Les Hors-la-loi de Croisetonnerre - Épisode 2 : L’évasion - Magic the Gathering

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre - Épisode 2 : L’évasion

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre - Épisode 2 : L’évasion

Oko rassemble le gang pour leur premier coup – mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.

  La storyline de Magic / Les Hors-la-loi de Croisetonnerre

Oko rassemble le gang pour leur premier coup – mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.

  La storyline de Magic / Les Hors-la-loi de Croisetonnerre



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le , par Drark Onogard
579

Oko rassemble le gang pour leur premier coup – mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Vous trouverez l'article original écrit par Akemi Dawn Bowman ici, et un résumé à la fin de cette traduction opérée par les petits soins de votre humble serviteur.

Pour rappel : Kellan est une jeune homme originaire du plan d'Eldraine, qui mêle contes de fées et ambiance arthurienne. Ayant appris que son père n'est autre qu'un fae, le Planeswalker Oko, il a décidé de se mettre en quête de ce dernier, profitant des percées de présage pour explorer le Multivers. Après Ixalan et Ravnica, le voici sur le tout nouveau plan de Croisetonnerre. Tout nouveau, en effet : ce plan d'ambiance Far West n'était pas habité avant que les percées de présage n'y amènent des flots d'aventuriers, en mal de découvertes ou désirant fuir leur passé. Un monde plein de possibilités, de richesses, mais aussi sans foi ni loi : voici ce dans quoi vous allez être plongé dans un instant.

Si vous avez raté le premier épisode, pas de crainte : il est juste là.

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre : Épisode 2 : L'évasion



Le vent s'engouffra par la fenêtre ouverte, faisant onduler les rideaux dans la chambre d'Annie. Elle regardait les ombres s'enrouler autour des lattes du plancher, écoutait le braiment agité d'un animal solitaire dans le champ et se roulait d'un côté à l'autre de son lit.

Rien de tout cela n'était suffisant pour empêcher la voix d'Oko de sortir de sa tête.

Il avait presque menacé sa ville, simplement en la trouvant. Et si Akul venait à la chercher...

Annie se redressa brusquement et passa ses doigts dans ses longs cheveux dénoués. Les habitants de la ville étaient ce qui se rapprochait le plus de la famille qu'il lui restait. Si elle était visée, ils le seraient aussi.

Peut-être qu'Oko bluffait. Peut-être qu'il avait eu de la chance en la trouvant ici, dans les étendues sauvages. Peut-être que l'histoire n'était pas condamnée à se répéter.

Mais Annie ne pouvait pas prendre le risque.

Elle attrapa ses vêtements d'équitation et ses bottes de cuir, tressa ses cheveux et s'habilla aussi vite que possible. Son manteau était à peine sur ses épaules qu'elle poussa la porte arrière et se dirigea vers le champ, ne s'arrêtant que le temps d'aller chercher une pelle dans l'un des abris extérieurs usés par le temps.

Elle compta une centaine de pas à partir de la clôture, traversant l'herbe jaune qui apparaissait grise dans l'obscurité. Après avoir fait le dernier pas, elle regarda la petite pierre tombale sans nom qui se trouvait devant elle. Elle serra la mâchoire et commença à creuser.

Pendant un moment, elle ne trouva que de la terre. Mais quand sa pelle toucha le sol avec un bruit sourd, elle se figea.

L'objet était toujours là, à l'endroit même où elle l'avait enterré il y a des mois.

Annie creusa la terre environnante jusqu'à ce qu'elle aperçoive le haut d'une boîte en bois. Elle s'agenouilla, détacha les côtés et tira le couvercle pour révéler son fusil à tonnerre.

La nostalgie l'envahit, lui faisant perdre l'air de ses poumons.

Annie ramassa l'arme, passa ses doigts sur la carcasse métallique familière et passa la courroie sur son épaule. Deux doigts à la bouche, elle siffla à travers les champs plats. Le vent porterait le son loin, mais c'est la magie qui s'assurerait qu'il atteigne son ami.







