Le duel
« Quoi ! » Brailla le Mage du haut de sa machine. Il était stupéfait et ne comprenait pas. Il resta quelques temps figé dans sa colère muette. Le Roi ne disait rien non plus. Il était soulagé et aussi étonné que le Mage.
Sa peur le quitta un instant lorsqu’il se retourna et me vit lui faire un clin d’oeil. Il remonta l’escalier et se figea à mi-course entre la première marche et la porte. Il regardait le Sorcier qui ne comprenait toujours rien. Hésitant, ce dernier lança :
« Alors, vieux roi, tu connais la Magie ? » Le roi resta muet, sa peur revenait en lui. »Et bien, dit-il avec un ton retrouvant son autorité orgueilleuse, tu périras d’autant plus vite… » sa voix se fit alors forte et menaçante « Tu observeras le sort que je réserve habituellement aux mages que je défie ! »
Le roi fut alors pris de panique. Il se retourna vivement et se mit à courir vers son palais, bousculant violemment Tharic qui était resté sur le seuil de l’immense porte d’entrée. Le mage bleu eu l’air satisfait de cette fuite et se mit à rire. Un rire sonore et guttural qui se répercuta sur les falaises de la gorge. Il s’adressa alors aux habitants prostrés dans leur foyer :
« Voilà le petit sorcier qui se débine ! Voilà le vrai visage de votre roi : un vieil homme gâteux et incompétent de surcroît! » Et il se remit à rire de plus bel. Tharic ne tenait plus derrière moi. S’il avait pu, il se serait jeté dessus. Je le priais silencieusement de rester là où il était, ce qu’il fit à contre cœur, bouillonnant de colère : on avait insulté le Roi.
« Ce sera donc encore plus facile que je ne l’avais cru ? Ne ferez donc vous rien, misérables villageois que vous êtes ?
- Tu te trompe, fis-je en avançant tête baissée, le royaume de Thérentia est sous ma protection. Lui, son Roi et son Peuple.
- Qui a parlé ? Demanda le Mage se retournant vers moi avec surprise. Qui es-tu guerrier ? »
Je levai la tête lentement afin de capter son regard. Il soutint le mien quelques secondes puis se détourna, une lueur de peur s’étant mêlée à celle du Mana dans ses yeux. Il essaya de retrouver un ton menaçant mais ne réussi qu’à émettre un son éraillé par la peur de l’inconnu. Visiblement, c’était sa première attaque à une chose nouvelle.
« Je répète, Qui es-tu Elfe ?
- Mon nom, tu le sauras peut-être une fois que je t’aurais vaincu Sorcier. En Déclarant une guerre que nul Thérantiens ne peut supporter, tu m’as déclaré la guerre…. D’autant qu’une de tes créatures est morte…continuons donc ce duel dans les Règles de la Science. »
Les yeux du Sorcier s’enflammèrent de colère et d’un goût de défi :
« Très bien Elfe, allons vers ta perte ! »
Un silence régna. Le silence d’avant une bataille. L’air en était saturé et immobile hormis un Mur. Mon Mur d’air que le Mage n’avait pas remarqué, ce qui était positif pour moi.
Il se prépara à invoquer une nouvelle créature. Elle apparut sans qu’il dise son nom. La chose était nappée dans une sorte d’ombre : c’était une Mue.
« Boomerang » comme une tempête m’inonda l’esprit. Une odeur de sel et d’iode se fit sentir et mes yeux se tintèrent de bleu. La créature fut absorber par un nuage de fumée. Il n’avait donc toujours pas de créature…Mais mon Mur ne pouvait pas attaquer… IL me fallait récupérer le mana utilisé rapidement et réfléchir à une créature pouvant m’aider.
Le sorcier fut mécontent de la disparition prématurée de sa Mue mais il n’était pas inquiet. Il me testait comme on teste un cheval inconnu, pour voir ses réactions. Il en invoqua une autre « Elémental d’air »
Du ciel, une silhouette féminine apparue. Cette créature avait le vol mais n’était pas un danger pour mon mur…à moins qu’il la renforce. Il me fallait frapper fort et maintenant. J’aurais le temps d’appeler une créature plus tard. Je fit usage d’un nouveau sort : Je me concentrai puis fis comme si j’avais un arc. Je bandai la corde imaginaire, ce qui amusa le sorcier. Puis, je laissai partir la flèche inexistante en prononçant « Autodafé de livre. »La flèche se matérialisa alors dans une matière faite de magie pure. Si le Sorcier ne faisait rien, le sort lui infligerait une sorte d’amnésie qui l’empêchera d’utiliser la tactique qu’il venait de prévoir. Si au contraire, il voulait garder cette idée, la flèche lui infligerait de dangereux dégât… il réfléchissait à ces possibilités alors que la flèche se dirigeai inexorablement vers lui et en accélérant. Alors qu’elle était à 50 centimètres de lui, il pencha l’épaule gauche. La flèche s’y ficha dans le bruit caractéristique d’une arme qui transperçait la chaire. Le sorcier hurla, faisant sursauter Tharic qui était à quelques mètres de moi. Le Mage serait les mâchoires :
« Tu es forte…oui, et redoutable. Mais saches que je n’ai jamais été vaincu Femme Elfe
- Mais il y a un début à tout, dis-je calmement, et si tu n’es pas sur de toi, tu peux encore abandonner…
-Jamais ! Invocateur, viens à moi ! »
Un homme aux cheveux blancs et longs apparu. Il était vêtu de bleu comme son maître et muni d’une étrange canne : l’invocateur braisillaile.
« Elemental ! Attaque cette créature des forêts !! »
La silhouette se dirigea alors ver moi dans un courent d’air…Mais, après un geste imperceptible de ma part, mon Mur s’interposa. Le choc fut rude mais il tint bon…pour l’instant. Le Sorcier réalisa son erreur…mais il ne la commettrait plus désormais.
A présent, le Mage avait l’Invocateur braisillaile, un redoutable sorcier qui, avec un apport de Mana avait son pouvoir renforcé et le vol. Les Sorciers de son rang étaient mercenaires et dangereux. Mais c’était à mon tour. L’Elémental étant contré, il ne me poserait pas de problème…Avec un seul mur, il était dur de survivre longtemps. Je devais réfléchir et vite.
Une idée me vint alors. J’étais en forme et la totalité de mes capacités magiques pouvaient me permettre d’invoquer quelque chose de grand…mais de caché…Je mis à contribution la quasi-totalité de mon Mana.
Maîtresse Elfe ?
Viens à moi sous ta forme cachée
Bien Maîtresse, ma force est votre
Une ombre apparue entre le sorcier et moi. Le Mage se tenait prêt mais aucune créature n’apparut vraiment. C’était une Mue. Je fus alors prise de vertiges et d’une grande fatigue. Tharic vint pour me soutenir, je le repoussai gentiment.
Le Mage, me voyant ainsi, su que la créature devait être puissante. Cela ne l’empêcha pas de profiter de ce moment de faiblesse. Il donna du pouvoir à l’Invocateur. Le sorcier s’inclina avec reconnaissance et fut nimbé d’un bleu abyssal et des ailes, telles celles d’un insecte bleu lui apparurent dans le dos. Il s’éleva de quelques pieds et attendit que le Mage lui demande d’attaquer. Ce qu’il fit rapidement.
L’invocateur s’approcha vivement de moi en flottant dans les airs. Comme personne ne vint le bloquer, il se planta devant moi et jeta une sorte de boule d’énergie sur moi. Je ressentis une violente douleur traverser mon corps alors que Tharic et autres habitants assez téméraires pour s’approcher étouffèrent un cri.
« Et voilà comment je mate les Elfes : en les abattant comme on abat une forêt ! » Jubila le Mage. Mais sa remarque ne me toucha guère : mon Mana était à nouveau à sa pleine puissance et les blessures subies n’étaient finalement que superficielles.
Je fis alors apparaître une nouvelle créature. Le vent se mit à souffler doucement. IL était aussi doux qu’une brise d’été et emportait avec lui un chant mélodieux et divin. C’est alors que vint une femme en blanc. Une cape tout aussi blanche la suivait portée par le vent. Le Mage n’en cru pas ses yeux : La Muse née des vents se tenait là, à mes côtés. Elle me regarda avec ses yeux pétillants de bienveillance :
« Je suis avec toi à présent
- et je t’en remercie chère Muse » Je me détourna d’elle « Collet aérien »
Un filet de lianes se matérialisa dans mes mains et le lançai en l’air vers l’Elémental qui s’écrasa violemment au sol, mort.
