Voici l'incroyable histoire des Magiciens Fous, ou la formidable critique d'un jeu au destin légendaire. En bref pour le site JesWeb nous avons écrit une critique de MTG, voilà ce que cela a donné :

Cette histoire commence il y a longtemps, très longtemps, lorsque Ylloh revint de Paris avec une boîte de jeu Portal, édition d'apprentissage de Magic l'assemblée. Les règles étaient claires, le jeu prenant dans un design médiéval : Kallon et Rellik furent tout de suite séduits. L'aventure commença ainsi. Le marketing était très élaboré et il était très tentant d'acheter des cartes, beaucoup de cartes. Aucune stratégie n'était établie, nous avions un seul but : posséder le meilleur deck, et pour cela il fallait amasser le plus de cartes. Malheureusement, les nouvelles éditions arrivaient très vite avec leurs lots de remèdes infaillibles, et investir énormément était une condition nécessaire pour surfer en haut de la vague. C'est ainsi plus de 15 euros par semaine qui s'envolaient dans les poches de Wizards of the Coast (société qui produit MTG). Cependant beaucoup de cartes échappaient à notre œil inexpert, et des joueurs plus anciens profitèrent de notre crédulité pour s'octroyer nos meilleures cartes. En effet WotC n'a pas toujours eu la délicatesse d'indiquer la rareté des cartes du paquet, et de vieux renards se jetaient souvent dans des échanges avec de petits nouveaux pour les dépouiller.

Car oui, il faut le savoir, certaines cartes atteignent facilement les 15 euros, et vous les avez peut-être entre vos mains (on remarquera que la carte la plus chère de MTG coûte la bagatelle de 630 euros). Pour éviter de se retrouver les poches vides nous vous recommandons le magazine Lotus Noir dans lequel vous trouverez les cotes des cartes Magic.

Malgré ce désenchantement, c'était plus de 4 heures par semaines qui s'écoulaient dans d'interminable bataille à coups de rituels, d'éphémères et de méchantes bestioles. Notre soif de Magic ne s'étanchait jamais : nous étions toujours à la recherche de nouveautés, du deck suprême, de La carte à jouer. Cette fièvre brûlante nous conduisit à créer notre propre équipe, la SMF (Secte des Magiciens Fous) et à réaliser un site web sur MTG.

Certains de notre connaissance du jeu et comptant sur la fiabilité de nos decks, nous passâmes à l'étape supérieure : s'affronter à d'autres joueurs avertis dans de vrais tournois. Cette première expérience fut catastrophique : nos decks étaient trop lents, nous comptions sur la bonne carte qui n'arrivait jamais ; et notre connaissance des règles était trop juste. En effet, à partir d'un certain niveau de jeu, les règles se complexifient d'une manière dramatique, chose dont on ne s'aperçoit qu'une fois sur le terrain. Mais le pire de tout cela fut le manque de fair-play des joueurs. Magic : jeu convivial créé pour s'amuser ? Que nenni ! Les joueurs étaient là pour gagner : surveillants les moindres faits et gestes, hurlants à la plus petite erreur commise, réclamants des pénalités, et s'ils se trouvaient en position d'échec, ils vous faisaient perdre le match car il manquait une carte à votre paquet... Autant vous dire que nous étions vaccinés.

Mais en tant que Magiciens Fous, nous nous devions de réagir. Pour avoir un bon deck, acheter de toutes les éditions dans n'importe quel sens, et se retrouver avec des boosters dont le contenu est décevant est une mauvaise stratégie. Il faut se concentrer sur un style particulier, le respecter puis y apporter ses petites touches personnelles. Il existe plusieurs types de decks : les jeux "contre" (basés sur la défense), les jeux "bourrins" (sur l'attaque), les jeux "défausse" ou les jeux "combo" qui reposent sur une combinaison de cartes (mais libre à vous de découvrir un nouveau style de jeu).

Mais par où commencer ? C'est là que le contact avec d'anciens joueurs joue un rôle intéressant. En achetant leurs tas de cartes vous trouverez de quoi commencer, mais attention aux arnaques ! Complétez ensuite vos decks en achetant les cartes à l'unité ; ce qui est beaucoup plus rentable. Essayez aussi l'échange. Mais prenez garde, des après-midi entières peuvent s'écouler dans le seul but d'échanger deux cartes. Pour finir, viennent les nombreuses phases de test, si possible avec différents joueurs, et dans les grands temples parisiens comme Ostelen. Ajoutez votre savoir-faire, quelques dizaines d'euros d'investissement pour trouver les dernières cartes, et le tour est joué. Attention toutefois si vous souhaitez tout de même acheter des boosters. C'est comme l'informatique : ces petites choses là évoluent avec une vélocité incroyable. Une fois nos decks peaufinés, ils étaient déjà hors catégorie soit non valable dans la moitié des tournois. Pour rester "in" à Magic il faut investir vite dans les dernières éditions qui ont été parfois très décevantes (des boosters entiers injouables, restant au fond du placard), rester au courant des dernières modes et flairer les bons coups (cartes qui passent de 2 euros à 15 en quelques semaines). C'est une vraie activité de boursicoteur que certains refusent de suivre, voyant que leur deck tout neuf devient relique en un an seulement. Force est de constater que derrière Magic the Gathering se cache un formidable coup de marketing.

Les années passèrent, nos chemin se séparèrent avec les études et Magic n'était désormais plus notre première priorité. Que reste-t-il de cet argent et ce temps dépensés sans mesure dans ce jeu ? Un sacré tas de cartes qui prend la poussière au fond des tiroirs, un désir de jouer pour s'amuser, quelques decks d'un bon niveau, et une envie de garder comme souvenir de Magic, l'idée d'une grande joie partagée entre amis. Aujourd'hui, même si notre dépendance à Magic s'est atténuée, nous essayons de rester au courant de ce jeu dont il est bien difficile de suivre l'évolution et nous sommes partis en croisade dans le but de répandre un esprit fun autour de Magic.