Fortune glissa dans les airs, invoqué par le lien qui les unissait. Il poussa un hennissement jovial et ses yeux sombres étincelèrent lorsqu'il aperçut le fusil d'Annie.

« Je sais, dit-elle en lui tapotant le cou. Mais cette ville nous a donné plus que nous ne pourrons jamais lui rendre. On leur doit la sécurité. »

Fortune baissa la tête tandis qu'Annie se hissait sur la selle. Elle prit les rênes et fit claquer sa langue contre son palais, poussant Fortune vers le désert.

Ils chevauchèrent pendant des kilomètres à travers les terres désolées et au-delà du canyon. Lorsque le soleil se découpa sur l'horizon, Annie sortit la pochette d'allumettes d'Oko de sa poche et regarda une fois de plus les lettres noires.

Le Saloon Cartefolles,
Rouillebois




Elle n'avait jamais visité cette ville auparavant, mais son nom lui était familier. C'était l'une des nombreuses villes d'élevage en faillite qui s'étaient effondrées comme la plupart des communautés de la périphérie : trop peu de gens et trop peu d'argent.

Rouillebois apparut au loin et Fortune ralentit pour marcher prudemment. Le soleil s'est levé et le vent s'est levé, dispersant la poussière et les mauvaises herbes sur le sentier défraîchi.

La ville semblait abandonnée. Pendant un instant, elle se demanda si tout cela n'avait pas été un plan élaboré pour l'attirer loin de chez elle.

La panique s'installa. Annie commençait à tirer sur les rênes lorsqu'un bruit de pas lui fit marquer une pause. Fronçant les sourcils, elle saisit son fusil, descendit de Fortune, monta les marches du saloon et poussa les portes.

Un cri retentit derrière le bar. Annie tourna son fusil vers le bruit et aperçut une petite créature squelettique, dont les os se balançaient dans des directions étranges et dont la mâchoire se tordait d'une joie sauvage. A quelques pas derrière lui se trouvait un gobelin bleu à fourrure, la poitrine gonflée et les yeux remplis de rage.

« ASSEZ ! » hurla le gobelin, mais son avertissement ne fit que faire frémir le squelette d'excitation.

La petite créature s'éloigna de la portée du gobelin en bavardant dans une langue qu'Annie ne comprenait pas. Lorsque le squelette aperçut Annie, il pencha la tête et courut tout droit vers l'espace entre ses pieds. Annie perdit l'équilibre et trébucha sur le côté, heurtant violemment le sol. Son doigt resta près de la gâchette, le canon pointé entre les deux étrangers.

Un être ailé avec de longues plumes sortant de ses bras apparut et saisit d'un poing le col du gobelin, le tirant en arrière. Non loin de là, le squelette roulait la tête sur place en se moquant.

«  Ça suffit, Braies, insista l'homme ailé en appuyant son autre main sur la poitrine du gobelin. Tu sais qu'il ne fait ça que pour t'énerver.
– PETIT VOLEUR, » rugit le gobelin.

Le squelette brandit un collier en or et le fourra immédiatement dans la cavité de sa poitrine. Le gobelin – Braies – hurla toute une série d'insultes en un seul mot, et le squelette sauta joyeusement dans la pièce voisine.

« Un verre ? » La voix d'Oko retentit derrière le bar. Lorsqu'Annie se tourna vers lui, ses yeux étaient plissés de malice.
Annie abaissa son fusil à tonnerre et le remit en bandoulière. « Tu sais très bien que ce n'est pas une visite de courtoisie, » dit-elle en époussetant ses mains contre son manteau. Elle inclina le menton vers les étrangers qui se chamaillaient encore au milieu du saloon. « Des amis à toi ? »
Oko se pencha sur le comptoir comme s'il partageait un secret. « Ils font partie de l'équipe dont je t'ai parlé. Braies, le gobelin, est spécialisé dans les explosifs, et Malcolm est une sirène qui fait de la surveillance. Le petit, on l'appelle Titos. »
L'expression d'Annie se durcit. « Tu as menacé leurs maisons comme tu as menacé la mienne, ou ils sont juste là pour s'amuser ?
– Ce que j'ai dit au ranch était une observation, pas une menace. Mais je savais que tu reviendrais à la charge.
– Je pense que tu crois en savoir plus que tu n'en sais en réalité.
– Je sais ce qu'Akul a fait à ton neveu. » L'étincelle dans ses yeux ne pouvait être manquée. « Seul un certain type de personne peut pardonner une telle chose.
– Je ne suis pas là pour me venger, » répondit-elle, laconique.
Oko haussa les épaules, manifestement peu intéressé par une enquête plus poussée. « Viens, je vais te présenter au reste de l'équipe. »