Le Mage était littéralement pétrifié par la surprise. Le doute se manifesta dans sa pensée. C’était en fait la première fois qu’il était en difficulté dans un duel. La première fois qu’il combattait un adversaire lui opposant une résistance si grande. Mais cela réveilla en lui un goût de défit. Il voulait vaincre, rien que vaincre pour avoir son Royaume…et il l’aurait…
La fin d’un combat
Le Mage bleu était là, immobile dans la nacelle de sa fabuleuse machine. Une lueur folle brillait dans ses yeux d’un bleu limpide. Il crispait ses poings et ses mâchoires tout en réfléchissant. Le bilan n’était pas facile. Il n’avait que son invocateur. L’Elemental était mort. Et en face, il voyait une Elfe redoutable. Il n’avait rien vu de semblable auparavant. Cette Elfe jouait sur plusieurs couleurs…chose inconcevable de là où il venait. Devant lui, un mur d’air, une Mue dangereuse et une Muse entravant ses gestes. La seule chose qu’il savait, c’était que son adversaire n’avait pas utilisé beaucoup de créature avec le vol…et cet adversaire, c’était moi.
Je le vis se torturer l’esprit pendant plusieurs minutes. Il était indécis. Derrière moi, Tharic trépignait en murmurant des « mais que va-t-il faire… »Un garde à qui il avait demandé de voir où était leur Roi revient lui faire son rapport.
« Maître Tharic, notre seigneur s’est assis sur son trône en priant les pierres légendaires…je crois, sauf votre respect, qu’il est devenu fou Maître.
- Cessez ces balivernes et prenez deux hommes avec vous pour veiller sur…. »
Il ne finit pas sa phrase. Le garde s’était enfuit vers la salle du trône avec d’autres hommes. Tharic se retourna et vit la raison de cette fuite. Le Mage était sortit de sa torpeur.
Il affichait un sourire narquois. Il avait finalement repris confiance en lui. Ses yeux devinrent d’avantage bleu et il invoqua ses créatures. L’orage grondait dans les montagnes et le ciel s’assombrit. Quatre oiseaux vinrent à lui. Quatre oiseaux aussi sombres qu’une nuit sans lune. Leurs croassements firent trembler Tharic : des corbeaux de l’orage. Par manque de Mana, mal d’invocation et à cause de la Muse, il n’attaqua pas.
Je décidai qu’il faillait agir, et fort… D’un signe de la main, ma Mue s’avança pour attaquer. Le sorcier se doutait bien que j’allai la révéler, quelle soit bloquée ou non…Il repartit dans une courte indécision : soit il bloquait avec son sorcier pour le voir mourir après la révélation de la créature, soit il risquait de recevoir une blessure qui pourrait être très grave, voire fatale… L’ombre qu’était ma créature avançait sûrement et rapidement vers le Mage hésitant.
Proche du point de non-retour, il fit un geste imperceptible et l’Invocateur se jeta devant l’Ombre. Il me vit alors avancer les mains et l’Ombre se dissipa peu à peu pour laisser apparaître une immense créature d’un vert intense. Elle semblait pouvoir avaler l’Invocateur entier. Le Baloth vorace attendait.
« Mage, c’est tout ce que vous faites ? »
Le Mage regardait la bête et moi tour à tour, sans rien dire. Il n’avait rien vu de pareil.
« Très bien, dis-je, Frappe du prédateur ! »
Le Baloth paru grandir un peu plus et il se déchaîna sur l’Invocateur impuissant qui fut broyé os par os laissant entendre un craquement effroyable. Puis, la bête s’approcha du mage…Quand il vit les incroyables griffes se diriger vers son bras, il se mordit les lèvres en chuchotant « piétinement »… Son membre fut presque arraché sous la violence du coup…
Tharic tressailli devant l’horreur de la scène. Le Mage porta sa main vers le membre tailladé. Le tissu de son vêtement se teinta peu à peu de rouge. Son visage reflétait un tel sentiment de douleur que j’eu, malgré moi, pitié de cet homme. C’était à son tour d’agir.
Il devait avant tout supprimer les créatures de son adversaire…où du moins les renvoyer d’où elle venait. La douleur embrouillait son esprit mais il était conscient qu’une autre attaque lui serait fatale. Il lui fallait gagner du temps…et il ne voyait sur le moment qu’une solution :
« Boomerang ! »
Deux jets de lumière se dirigèrent vers la Muse et le Baloth. Lorsque la lumière cessa, il n’y avait plus de créatures. Elles avaient tout bonnement disparues mais n’étaient pas mortes. Je sentais leur esprit voulant communiquer :
Maîtresse ?
Restez prêts
Le Mage était fier d’avoir repris le contrôle de la situation. Il pouvait désormais attaquer :
« Corbeaux, allez-y mes petits ! »
Les oiseaux qui tournaient dans le ciel sombre autour de la machine de leur maître, entendirent son appel. Ils se jetèrent sur moi en pic. Mon mur, encore présent, en bloqua un. Les autres foncèrent vers moi et me plantèrent griffes et bec là où ils atterrissaient…
Je me sentis faible et mes jambes tremblèrent. Tharic me soutint alors que je tombais :
« Noble Arwen ? Fit-il d’une voix inquiète.
- Merci Tharic, ça va pour le moment, répondis-je en sentant le sang couler chaud sur mon visage pour tomber en grosses gouttes écarlates sur le sol. Ca ira, il faut que je tienne »
Cette remarque était bien sûr plus pour moi. Malgré tout, Tharic continua à me soutenir tant moralement que physiquement. J’étais proche de la défaite et de retour à la case départ avec un seul mur pour me défendre…Pourtant, une idée germa en moi…de la défense, rien que de la défense puis…
« Onguent de soin » fis-je doucement. Je me sentis alors moins fatiguée et j’étais capable de me tenir debout seule. Tharic me lâcha.
« Muse, reviens! » Le vent tiède se refit sentir et la Muse était de nouveau près de moi.
« Anouride casse insecte… »
Une créature à l’aspect étrange fit son apparition et le Mage vit qu’il perdait de nouveau le contrôle. Il lui fallait d’autres créatures. Et il allait privilégier les oiseaux…Il me savait faible et il voulait me détruire, qu’importe la présence de la Muse ou de cet créature étrange. Il voulait me vaincre, m’écraser, me faire regretter ce que je lui avais fait subir. La douleur l’avait conduit à une folie aveugle et destructrice.
Peu importait la force de la créature, il en voulait beaucoup :
« Faucons du Zéphyr, venez à moi ! » Et encore une fois, ce sont quatre oiseaux qui firent leur apparition.
C’était à nouveau à mon tour… « Onguent de soin » Je me sentais de mieux en mieux mais je me demandais si ce que j’avais prévu aller pouvoir fonctionner…Je fit apparaître trois mur d’air et trois anourides en utilisant mon mana de façon calculée. J’avais donc en face huit oiseaux et ici quatre murs et quatre anourides et une Muse…oui, ma belle Muse, je ne pouvais pas risquer plus longtemps sa vie…mais que faire…
Le Mage, lui, avait un plan précis…Mais il lui fallait un tour…un seul tour…il se décida à attaquer tout de même :
« Voilà ta perte Elfe…
- C’est ce qu’on va voir Mage »
Je savais que la Muse le gênait et je sentais qu’il n’avait pas la force de la tuer comme moi je ne l’avais pas pour la sacrifier.
« Boomerang ! »
Encore une fois, la Muse disparu.
« A vous mes oiseaux ! Attaquez ! »Hurla-t-il d’un ton déjà victorieux. Il était fier d’avoir vaincu son premier véritable adversaire…Ah ! Ce qu’il jubilait à cette idée de vic…
Un événement étrange arrêta sa pensée…Aucun cri, aucun bruit…uniquement l’écho maintenant lointain de son rire de joie…Mais rien venant de ses chers oiseaux. Il se pencha vers le sol pour voir ce qu’il en résultait.
