
Devenue prêtresse, la communauté de son Église, la protection d'Avacyn aussi, prévenaient l'irruption de sa nature sauvage. Jusqu'à ce que Tovolar arrivât. Il s'assit à côté d'elle sans souffler mot ; le soir, elle s'enferma dans sa chambre, entourée de symboles sacrés. En vain. Elle tua son amie qui était venue la réconforter. Et, folle de douleur, elle transplana.
Retour au présent, suite du chapitre premier. Tous ses loups étaient partis rejoindre Tovolar ; mais elle croyait assez qu'elle ne serait pas attirée par Tovolar. La communauté de sorcières l'aiderait, et elle aiderait la communauté en trouvant la clef.
Comme les sorcières appelèrent leurs élus, Arlinn cherche – en vain – Jace sur Ravnica, mais elle y trouva Téfeiri, à qui elle n'eut pas le temps – ironique – d'expliquer la situation avant que Chandra n'arrivât aussi, puis Kaya. Après qu'elle eût tout raconté de la nuit qui s'allonge sur Innistrad, ils s'y rendent ensemble, rencontrer le cercle de Katilda, grossi de cathares, prêtres, paysans, dont Adeline, cathare resplendissante.
Katilda y défend la nécessité du festival contre Arlinn, qui en tout cas ne fournira pas d'aide pour cela ; c'est que la magie qui vieillit s'ancre dans ses petites habitudes... Mais pour ce qui est de retrouver la clé d'argent de lune, en l'absence de piste, Arlinn songe avant tout à se rendre à Thraben, malgré le potentiel danger, au cas où l'Église aurait spolié cet artefact.
Pour ce qui est du passé, il nous éclaire sur la personnalité d'Arlinn : Tovolar incarne donc son aspiration à la liberté, aspiration dont elle ne peut accepter l'amoralité. En effet, Tovolar est la partie la plus rouge des loups-garous, qui se laissent aller à leur nature sauvage, libre y compris de toute morale ; Arlinn est la partie la plus verte, qui est centrée sur la communauté. Certes elle aime la liberté, mais pas moins que le fait d'appartenir à un groupe – une meute, une Église.
Episode 3 : La Chute de la Maison Betzold
Le groupe de héros, avec Chandra, Kaya, Téfeiri, Adeline et Arlinn arrive dans Thraben dévastée et envahie de zombies, dans laquelle Kaya a mené des recherches et a trouvé, dans un vieux grimoire, une illustration d'une sorcière pareille à Katilda donnant une boîte à la famille Betzold. Arlinn avait connu, lorsqu'elle était à la paroisse, le vieux Worrin Betzold. Son cœur se serre lorsqu'elle le voit, mort prêchant parmi les morts.
Adeline et Chandra, qui semblent bien s'entendre, et tous les autres partent au combat contre les zombies qui ont mauvais goût dans la gueule d'Arlinn, afin d'atteindre l'église dévastée où prêche l'ancien ami d'Arlinn, qui à ses questions concernant la localisation de la clé d'argent de lune ne fait que répéter le nom de Dennick, apprenti pieu. Comme ils n'en peuvent rien tirer, Arlinn lui accorde le repos d'un coup sec et d'une prière.
Ils se rendent donc en Gavonie, où Worrin a passé sa jeunesse, et demandent à une vieille femme des informations sur ce Dennick. Il est mort pendant les Calamités, terré dans la maison familiale, hantée d'esprits maléfiques – mais ils doivent y aller, car il était le fils de Worrin.
Ils se dirigent donc vers cette maison, que Kaya purifie avec une aisance flagrante de ses fantômes maléfiques. C'est ensuite seulement que tous entrent, qu'ils montent à l'étage pour chercher Dennick, pieuse apparition et qu'Adeline défonce la porte d'un coup d'épaule héroïque, car la narration répète souvent, à l'excès, à quel point on dirait un chevalier de conte.
Lorsqu'ils trouvent l'esprit du jeune homme, Arlinn se présente comme amie de son père et lui annonce sa mort, avant de lui demander où se trouve la clé d'argent de lune. Bâtard, il ne le sait pas ; mais il avoue avoir fait ses recherches, et trouvé qu'un aïeul l'avait donné au seigneur Markov pour la protéger. En échange de cette information, il ne demande que le repos.
Ils se dirigent vers le manoir Markov, et Arlinn entonne une prière à Avacyn, ange gardien, la création de Sorin Markov qui lui avait rendu l'espoir face à sa bestialité – et tous, avec elle, finissent par dire la prière, unissant un à un leur voix à la sienne, qui chante pour un ange qui ne peut l'écouter.
Arrivés dans ce manoir délabré mais non point abandonné aux pierres flottantes depuis les Calamités, ils vont dans la salle du trône, espérant voler la clé sans avoir à croiser Sorin ou qui que ce soit. Mais ils le trouvent assis, une jambe sur l'accoudoir, en seigneur menaçant et séduisant.
La discussion est impossible : bouffi d'orgueil et désabusé, lui qui a tout fait pour Innistrad, pour sa famille, il se résigne à voir cette nuit éternelle où les siens se vautreront dans l'hédonisme ; personne n'aura la clé. Arlinn lutte pour ne pas entamer le combat face à son agressivité : aurait-il oublié pourquoi il avait créé Avacyn ? Ne veut-il plus protéger les humains ?
Mais le vampire reste sourd, et va jusqu'à attaquer de son épée Arlinn – mais son arme est arrêtée par une faux, celle de Sigarda, championne de la lumière, laquelle emplit la salle malgré la nuit. L'ange gronde le vampire avec assez de familiarité, car elle doit « s'entretenir » avec lui au sujet de sa création angélique ; en attendant, elle leur révèle l'emplacement de la clé, salle vers laquelle ils se précipitent.
Un temps Arlinn et Adeline restent aux côtés de l'ange, qui leur ordonne de partir quand le combat s'engage. Ainsi, elles vont aussi chercher, dans les mains d'une statue d'Avacyn décapitée, la clef pour laquelle ils étaient venus, tandis que la lutte fait rage entre le vampire et l'archange.