Annie suivit Oko par l'une des portes de derrière, où une mezzanine au deuxième étage donnait sur un grand salon. Des tables de cartes inoccupées étaient éparpillées dans l'espace, ainsi qu'un vieux piano auquel il manquait plus d'une touche.

Titos se tenait sur le bord de la rampe, tripotant la chaîne en or qui pendait dans sa cage thoracique. Dès que Braies apparut dans la pièce du dessous, il grimpa aux chevrons et s'assit sur la plus haute poutre exposée.

« FAUFILEUR, VOLEUR ET CACHEUR ! » cria Breeches en direction du plafond.

Titos balançait ses jambes et cliquetait de plaisir.

Un homme et une femme étaient assis de part et d'autre d'une table, leurs yeux d'un gris pâle identique, le premier portant un cache-œil de cuir et de verre sur le côté gauche de son visage. Assise sur un banc de piano, une femme aux cheveux blancs éclatants et à l'élégance à la fois belle et terrifiante. Et sur l'un des tabourets de bar dépareillés était juchée une gorgone couverte d'écailles vertes, avec, en guise de cheveux, de longues vrilles ressemblant à des serpents.

Oko désigna d'abord la table. « Voici Gisa et Geralf, la fratrie nécromancienne. Geralf est notre médecin, et Gisa est... eh bien, disons qu'il vaut mieux laisser les soins à son frère. Au piano se trouve Eriette, une sorcière spécialisée dans les charmes. Et Vraska, une assassine de Ravnica, est mon bras droit. » Il reporta son attention sur l'ensemble de la salle. « Tous les autres, voici Annie Flash. Elle peut voir à travers n'importe quelle illusion et est l'une des meilleures tireuses d'élite de Croisetonnerre. »

Un ensemble de murmures et de grognements retentit par vagues. Annie ne s'embarrassa pas des civilités habituelles. Quelque chose lui disait que ce n'était pas le genre de groupe qui l'apprécierait.

Oko redressa les épaules, la voix soudain sérieuse. « Je vais te donner la même chance que j'ai donnée à tous les autres ici : la chance de t'en aller. Parce qu'une fois que j'aurai expliqué la prise, tu seras impliquée jusqu'à ce que ce soit fait.
– On dirait que tu me demandes de jouer à un jeu sans en connaître les règles, » fit remarquer Annie.
Le sourire d'Oko est inébranlable. « C'est plutôt un geste symbolique. Nous savons tous les deux que tu as décidé de rejoindre l'équipe avant même d'avoir franchi ces portes. »
Annie serra sa bouche en une ligne dure. Il n'avait pas tort. Elle leva la main. « Je suis partante, mais seulement pour arrêter Akul. Tout ce qui va au-delà n'a rien à voir avec moi ou ma ville, tu entends ? »
Oko rayonna. « J'accepte tes conditions. Maintenant, veux-tu savoir en quoi consiste le travail ? »

Annie grimaça et attendit.

« Nous allons cambrioler Maag Taranau, » dit-il enfin.
Annie cligna des yeux. Oh, elle en avait bien entendu parler, c'était la seule structure de Croisetonnerre censée être antérieure aux percées de présage. « Tu m'as traînée jusqu'ici pour un conte de fées ? »

Les cheveux de Vraska se dressèrent en réponse. Eriette pinça les lèvres.