La stupeur le saisi et glaça son cœur en même temps qu’un de ses faucons le frôla sortant d’un étrange nuage…ses autres créatures s’élevèrent à leur tour pour fuir la brume…non, pas une brume…un Brouillard…Il ne voyait rien du sol…la panique s’empara de lui « L’Elfe murmura-t-il, c’est l’Elfe »
Le Brouillard se dissipa rapidement. Il me vit alors apparaître nappée d’une lueur blanche qui devenait de plus en plus forte à mesure que j’énonçais une incantation à laquelle il ne comprenait rien. Dès que le Brouillard fut entièrement évaporé, je dis d’une voix claire et aussi sonnante qu’un cor annonçant l’assaut final :
« Que la Vengeance selon Akroma se réalise ! »
La lueur qui m’entourait se mua en un puissant faisceau se dirigeant vers le ciel. Les nuages s’écartèrent pour laisser place à la forme d’un Ange. L’Esprit de la défunte Akroma descendait lentement. Ces cheveux noirs aux reflets violacés flottaient majestueusement entre ses immenses ailes d’un blanc immaculé. Elle tendit alors les mains vers les deux lignes de créatures et dans un craquement assourdissant mêlé à une lumière aveuglante, les seize disparurent avec elle.
Puis, plus rien. Le silence était revenu. Le Mage, immobile et choqué par cette vision ne pu murmurer qu’un « c’est tout ? » dénué de toute agressivité ni même de tout sentiment. Je lui répondis :
« Non, ce n’est pas tout : Mon Amie, Meneuse de la Griffe, viens à moi »
Un léger nuage fit apparaître une Elfe habillée d’une peau d’ours. Le Mage failli se mettre à rire mais se ravisa lorsqu’il la vit se faire suivre de huit ours au pelage brun doré. Il pâli. Il ne savait que faire. Il était perdu, seul. La douleur physique mêlée à celle de la défaite le fit céder. Il descendit lentement sa machine vers le sol et se laissa tomber à l’intérieur, en pleur. Les ours entourèrent le vaisseau. La Meneuse m’accompagna près du Mage qui gémissait :
« Achevez-moi, je vous pris, achevez-moi rapidement
- Pour quelle raison le devrais-je ?
Tharic accouru vers nous
- Mais tuez-le ! Hurla-t-il d’une voix désespérée
- Non Tharic. Je ne le tuerai pas. Il a déjà assez souffert fis-je en appliquant plusieurs Onguent de soin au Mage. Je ne le tuerai pas tant qu’il restera tranquille.
- Mais... après tout ce qu’il a fait?
- Arwen est sage jeune Homme, intervint la Meneuse, et elle doit avoir une idée derrière la tête.
Elle me regardait d’un air espiègle
-Non, aucune idée…Mais c’est au Roi de décider vois-tu Tharic, c’est à lui de…
-Maître Tharic ! Maître Tharic !
Un soldat que le jeune Historien avait envoyé veiller sur le Roi accourait complètement paniqué
-Maître Tharic, c’est terrible…le Roi…il… »
Et il s’écroula de fatigue et de peur.
Un étrange réveil
Le jeune homme pâlit. Il me regarda avec des yeux pleins d’inquiétude pour son roi comme pour le soldat. La Meneuse se dirigea vers le corps inerte de l’homme d’arme :
« Etrange, il semblerait qu’il ait subit une décharge de Mana. Il est comme foudroyé.
A ses mots, Tharic émis un bruit de surprise.
- ne vous inquiétez pas pour lui, le rassurais-je, allons plutôt voir votre Roi.
- et le Mage ?
- Mes ours le garderont, expliqua l’Elfe. Quant à moi, je soignerai cet homme. Allez vite, j’ai un pressentiment mais je ne saurais dire s’il est bon ou mauvais »
Sur ces mots, Tharic détalla vers le palais dont la façade semblait rougir. Après un regard de remerciement à mon amie, j’accourai à la suite du jeune historien qui avait déjà atteint le haut de l’escalier. Je pu le rattraper aisément lorsqu’il s’arrêta pour parler à un garde visiblement effrayé.
« Lieutenant, où est notre Roi ? » L’homme ne fit que tendre un index tremblant vers la salle du trône. Tharic repris alors sa course, moi à ses cotés.
Nous nous rapprochions rapidement de la grande porte de bois. Elle était entrouverte et il en sortait de grandes flammes d’un rouge sang. Tharic poussa un cri lorsque les portes s’ouvrirent brusquement pour laisser le passage à un soldat éjecté de la salle. Il retomba dans un bruit mat sur le sol de marbre puis glissa longuement a travers du grand hall avant de s’arrêter au pied d’une statue.
« Tharic ! N’entrez pas !
- mais, mon Roi…
- Voyez cet homme, un choc de mana… je… je ne suis même pas sur que… enfin j’ai bien peur qu’il ne soit… »
Au grand bonheur de Tharic et à mon grand étonnement, un gémissement venant de la salle coupa ma phrase.
« Mon Roi ! » et il se précipita dans l’ouverture de porte…
Tharic courrait vers son Roi. Sa seule pensée était de le sauver de ce mystérieux danger. Il entra dans la salle en essayant d’éviter les éclairs rouges…
« Le fou » pensai-je tout haut avant de le suivre.
La salle du trone était rougeoyante. Toutes les nuances de la couleur écarlate y étaient réunies. Les visages des fresques semblaient pleurer des larmes de sang. Et devant, Tharic avançait toujours plus, une main se protégeant de la lumière qu’émettait un objet au centre de la pièce. Cet objet était tout simplement le trône lui-même.
Le vieux Roi semblait avoir rajeuni. Ses cheveux avaient retrouvé leur rousseur originelle mais ce sont ses yeux… ses yeux d’un rouge profond qui fit arrêter l’historien…juste à temps, un éclair toucha le sol a ses pieds. Je le rejoignis :
« Dame Arwen ? dit-il d’une voix pleine de détresse, que lui arrive-t-il ?
-le trône… je pense que ce trône y est pour quelque chose… et ces pierres semblent être fait de Mana pur.
- mais mon roi, est-il en dang… »
Un éclair en direction de Tharic s’arrêta net à quelques centimètres de son visage. Il prit conscience d’une aura protectrice autour de lui et se retourna vers moi avec un air septique.
« Cercle de protection… Avançons.
-Bien » dit-il d’un ton reconnaissant avant de reprendre le chemin vers son Roi.
Il semblait en transe… il ne contrôlait rien…il ne faisait que subir… mais maintenant, il savait…
Une détonation fantastique émana de l’artefact réveillé… j’eu juste le temps de charger mon mana pour…
Une douleur… des voix lointaines et inconnues qui résonnaient… et cette douleur… de la tête aux pieds… toujours elle… j’essayai pour la énième fois une esquisse de mouvement qui se solda encore une fois par un échec…et cette douleur…
Une lumière…rien que le calme et le bruissement reposant des feuilles d’un arbre dans la brise fraîche… et cette lumière… elle m’entourait, aveuglante… j’ouvrais lentement mes paupières pour laisser le soleil blanc et matinal se glisser jusqu’à mes yeux… ils s’ouvrirent sur le tissu vert tendre du baldaquin… je me blottissais tendrement dans mon oreiller de soie vert pâle quand une voix le surpris
« Que les Dieux soient loués ! Vous vous réveillez enfin !
- les Dieux n’ont rien à voir la dedans, fit une autre voix
- en…fin ? Balbutiai-je avec peine
- mais oui ! Cela fait deux jour depuis que vous m’avez sauvé la vie dans la salle du trône ! fit la première voix. Vous vous souvenez ?
-hum… peut-être… » Les idées et les évènement se bousculaient dans ma tête… mais au moins, les propriétaires des voix présentes me revinrent
« Tharic ! Meneuse !
- Oui, répondit l’Elfe. Je suis restée a tes cotés le temps de te soigner.
-merci… et vous êtes donc sain et sauf Tharic !
- oui, et mon Roi aussi ! Tant d’évènements se sont passés durant ces deux jours !
-ah ? C’est-à-dire ?
- plus tard si vous le voulez bien noble dame… vous êtes attendue pour le déjeuner dans deux heures… il faut vous hâter de vous préparer ! »
Mon regard incrédule fit sourire l’Elfe amie des Ours alors que Tharic me récita la liste des inviter qui allait du simple comte du fin fond du canyon au roi Gobelin du royaume voisin…
« Je dois vous laisser vous préparer. Je vous laisse ceci ici »
Il déposa une boîte emballée de fin tissus et de nombreux rubans multicolores puis il sortis de la chambre avec l’Elfe.
Je reposai la tête sur l’oreiller et mon regard se fixa de nouveau sur le baldaquin. Mais prise de curiosité, je me levai doucement pour ouvrir cette boîte.