« Beaucoup de gens sont passés par Port-présage à la recherche de la chambre forte, et sont revenus bredouilles. » Annie secoua la tête. « Ce n'est rien d'autre qu'un mythe.
– Je t'assure que Maag Taranau est bien réelle, » dit une voix d'en haut.

Annie leva les yeux, alarmée. Quelqu'un les observait depuis la mezzanine. Quelqu'un qui n'avait pas l'air tout à fait humain.

Sa tête était encadrée de deux cornes incurvées vers l'intérieur, mais si la moitié inférieure de son visage était visible, tout ce qui se trouvait au-dessus de sa bouche était fait de fumée et d'ombre. Ils descendirent du balcon comme un fantôme, laissant derrière eux des volutes d'obscurité, et se posèrent délicatement à côté d'Oko.

« C'est Ashiok, dit Oko. Ashiok s'occupe des cauchemars et peut extraire des informations de l'esprit d'une personne. Ashiok nous a engagés pour pénétrer dans la chambre forte. »
Annie essaya de lutter contre les palpitations dans sa poitrine, mais les ombres autour d'Ashiok lui donnaient envie de se tortiller. « Quel est le rapport avec Akul ? » insista-t-elle.
Ashiok resta stoïque. « Akul et les Enferéperons ont construit une ville entière autour de la chambre forte dans l'espoir de le contrôler. Ils l'appellent Damnation. »
Annie fronça les sourcils. « Si Akul sait déjà où se trouve la chambre forte, pourquoi ne s'est-il pas emparé de ce qu'elle contient ?
– Parce qu'il n'a pas la clef, malgré tous ses efforts, dit simplement Oko. Un homme nommé Bertram Eaugrise l'a récemment obtenue.
– Eaugrise ? répéta Annie. Le fondateur de la société Argenfin ?
– Lui-même, répondit Oko. D'après nos informations, il a fait traverser à Akul la moitié du désert à la poursuite d'un messager leurre, juste pour s'assurer que la clef ne tombe pas entre les mains d'un concurrent. Heureusement pour nous, il ne sait pas que nous la cherchons aussi. »

Le souvenir de l'accident de la calèche s'imposa dans la tête d'Annie. C'est donc ce que recherchait Akul.

« La chambre forte... » La voix d'Annie s'interrompit et elle croisa le regard d'Oko. « Qu'y a-t-il à l'intérieur ?
– POUVOIR BRUT ! » hurla Braies, faisant sursauter les autres.
– Ce qu'il y a à l'intérieur du Maag Taranau ne concerne pas l'équipe, répliqua Ashiok. Ils agissent en mon nom pour pénétrer dans la chambre forte, et ils seront bien payés pour cela, tout comme toi. Le trésor n'appartient qu'à moi. »

Annie n'était pas sûre que le pouvoir magique brut soit quelque chose qu'une seule personne devrait posséder – si c'était même vrai – mais tant qu'Akul ne mettait pas la main dessus, elle supposait que ce n'était pas son affaire de remettre en question la logistique.

Annie croisa les bras sur sa poitrine. « Par où commence-t-on ?
– Notre premier arrêt est le siège de la société Argenfin, expliqua Oko. Deux membres de notre équipe sont détenus dans la prison suite à un incident sans rapport avec l'affaire, mais c'est aussi là que se trouve la clef. »

Le sol trembla, les murs craquèrent et gémirent, faisant tomber de la poussière des poutres du plafond. Annie s'agrippa au pilier le plus proche pour se stabiliser, fronçant les sourcils devant le manque d'inquiétude du reste du groupe.

La porte arrière s'ouvrit, et le visage géant d'un démon à quatre cornes et à la peau rouge comme du cuir apparut à l'intérieur. Il ouvrit la bouche en grognant, montrant deux rangées de dents aiguisées comme des rasoirs.

« Seigneur Rakdos ! s'exclama Oko. Je m'excuse d'avoir commencé la réunion sans vous. Mais pour notre défense, ce n'est pas comme si vous pouviez passer par l'une des portes. »

Rakdos grogna, et une paire d'ailes de chauve-souris bruissa dans son dos.

Un démon, des nécromanciens, des assassins et des voleurs... Annie avait la nette impression d'être dépassée par les événements. Mais dès qu'elle avait déterré son fusil à tonnerre, elle avait su ce qui allait se passer. Elle allait faire tout ce qu'il fallait pour arrêter Akul, même si cela signifiait s'allier à une équipe comme celle-ci.

Annie avait fait son choix, et il n'y avait pas de retour en arrière possible.



Le siège de la société Argenfin se trouvait à la périphérie de la métropole animée de Prospérité. De hauts rochers gris imitaient des gratte-ciel imposants, et des trains ornementés circulaient au cœur de la ville, reliant Prospérité aux autres gares de Croisetonnerre. Deux longues routes longeaient les voies surélevées, pavées de pierres blanches propres et patrouillées par près d'une douzaine de gardes.

Oko se promenait sur le chemin, saluant d'un signe de tête poli les quelques gardes qui prenaient la peine de le regarder. La plupart ne le regardaient pas – il s'était métamorphosé pour prendre le visage le plus discret et le plus oubliable qu'il pouvait trouver, même si cela le peinait.

Il tira sur le col de son uniforme de coursier, déplaçant le poids de la boîte rangée sous son bras. Un cliquetis d'ossements se fit entendre à l'intérieur.

« Qu'est-ce que tu trafiques encore ? gronda Oko à voix basse. Nous sommes presque arrivés aux portes. »

Oko regarda la ligne de crête au loin où Braies, Malcolm, Vraska et Rakdos attendaient son signal. Il espérait ne pas en avoir besoin. Si tout se passait bien, Oko serait entré et sorti avant même que Bertram Eaugrise ne se rende compte qu'il avait été cambriolé.

Une clôture métallique entourait le quartier général, scintillant d'une énergie bleue lumineuse. Oko s'approcha de l'une des petites dépendances où un garde était posté et brandit la boîte.

« Vous avez un laissez-passer ? » demanda le garde de l'autre côté de la vitre.
Oko sortit de sa poche une carte d'identité volée, grâce aux doigts agiles de Titos et à une soirée dans l'un des nombreux saloons de Prospérité.

Le garde l'étudia brièvement avant d'appuyer sur un bouton. La porte s'ouvrit et l'énergie bleue diminua légèrement. Oko se dirigea vers les larges marches de béton et tambourina ses doigts contre le paquet.

Dès qu'il eut franchi le seuil, Oko examina la pièce. D'énormes piliers blancs soutenaient le plafond de verre d'une hauteur stupéfiante. Le bureau d'accueil était fait de marbre blanc massif et entouré de grands pots de cactus travaillés. Plusieurs cages d'escalier menaient aux différents niveaux du bâtiment, ce qui était utile pour se cacher, mais moins pour s'enfuir rapidement.

Oko s'approcha de l'homme au bureau. « J'ai une livraison pour Bertram Eaugrise. On m'a dit que c'était urgent.
– C'est toujours urgent, soupira l'homme en faisant un signe de la main en direction de la boîte. Je vais la porter à son bureau. Vous n'avez pas besoin d'attendre ici. »

Oko recula d'un pas, regardant l'homme se diriger vers les escaliers. Lorsqu'il fut certain que personne ne le regardait, il contourna l'un des grands piliers et se transforma en l'un des gardes qu'il avait croisés sur la route.

Admirant les boutons argentés de son uniforme, Oko redressa ses manchettes et se lança à la poursuite de l'homme qui portait la boîte, en veillant à garder une bonne distance derrière lui.



Annie et Eriette se dirigeaient vers l'arrière du siège de la société Argenfin, où une rangée de bouches d'aération mène aux niveaux inférieurs du bâtiment.