Mes pieds nus touchèrent le tapis doux posé à coté du lit puis un frisson me parcouru lorsqu’ils rencontrèrent le froid du marbre.
J’enlevai délicatement les rubans un a un puis écartai soigneusement le tissus pastel qui recouvrait la boite qui j’ouvrai pour y découvrir une étoffe. Je la sortis. C’était une magnifique robe aux tissus doux et soyeux. Elle était composée d’une soie d’un vers tendre et garnie de rubans violets, de bouquets de violettes légèrement sèches attachés avec des guirlandes de lierres. Tout était d’une légèreté végétale. Une lettre tomba du vêtement. L’écriture était celle du roi.
« Je vous offre ce modeste présent pour toute l’aide que vous nous avez apportez à mon peuple et à moi-même. »
Et bien, merci, pensai-je.
Je regardais pensivement le sublime vêtement quand la porte s’ouvrit à nouveau. Deux jeunes filles vêtues de blanc, les cheveux attachés en chignon entrèrent et s’inclinèrent devant moi.
« Ma Dame, le Roi nous a demandé de vous aider dans vos préparatifs.
-Hum… merci bien mais… »
Je n’eu guère le temps de finir ma phrase. Les deux servantes me prient par le bras et m’emmenèrent dans une des salles de bain où la vapeur s’élevait de l’eau chaude contenue dans une immense baignoire. Après cela, j’eu le droit à la coiffure et à l’habillement. Je me sentais un peu comme une poupée dont on s’occupait, passive et tiraillée de tous côtés.
Après une heure de ce que je nommerais une torture de femme humaine, les deux jeunes filles se placèrent devant moi d’un air admiratif en murmurant des « magnifique » ou des « sublime ». L’une d’elle en avait les larmes aux yeux. J’étais stupéfaite de leur réaction que je ne comprenais pas et je n’avais qu’une idée en tête : sortir de là. Elles me regardaient de la tête aux pieds et des pieds à la tête puis s’écartèrent de mon champ de vision. Mon regard croisa celui d’une personne qui m’observait visiblement interloquée de ce qu’elle voyait. De toute évidence, je ne reconnaissais plus cette Elfe qu’était mon reflet. La robe du Roi ressemblait à un légers tapis de douce verdure sur moi. Les violettes à moitié sèches rouvraient leur corolle dans une seconde jeunesse. Une coiffure légère semblait descendre en cascade claire parsemée de petites gemmes d’émeraudes et de diamants.
Des coups sur la porte m’extirpèrent de cette observation par un sursaut. La voix du jeune historien se fit entendre, étouffée :
« Ma Dame ? Etes vous prête ?
- Oh que oui Maître Tharic, dirent en cœur les servantes, oh que oui !
- Très bien, alors venez, je vais vous accompagner »
Une des filles se précipita sur la porte et l’ouvrit promptement. Elle laissa apparaître le jeune homme. D’abord joyeuse, son attitude se mua en émerveillement total.
« Vous…vous…êtes…
- oui, soit… Allons-y s’il vous plait, dis-je embarrassée mais heureuse de sortir de la pièce, Allons-y rapidement avant que votre mâchoire ne tombe. »
Je lui pris le bras et il me conduisit dans le dédale de couloir. Notre passage provoquait des murmures de fascination. Ce qui me gênait d’autant plus.
Nous arrivâmes enfin devant les lourdes portes de la salle du trône. Les deux gardes présents nous saluèrent puis Tharic appuya ses mains sur l’immense entrée qui s’ouvrit sur la salle. Les bavardages bruyants cessèrent et tous se tournèrent pour nous regarder. Le roi se leva alors de son siège orné des pierres rouges lumineuses :
« Entrez, entrez donc ! »
Je fis un pas dans la salle décorée de tapisserie pour l’occasion. En regardant les invités, je pu reconnaître la Meneuse ainsi qu’un jeune Mage que je connaissais bien. Il portait l’insigne des ambassadeurs et des émissaires de la SMF. Lorsque je fus à son niveau, Souben se leva pour me saluer.
« Bonjour Arwen ! Moi qui te pensais déjà dans tes belles forêts !
- disons que j’ai été retardée par quelques évènements.
- c’est ce que j’ai appris par Grhyll puis ici.
- Ils t’ont envoyé pour la diplomatie ?
- et pour étudier l’artefact réveillé… des pulsations ont été ressenties dans la Pyramide…
- excusez moi ô ambassadeur, je dois vous retirez Dame Arwen, interrompra Tharic, le Roi voudrait… »
C’est alors qu’une lumière rouge aveuglante s’illumina… le trône royal émis une sorte de vague de mana qui allait une nouvelle fois déferler dans le palais…
Nouveaux Départs
Souben est moi nous regardâmes. Nous pensions à la même chose. Il était clairement établi que les énergies libérées par le Trône provenaient de mana rouge.
« Il faut les protéger… au cas où…
-oui, un cercle ?
-Il ne reste que ça… »
Nous nous concentrâmes prêts a utiliser notre mana pour activer les cercles autant de fois que nécessaire.
Le Roi avait disparu derrière la lumière aveuglante. Celle-ci semblait monter jusqu’aux voûtes de l’immense salle. D’abord informe, une silhouette reptilienne apparue doucement. Il s’en détacha enfin des ailes et une queue admirablement musclées. Le Dragon-Lumière s’immobilisa un instant. Une tension m’habitait. Je me tenais prête. Un silence palpable étouffait la salle du Trône-Artefact puis le Dragon-Lumière s’élança en piquet vers la table dans une attitude d’incroyable fureur… Pour exploser à la manière d’un feu d’artifice en millier de petites flammèches inoffensives.
Après quelques secondes de stupeur, le Roi demanda a son assemblée d’un ton enjoué : « Ca vous a plu ? »
Un tonnerre d’applaudissements se fit entendre. Souben avait une mine déconfite mais je sentais clairement qu’il en était de même pour moi, comme pour Tharic qui me prit le bras pour le tirer jusqu’à ma place, tout près du Roi.
Souben me murmura alors « Il faudra qu’on parle ». Je ne pu lui répondre que j’étais d’accord, l’Historien m’éloignant inexorablement de l’Emissaire de la SMF.
Le Roi, fier de son effet, m’accueilli avec un sourire ravi. Etrangement, les Gemmes de l’Artefact semblaient rire aussi. Tharic me fit asseoir sur un siège de bois aux coussins écarlates puis vint se placer à ma gauche. Je pris le verre de cristal et bu quelques gorgées du vin pour me remettre des évènements. Je pris alors la parole d’une voix plus réprobatrice que je ne l’aurais voulu.
« Vous nous avez fait bien peur, Majesté.
- Vraiment ? Ce n’était pas l’effet voulue par Elles… ne m’en veuillez pas Noble Elfe.
- Elles ?
- Ces pierres, dit-il en caressant les Gemmes qui émirent une sorte de ronronnement, les Pierres des Anciens ! Elles sont si heureuses que leur peuple les voit de nouveau.
- Tout cela me laisse perplexe. Vous parlent-Elles ?
- Bien sur ! Et Elles m’ont ouvert les yeux sur votre Magie et m’ont expliqué pas mal de choses sur notre Histoire.
Tharic releva brusquement la tête. Les Gemmes semblaient moqueuses à présent.
- Je suis en effet désolé Sire Tharic… Il semble que votre place d’Historien Royal n’est plus lieu d’être.
- Mais Sire ? Que…
- Je verrai cela en temps utile Maître Tharic. Ce que je souhaite faire pour vous et votre famille, c’est de réhabiliter et ré-honnorer le nom de Midalic de Villoy votre ancêtre. La persécution dont il a été victime sera réparée. »
Tharic était atterré. Il avait passé de longues années à étudier et à tenter de réécrire les livres ! Mais ce qu’il l’agassait le plus était le murmure moqueur des Gemmes.
« Mon Roi ?
- Oui Maître Tharic ?
- Pouvez-vous s’il vous plait Leur dire de se taire ? » Demanda-t-il d’un ton irrité mais contrôlé.
A ces paroles, je sursautai et compris enfin d’où venaient ces murmures que je percevais aussi.
« Vous les entendez aussi Tharic ? Demandai-je.
L’ancien Historien hocha la tête, le regard noir.
- Aussi ? Remarqua le Roi. Vous voulez dire qu’Elles parlent plus fort que je ne le pensais ?
- Il semble bien Majesté.
- Ce qu’il semble, dit une voix derrière moi, c’est que tous ceux qui sont sensibles à la Magie entendent un bourdonnement provenant des Gemmes.
C’était Souben. Il avait apparemment compris la situation bien avant moi. Les magiciens Humains sont si étonnants parfois !
- Si nous les entendons si clairement, continua-t-il d’un ton scientifique, c’est sûrement que nous sommes des Mages qui connaissons le son du Mana.
- Ou bien… que nous avons de grandes prédispositions à cette Magie ! » Compris-je en regardant Tharic. Il est de la seule famille de Thérentia à ne pas avoir été exposée au sort d’oublie après tout !
Alors un son d’une étrange harmonie, puissante comme la Montagne, se mua en voix :
« Vous avez raison… Les Elfes sont toujours perspicaces…Et les Humains plus intelligents qu’autrefois…
Nous sursautâmes. Les Gemmes nous parlaient.
- La Nature est étrange… L’Evènement se prépare et le Chaos se rapproche. Seul l’Elu sera déterminant…
- l’Elu ? Demandâmes en même temps le Roi, Souben et moi.
- Seul l’Elu sera déterminant… »
Puis Elles se turent.
Le silence tomba entre nous. Nous prîmes conscience que l’ordre du repas n’avait pas été donné. Les Nobles invités discutaient entre eux pour patienter pensant que, malheureusement, notre discussion était plus importante que l’état de leur estomac.
Le Roi fit un signe, un serviteur vint.
« Faite commencer le service, nos invités n’ont que trop attendu .
- Bien votre Majesté. »
Et il partit donner le signal du début des festivités. Souben repris sa place et le balai des servantes commença. Elles étaient jeunes, la vingtaine tout au plus. Toutes vêtues de petites robes de satin vert, un tablier blanc noué à la taille. Elles portaient aussi un tissu blanc sur la tête. Elles rapportèrent tous les plats d’argent abondants de nourritures variées : des légumes parfumés aux herbes aromatiques, de grandes miches de pain doré et croustillant et toutes sortes de mets composés de fruits étranges. Puis certaines vinrent remplir de vin goûteux et désaltérant les verres vides. Lorsqu’elles quittèrent la salle, les hommes vêtus de vert eux aussi apportaient les grandes pièces de viandes composées de gibiers, volailles et bouquetins, la spécialité du Royaume. Puis ils nous laissèrent.
Le Roi se leva et annonça le début d’une nouvelle ère pour Thérentia :
« …Une ère nouvelle, un nouveau départ qui amorce le retour de notre Royaume dans le monde et vers la grandeur de jadis, perdue pendant des siècles. Bon appétit à vous ! »
Il s’assit et pris une cuisse de volaille. Les invités se servirent à leur tour et mangèrent avec joie.
Le repas pris fin assez tard. Les ventres étaient repus, les visages satisfait mais fatigués par l’heure tardive et le début d’une digestion qui promettait d’être difficile. Mais pourquoi les humains doivent toujours manger plus que leurs besoins ?
Tharic subissait les cris de douleurs de son ventre prêt à exploser. Le Roi se portait bien lui. Il discutait avec un émissaire Gobelin.
« Votre Maître n’a pu venir ?
- Non, mon Seigneur surveille les frontières nord. Des messagers ont vu plusieurs créatures étranges et un camp de prospecteurs a été détruit horriblement. Je vous épargnerai les détails… des têtes explosées et des bouts de chairs partout…
Tharic eu un haut-le-cœur.
- Vous ne savez rien sur ces créatures ?
- Non, rien .Mais mon Maître a dit qu’il viendra vous voir pour rencontrer le Roi de la Patrie Disparue.
- C’est gentil a lui.
- les frontières nord ont été attaquées aussi par chez nous, dit un émissaire de la ville royaume de Mesa. Les pégases ont été affolés… c’est mauvais présage.
Tharic avait pâlit brusquement.
- Sire ?
- Oui Dame Arwen ?
- Je pense que votre jeune conseiller est malade. Nous allons prendre congés afin que je le soigne.
- Faite, ma Dame. »
Nous nous levâmes donc et priment la direction de la chambre de Tharic. Dans le couloir, des pas précipités se firent entendre. Souben nous suivait. Tharic était au plus mal, et l’Emissaire m’aida a porter l’Historien dans ses quartiers. Une servante passait.
« Avez-vous besoin de mes services ?
- Oui, dis-je, allez dans ma chambre, un sac d’herbes médicinales est posé sur la commode et rapportez moi de l’eau bouillante aussi.
- oui ma Dame.
- Il a l’air vraiment patraque, dit Souben après le départ de la servante.
- La gourmandise… allongeons le dans son lit. Tu voulais me parler ?
- Oui, comme je te l’ai dit, la Pyramide a vibré pendant le réveil du Trône Rouge. Mais Grhyll semble très inquiet.
- Grhyll ? ce n’est pas son habitude… il t’a dit pourquoi ?
- non, il n’est pas très bavard ou parle par énigme…
- Comment ça ?
- Il m’a juste fait part de son inquiétude pour toi… il m’a dit aussi que… quoi déjà ? ah ! oui ! Que Gaïa se liguera contre la Nature…Je n’ai rien compris… ce n’est pas ton cas apparemment.
Je m’étais en effet figée.
- oui, j’ai peur de comprendre. Une expression Elfique venant de l’Histoire des Ages. Cela indique une prophétie selon laquelle les Dieux pourraient se liguer contre les peuples.
- Hum, pas joyeux en effet. Et d’où vient cette prophétie ?
- de Grhyll.
- de Grhyll ? Il est prophète ?
- était. Une prophétie écrite de son « vivant ». Tellement puissante que peu de temps après, il semble qu’il en est « mort »… quoique je ne pense pas qu’il y ait un lien entre les deux.
- je ne savais pas »
La servante revint.
« Voici ma Dame.
- Merci, vous pouvez disposer.
- Je serais dans la pièce au fond du couloir si vous avez besoin de moi.
- merci »
Elle ferma la porte derrière elle. Souben s’affala dans un fauteuil rembourré. Je pris des herbes et les laissa infuser dans l’eau bouillante. Je tendis la mixture à Tharic qui suait à grosse gouttes.
« Buvez ça, attention, c’est chaud. Vous vous sentirez mieux après. »
Je rangeai tout et m’assis sur une chaise en attendant que Tharic s’endorme.
« Et les Souverain ? repris-je.
- Ils ont divers problèmes. Le mutisme inquiétant de Grhyll par exemple. Ils essayent de recontacter Kallon depuis qu’il a donné signe de vie.
- Kallon ?et Ils savent où Il est ?
- non, mais il a l’air d’aller bien. Ils tentent de demander de l’aide à Dark Mogwaï, Gloire à Lui, mais Il ne répond pas .
- inquiétant…
- Je pense repartir demain à la première heure. Tu devrais en faire autant. Ces attaques au Nord m’inquiètent. Et l’avis des Elfes sur l’Evènement m’intéresse.
- Mais c’est ça !
- Quoi ?
- Grhyll appelait sa Prophétie l’Evènement !
- et ?
- Et qu’ont dit les Gemmes ?
- que… l’Evènement se rapprochait… répondit Souben comprenant ma pensée
- oui… Et ça s’annonce mal. Très mal… Car si ça se vérifie, je n’aimerai pas me retrouver face à un Dieu tel que Dark Mogwaï… et cette fois, je ne sais pas si deux Souverains sur trois arriveraient à le calmer… et nous aurons un autre problème…
- Lequel ?
- Qui est l’Elu ? »
Tharic se mit à ronfler. D’une manière plus forte que Ronflex Man. Je n’aurais jamais cru cela possible. Souben et moi laissâmes le jeune homme dans son sommeil et sortîmes pour regagner nos chambres respectives.
« Tu devrais vraiment partir demain avant l’aube comme moi Arwen.
- je partirais demain mais après le petit déjeuner. Bonne nuit et bonne route.
- Bonne nuit et bon courage. »
Je me dirigeai vers la chambre de la jeune servante :
« Ma demoiselle ?
Elle arrêta son ouvrage de broderie et le posa.
- Oui ?
- pouvais vous dire aux écuries que mes chevaux doivent être prêts pour demain matin ?
- Bien sur. »
Et je repris mon chemin à travers les couloirs déserts du château endormi. C’est alors que je croisai le Roi.