Coincée entre les colonnes d'une arche et à l'abri des regards, Eriette sortit une fiole de sa pochette et l'étudia avec dégoût. « Braies m'a assuré que ça n'exploserait pas, » dit-elle en versant le liquide chatoyant sur la grille. Celle-ci grésilla en réponse, crachant et sifflant à mesure que le métal se dissolvait. La légère ride entre ses sourcils disparut. « Il semblerait que la bête poilue soit vraiment capable de préparer une potion.
– Vous avez l'air surprise, remarqua Annie.
– Je n'ai pas l'habitude de faire confiance aux pirates, dit Eriette d'un ton maigre. Mais pour l'instant, il semble que nous soyons tous sur la même longueur d'ondes. »

Elles descendirent l'étroit tunnel en suivant un escalier faiblement éclairé jusqu'à atteindre un couloir. Deux sentinelles de la prison faisaient les cent pas dans le couloir, leurs bottes s'entrechoquant lourdement sur le sol de pierre humide.

Eriette s'avança et murmura un sort, et une étrange euphorie sembla envahir les gardes. Ils se balançaient sur place, les yeux vitreux et les bouches recroquevillées en une paire de sourires identiques et amoureux.

« Il me semble que je me suis trompée de chemin, déclara Eriette en toute innocence. Peut-être pourriez-vous m'aider ? »

Les gardes se mirent à parler entre eux, bercés par son charme, chacun essayant d'être le seul et unique sauveur d'Eriette. Annie en profita pour passer rapidement devant eux, franchir la porte de fer et descendre un autre grand escalier.

La chaleur familière du désert était introuvable si loin sous la surface. Annie frissonna devant l'air froid et vicié, et jeta son regard doré sur chaque cellule de la prison. La société Argenfin utilisait des illusions comme mesure de sécurité, donnant l'impression que les cellules étaient vides. C'était l'une des raisons pour lesquelles Oko avait besoin de l'aide d'Annie.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour les trouver. Kaervek se trouvait d'un côté de la pièce, Satoru Umezawa de l'autre.

Dans le coin de sa cellule, Umezawa leva les yeux. Une mèche de cheveux noirs tombait de son chignon ébouriffé et il la balaya du revers de la main. « Tu n'as pas l'air d'un garde, mais tu peux quand même nous voir, observa-t-il, la suspicion bouillonnant dans sa voix. Tu peux m'expliquer pourquoi ?
– Oko m'a envoyée, expliqua Annie. Il m'a dit de te rappeler le marché que tu as conclu hors du plan et que tu as encore un travail à remplir. »
Kaervek gonfla son torse vêtu de cuir et pointa un doigt à l'autre bout de la pièce. « Je n'ai renoncé à aucune promesse. C'est la faute de ce crétin si nous avons été soumis d'une manière aussi humiliante ! »
Umezawa s'agrippa aux barreaux, les jointures devenant blanches. « Nous sommes ici à cause de ton incompétence !
– Tu te prétends chef des voleurs, capable de crocheter n'importe quelle serrure, grogna Kaervek. Si tu es vraiment aussi intelligent que tu le prétends, pourquoi sommes-nous toujours enfermés dans ces cages de fer ?
– Je pourrais te poser la même question. Tu parles beaucoup d'être un puissant conquérant, mais il me semble que tout ce que tu sais faire, c'est te faire capturer, rétorqua Umezawa. Avec tout le temps que tu as passé en prison, on pourrait penser que tu es un expert en évasion ! »
Eriette apparut au pied de l'escalier, une clé en argent pendue à son doigt. « J'ai pensé que vous en auriez besoin. Les gardes ont été très serviables. » Son regard parcourut les cellules apparemment vides. « Vous les avez trouvés ? »
Annie désigne leurs cages respectives. « Vous ne m'avez pas dit que c'étaient de grands amis.
Eriette serra la clef contre sa poitrine et rit. « Oh, ils se détestent. C'est une histoire plutôt divertissante, à bien y penser. » Elle soupira et s'approcha de la serrure de la cellule de Kaervek. « Une autre fois, peut-être. »

La clef s'enclencha et Kaervek émergea de l'illusion, les mains attachées par des liens lumineux.