« Dame Arwen, comment va Maître Tharic ?
- Il ira mieux demain. Juste la conséquence de la gourmandise.
- J’en suis heureux. Vous allez vous coucher ?
- oui. Je voudrais aussi vous annoncer que je reprendrais ma route vers les Terres Elfiques demain après le petit déjeuner.
- déjà ?
- oui Sire, je dois éclaircir certaines choses et l’aide de mon peuple me sera bénéfique.
- Et bien soit, je vous ferais préparer des provisions.
- merci votre Majesté.
- C’est le moins que je puisse faire ! Bonne nuit ma Dame.
- Bonne nuit Sire. »
J’entrai dans ma chambre éclairée par une bougie. La plaine lune donnait une réponse argentée à la lumière dorée de la petite flamme. Je me dévêtis et mis une petite robe de satin bleu ciel pour la nuit. Je pliai consciencieusement la magnifique robe et fit mes paquets pour le lendemain. Je m’arrêtai devant le tableau pour l’admirer une nouvelle fois puis me dirigeais vers la fenêtre pour observer le ciel cristallin. Demain, je dormirai à la belle étoile… et dans le froid. Je pris place dans mon lit et appréciai de dormis une dernière fois dans ce moelleux et chaleureux nid.
Le lendemain, un beau soleil m’accueilli au réveil. Une brise douce se fit sentir et je m’éveilla fraîche et prête pour le départ. Je pris mon petit déjeuner qu’une servante m’avait apporté. Je lui avais donné une missive pour que l’émissaire la donne à son Maître. Je revêtis ensuite ma tunique de voyage, attachai mes poignards à la jambe et à la ceinture sans oublier Elsila. Je pris mon paquet de voyage et descendis.
Le Roi tenait conseil dans la salle du Trône-Artefact et expliquait la Magie lorsque j’entrai.
« … et c’est comme ça que l’on peut blesser directement un adversaire…oh ! Dame Arwen, fit-il en se levant. Vous nous quittez donc vraiment…
- oui Sire.
- Vos montures vous attendent. Je tiens à vous accompagner.
- merci Sire. »
Les Conseillers se levèrent aussi. Tharic n’était pas là, ce qui m’attrista. Nous quittâmes la Salle et traversâmes le couloir vers la sortie du Palais. Tous les gardes que nous croisâmes me firent un signe de tête où me lancèrent des « Gloire à Dame Arwen ». Le Roi m’expliqua qu’ils m’aimaient. Certains même littéralement. Je souriais à chacun d’eux.
Nous sortîmes du Palais baignés dans la lumière dorée du soleil. Deux hennissements m’accueillirent. Brego était prêt et Pied-de-lait était chargé des provisions. Il en était mécontent. Je me dirigeai vers eux, les caressai le chanfrein et leur donnai une pomme que j’avais gardé du petit déjeuné. Je montai sur Brego quand une voix essoufflée appela :
« Dame Arwen ! Attendez ! »
Tharic accourait, enfin essayait. Il tirait désespérément sur la longe d’un âne.
« Que faites-vous ?
- Je viens avec vous ! dit-il comme si c’était une évidence.
-Mais… c’est un voyage long et dangereux que j’entreprends. Vous n’êtes jamais sorti de ce Royaume ! et puis vous n’allez pas monter « ça » !?
L’âne emis un son de désapprobation.
-Ah !euh.. lui ? c’est mon âne, il a sale caractère mais c’est une bonne bête de bat. Je vous en pris, laissez moi vous accompagner ! Mon Roi m’en a donné l’autorisation et je n’ai plus rien à faire ici. On n’a plus besoin d’Historien Chercheur.
- Dame Arwen, j’ai nommé Maître Tharic Emissaire. Je voudrais qu’il vous accompagne pour souder les liens entre Thérentia et le peuple des Elfes. Pour annoncer notre renaissance.
- Bon, d’accord. Mais montez Pied-de-lait et charger votre âne. »
Tharic déchargea Pied-de-lait qui fut content de cet allègement. Le cheval essayait néanmoins d’évaluer le poids de son nouveau cavalier. L’âne ainsi chargé ne broncha pas. Tharic monta sur Pied-de-lait sur lequel on avait mis une petite selle et tenait l’âne par la longe. Il ne savait pas très bien monter mais il aurait le temps d’apprendre pendant le voyage.
Les villageois s’étaient rassemblés pour nous voir partir. Le Roi, en haut des marches du palais pris la parole :
« C’est avec regret que je laisse partir notre noble historien devenu Emissaire Tharic de Villoy. Mais c’est avec joie que le vois nous quitter dans la perspective qu’il revienne avec des histoires, des aventures et des alliances politiques qu’il découvrira et établira avec Dame Arwen. A bientôt j’espère. Vous avez toute la reconnaissance et les remerciements du royaume de Thérentia, sauvé par vous. »
C’est alors que nous partîmes sous les applaudissements d’un peuple libéré. D’un peuple qui était en train de renaître.
Pacte de Mana
Les chevaux marchaient tranquillement sur le chemain descendant à pente douce vers la petite Plaine. Les oiseaux gazouillaient dans le printemps déjà présent sur ce flanc des Montagnes et le Mana Rouge se mariait avec harmonie au Mana Vert des sous-bois et au Mana Blanc de la Petite Plaine maintenant en vue. Rien ne semblait pouvoir me détourner de la bonne humeur que me procurait la nature en ce moment...
« Dame Arwen, sauf votre respect, j'aimerai savoir quand nous allons arriver »
Rien...Sauf peut-être le jeune homme qui m'accompagnait.. je ne pouvais lui en vouloir, c'était son premer voyage hors de Therantia...
« Dame Arwen, je vous assure que l'ennuie va me tuer bien avant l'aventure »
Et pourant, les oiseaux gazouillants semblaient a présent me narguer, se moquer de ma patience qui allait en s'amenuisant sans cesse...
« Dame Arwen, je...
- Tharic, je vous en supplie, j'en ai parcouru des miles et j'en ai effectué des voyages et autres aventures. Mais je ne pourrais jamais venir a bout de celle-ci si vous ne vous taisez pas.
- Pardonnez moi... »
Le voyant toi penaud, je ne pu que m'en vouloir d'avoir pris ce ton autoritaire. Je soupirai, évitai la branche d'un arbre sur le chemin et profitai de nouveau du calme ambiant... Un torrant se fit entendre sur ma gauche. Il était bientôt onze heures et le soleil chauffait l'air frais des montagnes. Il ne s'était strictement rien passé depuis notre départ de Thérentia. Seul une patrouille gobeline nous a escorté jusqu'au chemin de l'Est. Ce qui a permis a Tharic de poser une ribanbelle de questions au pauvre recruteur gobelin a la tête de la patrouille.
« Dame Arwen?
- Quoi encore? Soupirai-je en me retournant dans ma selle, exédée.
- Je pense que je commence a avoir faim...
- Attendons une heure. »
Tharic fit de grand yeux et retint sa respiration. En me retournant, je pu de justesse esquiver une autre branche d'arbre. Le voyage allait être plus long que je ne m'étais imaginé.
Finalement, il ne se passa plus rien jusqu'à notre arrêt dans une clairière. La rivière passait en contre-bas et les arbres nous ouvraient le ciel bleu. La douce chaleur des rayons du soleil mélée à la senteur fraiche des sous-bois nous transportaient dans un étatde bien être. Les chevaux et l'âne de bât ne cessaient de baisser leur encolure pour prendre au passage les brins d'herbe les plus appétissants. Tharic et moi déscendîmes de nos montures pour préparer un repas.
« Je vais chercher du bois, préparez le foyer et sortez les provisions s'il vous plait Tharic.
- d'accord » dit le jeune homme impatient de caler sa faim.
Je pris la direction des bois, mon arc a la main. Une occasion de manger de la viande peut toujours se présenter... et mon instinc ne m'avait pas trompé. A peine je m'étais enfoncé dans la forêt , je vis des lapins gambader sous les arbres. Je n'eu aucune difficulté à en tirer deux que je mis dans mon sac. Je pris aussi quelques branches de bois sec et je me détendais en chantonnant sous le feuillage naissant lorsque quelque chose attira mon attention. Je ne su ce que c'était. Une ombre plus sombre entre les arbres. Cela m'inquiéta. Je repartis rapidement rejoindre Tharic.
Après avoir cuit les lapins sur le feu que j'avais allumé grace à un sort qui époustoufla Tharic - ce qui me fit sourire - nous mangeâmes notre repas. Le jeune homme était heureux, découvrant la nature et s'émerveillant au moindre oiseau ou être vivant passant dans son champs de vision. Il ressemblait tant a un enfant.
« Dame Arwen? Vous avez un air bien triste, que ce passe-t-il? »
Je ne voulais guère l'inquiéter car c'était plus l'ombre des sous bois qui accaparait mon esprit.
« Laissez Tharic, ce n'est pas de la tristesse.. Tenez, regardez en haut, fis-je en montrant le ciel.
-Oh! Un oiseau?
- Non, un Faucon Mordoré. C'est une créature facile a invoquer. Vous allez essayer de vous lier par contrat de mana avec.
- Un pacte?Mais comment? Je ne suis guère mage!
- Chacun sur ces Terres peut utiliser le mana. Il faut juste qu'on leur apprenne.
- Très bien, que doix-je faire? Demanda-t-il à la fois anxieux et curieux.
- Fermez les yeux. Ressentez les flux d'énergie de ces terres. Qu'imaginez vous?
- Je...je ne sais pas... j'ai juste les yeux fermés
- C'est normal, vous n'avez jamais fait attention a ces flux. Videz vous l'esprit et ouvrez le a l'énergie.
- Oui! Je voix!
- Que voyez vous? Que ressentez vous?
- Une Force Violente, une Solidité Ancestrale et une Pureté Lumineuse.
- Très vien, vous avez un certain talent Tharic.Vous voyez les trois forces les plus présentes ici: la Force Violente des Montagnes, la Solidité Ancestrale des Forêts et la Pureté Lumineuse des Plaines.
- Ce sont les mana? Mais vous m'aviez dit qu'il en existait de cinq sortes différentes! Pourquoi je ne resent pas les deux autres? »
Je fus étonnée par tant de perspicacité. Ce garçon avait très rapidement resenti les énergies. Il allait faire un très bon élève.
« Simplement parce que les sources sont trop lointaines.
- Mais comment faites vous pour utiliser les manas non présents?
- très bonne question! Vous ne faites que m'étonner aujourd'hui!
- euh... rougit-il, merci...
- Pour les mages les plus aguérris, ils ont tellement voyagé qu'ils peuvent uniquement par la pensée de ces terrains, utiliser le mana.
- Et pour les autres?
- des Artefacts, dis-je en tandant la main pour faire apparaître un talisman circulaire bleu et noir, comme le talisman de dominance. Si tu l'active, il te donne un mana incolore. Si tu lui demande du mana noir ou bleu, tu resentira une douleur comparable a une brulure de mana.
- Une brulure de mana?
- Lorsque tu génère plus de mana que nécessaire, le reste non utilisé te brule.
-Et... grimaça-t-il, c'est douloureux?
-Cela dépend de la quantité de mana. Si tu as un sort qui permet de l'utiliser, cela est fatal pour l'adverssaire. Sinon, cela est fatal pour toi.
-Aïe... et ce talisman est facile a trouvé?
-Il vient d'un autre plan. Il est peu commun mais pas introuvable. Il en existe de cinq sortes »
Tharic leva le regard et fut émerveillé. Un groupe de faucons effectuait un véritable balet aérien. Je repris:
« Ces faucon sont communs. Ils dépendent du mana blanc. Sache que tu as la possibilité d'en lier autant que tu le souhaites mais tu ne pourras qu'en invoquer quatre par combat. »
Je le tutoyais à présent. Comme mon élève. Il continua de regarder les volatiles puis posa sur moi un regard déterminé.
« Comment les lie-t-on?
- Fermes les yeux. Resens les flux comme tout à l'heure.
- oui...
- Fixes toi sur laPureté Lumineuse.
- Je... je l'ai, fit-il en fronsant les sourcils.
- Ouvre doucement les yeux en gardant a l'esprit cette énergie venant des plaines. Imagines toi toujours la plaine pour t'aider. Ce sera plus automatique par l'habitude. »
Le jeune homme s'exécuta et ouvrit ses yeux qui s'emplissaient progressivement de mana.
« Très bien, dis-je en l'encourageant. Maintenant, regarde un des faucons et appelle-le »
Les oiseaux volaient ensemble. Lorsque Tharic leva le regard, un des volatiles cessa de tourner avec ses congénères et se détacha progressivement du groupe. Il vint se poser délicatement près du foyer en poussant de petits cris. Tharic explosa de joie:
« Il est venu! Il est si beau avec sa plume blanche dans la queue.. il... Qu'attend-il?
-Il attend que tu lui explique ce que tu veux de lui.
- Mais, comment lui expliquer?
- Parles lui mentalement, par les flux de mana »
Le jeune historien se concentra de nouveau. Je pouvais sentir le dialogue porté par le mana sans en comprendre le sens.
« Il m'a parlé!
- et que dit-il?
- Vous ne l'entendez pas?
- Non, c'est a toi qu'il va se lier, pas a moi!
- Il semble d'accord pour m'accompagner... mais il est jeune et ne sait pas comment se lier »
Je sourit... deux jeunes ensemble pour une première aventure... belle image.
« Je pense que vous êtes déjà liés. C'est en fait assez inexplicable. Une fois que vous avez discutez et vous vous êtés accepté, le processus est fait. Il existe d'autres méthodes moins respectueuses de l'autre... mais nous ne sommes pas de ce genre de mages. Demandes lui si ses congénères veulent t'accompagner aussi.
- Sa compagne et son frère voudront surement d'après lui.
- Et bien fait le même travail mais utilise l'image de deux sources de mana blanc. »
Le Thérentien recommença l'exercice et deux faucons descendîrent en piquet. Alors que la femelle se posait doucement et gracieusement près de son compagnon, le mâle se retrouva dans une position comique, le bec dans l'herbe et les quatre serres en l'air.
« Ils accèptent de me suivre mais aucun autre ne voudra, déclara Tharic déçu. Cela ne me fait que trois compagnons.
- ce n'est pas grave. D'autres colonies existent, et au pire, nous pourront en acheter un pour pas grand chose au maché. Demande leur de partir dans le ciel, le plus haut possible. Je vais t'apprendre à invoquer tes faucons. »
Seul le premier faucon s'envola. Il parti haut dans le ciel si bien que Tharic ne le voyait plus. Je pouvais encore apercevoir la plume blanche de sa queue.
« Et maintenant?
- Maintenant, concentre un mana blanc dans tes réserves... voilà. Tu peux communiquer avec?
- Oui, il me demande quoi faire.
- Qu'il continue à voler bien haut. Maintenant, chose délicate, libère brusquement ton mana. Normalement, il va apparaître près de toi. »
Un éclair de lumière éclata puis, l'instant d'après, le faucon se trouvait à cette endroit.
« J'ai réussi!
- oui! Très bien! Tu viens de devenir un mage. Tes faucons pouront aller où bon leur semble. Tu as la capacité de communiquer avec eux puis de les invoquer et ce, qu'importe le plan ou tu te trouves. »
Tharic était radieux. Il s'amusait avec le petit dernier alors que le couple se frottait mutuellement le bec. Je lesobservais avec plaisir en pensant que les quelques combats des jours derniers m'avaient reforcé et remis le pied a l'étrier. Le jeune homme, quant à lui, était vraiment doué et avait montré une précocité extraordinaire dans l'exécution de ces bases. Il fallait en général au moins deux jours à un débutant pour comprendre et un autre pour réussir a invoquer.
Un vent étrange me tira de mes réflexions. Une vague d'inquiétude me pris au trippes... un rire... un rire attroce se fit entendre.
Chapitre 17
Des Réponses et leurs questions
Je ressentais clairement que le sort lancé provenait d'une source noire. Ce Rire atroce... Mon analyse rapide me fit comprendre que je ne pourrais lever aucun cercle de protection et que les faucons voire même Tharic sucomberont si je n'agisais pas. Mon instinct me guida et c'est avec le mana bleu que je pourrais nous protéger.
Le bleu de mes yeux s'intensifia et je lançai une fuite de mana sur le sort du mage inconnu et invisible. Je nous pensais sortis d'affaire mais le sorcier devait se préparer depuis un certain temps, j'avais senti du mana noir combler la fuite. Le rire lointain allait donc reprendre sa force destructrice. Je lançai rapidement un rembobinage, recouvrant le mana utilisé, prette a agir de nouveau. Cette fois fut la bonne. Le rire se dissipa et un mouvement dans les fourés fut visible. Le mage fuyait.