Eriette poussa un soupir. « Oh, pauvre petite chose, qui voit sa magie réduite de cette façon.
– Épargne-moi ta fausse pitié, sorcière, » dit Kaervek.

Les yeux d'Eriette brillèrent méchamment. Elle détacha les menottes et les jeta par terre, avant de libérer Umezawa de sa cellule.

« Merci, dit Umezawa en hochant la tête.
– De si bonnes manières, et un si beau visage, » ronronna Eriette.

Annie n'en était pas sûre, mais elle pensait que les joues d'Umezawa avaient pris une teinte rosée presque imperceptible.

Kaervek fit rouler une flamme orange vif dans sa paume, et ses yeux commencèrent à briller. « Je suis prêt à me libérer de ce donjon. Quel chaos allons-nous déchaîner sur nos ravisseurs en transformant leur château en un champ de cendres et d'os ?
– Nous n'avons pas le temps pour cela, je le crains, dit Eriette. Nous partirons comme nous sommes arrivés, sans attirer inutilement l'attention. Sauf pour Umezawa. » Les coins de sa bouche se crispèrent. « Je crois qu'Oko a besoin de votre aide. Il est quelque part dans le bâtiment, mais je ne sais pas exactement où. »
Les tatouages près du cou d'Umezawa commencèrent à se déplacer sur sa peau. « Je vais le trouver », dit-il et il s'éloigna dans l'ombre sans un mot de plus.

Annie jeta un dernier coup d'œil à la prison et suivit Eriette et Kaervek dans le tunnel. Elle se dit que la seule chose qui empêchait l'équipe d'Oko de s'entre-déchirer était un objectif commun.
Elle n'osait imaginer ce qu'ils se feraient s'ils étaient ennemis – et avec un peu de chance, elle n'aurait jamais à le découvrir.









Oko attendait près d'une alcôve, observant l'homme qui portait la boîte s'avancer dans le couloir. Il s'arrêta devant l'une des portes, sortit une clé de sa poche et entra. Quelques instants plus tard, il ressortit les mains vides.

Une fois que le bruit des pas se fut estompé, Oko se précipita vers la porte du bureau et regarda à travers la vitre ronde. La boîte était posée sur le bureau d'Eaugrise, entourée d'un fouillis de papiers et de dossiers.

D'une phalange, Oko tapota lentement la vitre. Il y eut un bruissement à l'intérieur de la boîte, et le carton se déplaça, basculant d'un côté à l'autre. Titos jaillit du couvercle, partiellement désassemblé. Ses os se remirent en place l'un après l'autre et il fixa un chapeau bien usé sur son crâne. En secouant rapidement les bras, il sauta du bureau et déverrouilla la porte.

Oko le regarda avec une légère fascination. « Il y a très peu de choses dans la vie qui m'impressionnent, mais tu es vraiment quelqu'un d'exceptionnel. »

En guise de réponse, Titos claqua des dents.

Oko passa ses doigts sur diverses surfaces, à la recherche d'espaces cachés et d'armoires verrouillées, tandis que Tinybones fouillait dans le bureau. Ils n'avaient entendu personne entrer dans la pièce. Jusqu'à ce que quelqu'un prenne la parole.

« Je reconnais le squelette. Mais est-ce que je vous connais ? »

Oko se retourna rapidement. La tête de Titos tourna sur place.

Umezawa se tenait devant eux, silencieux comme un spectre.

La bouche d'Oko se courba en un sourire, et il laissa apparaître ses oreilles pointues à travers son illusion. « Est-ce que quelqu'un me connaît vraiment ? »

Umezawa ne bougea presque pas. « Vous n'avez visiblement pas eu beaucoup de mal à vous introduire dans le quartier général. Vous auriez pu nous libérer, le sorcier et moi, il y a plusieurs jours, si vous l'aviez voulu.
– Ce n'était pas le bon moment, répondit Oko sans hésiter, en faisant un signe de la main dans la pièce. De toute façon, c'est du passé. Nous devons trouver la clef. Je doute qu'Eaugrise la laisse à l'air libre, mais...
– Le portrait, » interrompit Umezawa. Il désigna le mur derrière le bureau, visiblement peu impressionné par le manque d'originalité d'Eaugrise. « C'est toujours derrière le portrait. »