"Tout va bien? demandai-je anxieuse. Personne de m... d'affaibli?
-Non s'étonna Tharic. Que s'est-il passé?
-Tu as ressenti quelque chose?
-Pas exactement. J'ai juste entendu un rire au loin. Pas rassurant."
Je soupirai de soulagement. Mais ce garçon m'étonnait de plus en plus a chaque fois.
Nous levâmes le camp plusieurs heures plus tard. Ce lieu n'était pas aussi sécurisant qu'il n'y parraissait finalement. Nous partimes donc avec les chevaux et l'âne dans la forêt profonde. une drole d'impression me parcourait le dos, comme si notre petit groupe était englobé dans un flou étrange. Tharic éternua. je remarquai alors qu'il faisait froid. Un froid hivernal. D'aillieurs, certains arbres n'avaient plus de feuilles... Nous étions pourtant en fin d'hivers, et même en début de printemps dans ces contrées. J'haussais les épaules et refermai ma cape autour du cou. De la vapeur d'eau nous entourait à chacune de nos respirations. Si je faisais abstraction du calendrier et écoutait la nature, nous étions en plein milieu de l'hivers
Le ciel s'était obscurci et les oiseaux avaient deserté les lieux depuis de nombreux miles. Tharic, qui n'avait pas l'habitude du froid étant resté la plus part de sa vie dans l'enceinte protégée de Thérentia, se couvrit de plusieurs couches de vêtement:
"Dame Arwen, grelotta-t-il, Puis-je vous demander quelque chose?
- Bien sur, à quel propos?
- Tout à l'heure, vous avez lancé deux sorts, c'est bien ça?
- En effet.
- A quoi servaient-ils?
- Le premier se nomme Fuite de Mana. C'est un sort instentané ou éphémère qui permet de contrer un autre sort.
- Cela n'a pas fonctionné?
- D'une certaine façon, si. Ce sort permet de contrer mais le mage adverse peut, s'il le désire, renforcer son sort par un flux de trois manas.
- D'où le nom de fuite... et c'est ce que le mage a fait pour que son sort continue.
- Extact.
- Mais vous avez lancé un autre sort.
- Oui, j'ai lancé un rembobinage. C'est un ephémère aussi. Il contre le sort adverse purement et simplement puis il restitue le mana utilisé pour le lancer.
- Donc le sor du mage s'est dissipé.
- En quelques sorte."
Les pas des chevaux étaient assourdis par la mousse et les feuilles mortes au sol. Tharic repris, une once de peur dans la voix:
"Mais ces contres... ils peuvent empécher une invocation?
- Oui, une invocation est un sort aussi.
- Mais que devient la créature?
- On dit en terme technique qu'elle part au cimetière ou qu'elle est défaussée.
- Elle... meurre?
- Pas exactement. En fait, à part quelques sorts de nécromencie, tu ne peux plus invoquer cette créature. Elle est comme indisponible le temps du combat.
- Mais on la récupère après le combat, hein?
- La plus part du temps oui.
- Ce n'est pas très.. rassurant"
Tharic s'enferma alors dans un mutisme que je pris pour de la réflexion plus que de la bouderie. Il était après tout Historien et surtout curieux et doué. Je m'attendais donc à une prochaine question qui ne tarda pas.
"Quel était le sort du mage adverse?
- C'est apparemment un éphémère dit affaiblissement.
- apparemment? Vous ne le connaissez pas?
- Non, je ne connais pas tous les sorts du multivers Tharic. Les plus anciens sont puissants mais rare ou très chers0 Peu de mages sont prets a les apprendre aux autres mages. Et les plus recents sont changeants et évolutifs. Une base est toujours la, elle suit une certaine mode. Les autres sorts apparaissent avec l'accès à de nouveaux plans. Et je pense que ce sort résulte d'un de ces nouveaux plans.
- Mais comment rester à la mode?
- En restant à l'écoute des nouvelles du monde... Ce qui n'est pas notre cas actuellement.
- Je suis curieux de savoir ce que faisait ce sort.
- Il tue.
- il... Tue?
- Pas moi directement. Il est probable que tu aurait été touché. Mais il aurait tué les faucons et affaibli les chevaux.
- Pourquoi aurais-je été touché par un sort qui visiblement n'atteind que les invocation?
- Tu es mon élève et de ce fait, tu es lié par un pacte de mana.
- Comme... une simple créature? fit mon élève d'un ton de dénigrement.
- Humains, Elfes, Faucon, Chevaux... nous sommes tous des créatures, dis-je sévèrement. Tu te rappelle de mon combat contre le mage à Thérentia? La Meneuse est une Elfe et je l'ai invoquée.
- Je suis... désolé si je vous ai vexé.
- Ce n'est pas grave... tu apprend."
Notre petit groupe sorti des arbres qui balançaient des cristaux au bout de leurs branches. Tharic poussa un cri d'émerveillement, devant nous s'étendait un panorama sur la petite plaine. Au nord, le début des enceintes de la ville blanche de Mesa et ses pégases volants dans dans le ciel gris. Un peu plus loin, à l'est, une petite ville où une auberge nous attendait. Et plus à l'Est encore, vers les Forêts... rien. Juste un écran étrange que je ne pouvais percer même avec ma vue d'elfe. Nous restâmes quelques minutres puis nous nous dirigeâmes vers cette ville de Naïra-Les-Plaines sous les flocons qui commençaient à tomber. Une heure après, nous étions arrivés devant les lourdes portes de la ville à l'étendard aux blès dorés
A suivre...
Le 10/12/2007
très bonne histoire! j'aime beaucoup ton style d'écriture et surtout ce que j'aime le plus c'est que tu mette les autres perso de la secte dans ton histoire.
Et j'aime beaucoup le combat entre Arwen et le mage bleu, apres avoir lu cette histoire je n'ai plus regarder Magic de la même facon: plus comme un simple de carte mais comme une sorte d'aventure. franchement c'est une histoire genial j'attend impatiemment la suite! bravo!
Note : 10/10
Le 13/05/2007
Je viens d'achever la lecture de cette oeuvre qui m'a captivée.
Quel talent, bravo à toi vivement la suite.
Quelques petites fautes de Français dont je ne te tiendrais pas rigueur au vu du travail que tu as dû fournir (et puis la perfection n'est pas de ce monde).
Les deux parties de cette histoire sont magnifiques. Erato t'a visiblement bien inspirée et je m'en vais de ce pas mettre un dix plus que mérité à chacune des parties de cette formidable aventure.
J' attends la suite avec impatience.
Note : 10/10
Le 03/10/2006
j'adore !!!!
Je suis fan!!
moi je pensais que le mage il allé crevé c nul ça lol !!
bon sinon est-ce que tu as commencé à écrire la suite ou pas encore??
bon encore bravo et a bientot !!
Note : 10/10
Le 13/09/2006
a quand la parution du livre?
c'est vraiment une tres bonne histoire, j'adore (pourquoi j'ai pasdeprofmoi?il a du bol tharic!!!)!!!
la suite vite!!!!!!
Note : 10/10
Le 04/03/2006
Vraiment, j'adore!!!C'est pour quand la suite?
Le 25/12/2005
Ah quand la suite tant attendu !
Bravo à toi : fait carrière !
Vraiment tu mérite encore plus de félicitations !
Tu dessine très bien et en + t'écrit très bien aussi !
Eh ben !
Le 12/01/2005
*vient de finir le chapitre15*
Ouaaaah :D Super ! Vraiment génial ! Vivement la suite :D
L'histoire naît vraiment, quelque chose qui s'annonce passionnant !
Le 22/08/2004
j'adore l'histoire!
c'est trop fun!
j'attends avec impatience la suite de l'aventure!
j'ai adoré le duel entre dame Arwen et le Mage bleu!
Bravo pour cette histoire exceptionnelle!
Note : 10/10
Le 22/08/2004
c'est bien mais c'est un peu court pour moi car j'avais deja lu les chapitres 11,12 et 13.
j'atend impassiament la suite
Note : 8/10
Le 21/08/2004
j'adore !!!!
Je suis fan!!
moi je pensais que le mage il allé crevé c nul ça lol !!
bon sinon est-ce que tu as commencé à écrire la suite ou pas encore??
bon encore bravo et a bientot !!