Oko étudia pensivement le cadre avant de tirer dessus. Il se détacha facilement du mur, révélant un coffre-fort caché. Il fit une place pour Umezawa et sortit un petit appareil de sa poche. « J'ai pris la liberté de fouiller dans vos affaires. J'ai pensé que tu aurais besoin de ceci. »
La mâchoire d'Umezawa se crispa et il arracha l'objet des mains d'Oko. « Toujours deux longueurs d'avance, » marmonna-t-il, les mots dégoulinant d'indignation.

Dans sa paume ouverte, l'appareil se contorsionna en forme d'araignée, les pattes tendues vers l'extérieur. Elle bondit, s'accrochant au cadran du coffre-fort, avant qu'une série de chiffres ne s'affiche sur l'écran. L'appareil tournait, et les pattes métalliques s'enclenchaient délicatement à chaque fois que la serrure se déplaçait de l'intérieur. Au bout de quelques instants, un bruit sourd se fit entendre et la porte s'ouvrit.

Un petit sac en toile de jute était posé sur plusieurs livres épais.

Un sourire s'étira sur le visage d'Oko. Il plongea la main à l'intérieur et en sortit un petit artefact à l'aspect étrange. Alors que la plupart du métal semblait noirci par le temps, certaines parties brillaient dans des teintes fluorescentes.

La sixième clef.

Oko rangea l'artefact dans la poche intérieure de sa chemise et ramassa la boîte vide sur le bureau, la faisant descendre vers le sol. Titos sauta à l'intérieur, ses os faisant un soubresaut avant de se désassembler en un tas.

« Tu viens avec nous ? demanda Oko à Umezawa. Je peux te déguiser en garde, si tu veux.
– Je ne ferais pas plus confiance à ta magie d'illusionniste sur moi que sur toi, répondit facilement Umezawa. Je vous retrouve tous les deux à l'extérieur. » Il disparut dans le couloir.

Levant les épaules en signe de triomphe, Oko sortit du bâtiment en faisant attention de ne pas attirer l'attention. Il se transforma en coursier juste avant le dernier virage, et lorsqu'il atteignit la porte, le garde l'ouvrit sans poser de questions.

À mi-chemin, Oko croisa un petit groupe qui se rendait au siège de la société Argenfin. L'homme au centre avait les cheveux noirs avec d'épaisses mèches argentées sur les côtés. Il était entouré de deux gardes du corps.

Ils ne s'étaient jamais rencontrés auparavant, mais Oko reconnut le visage de l'homme. Il était bien connu à Croisetonnerre. Un Planeswalker, tout comme Oko.

Ral Zarek.

Mais ce n'est pas Ral qui fit s'arrêter Oko, ni le garde armé qui semblait avoir envie de se battre.

C'était le garçon aux cheveux noirs en bataille et aux oreilles pointues.

La magie fae qui coulait dans leurs veines... C'était facile à sentir. À en juger par l'expression du visage du garçon, il avait également reconnu la magie d'Oko.

Oko se raidit, et son illusion se dissipa sans crier gare, incapable de supporter la présence d'un fae auquel il ne s'attendait pas. En un instant, il redevint Oko, sans masque ni déguisement.

« Qui... ? » Ral commença à s'alarmer lorsque ses yeux tombèrent sur la boîte dans les bras d'Oko.

Titos en sortit la tête. Le garde du corps de Ral s'élança vers l'avant, mais Oko fut plus rapide. Il esquiva, prompt et agile, et porta un coup en plein dans la gorge du garde, le forçant à s'agenouiller. Titos retira son fémur et sauta de la boîte, s'en servant comme d'une batte contre la tempe de Ral, qui se saisit le crâne tête, étourdi.

Le garçon fae se figea, et Oko n'attendit pas de savoir pourquoi. Il se transforma en un grand aigle, étirant ses ailes tandis que Titos grimpait sur le dos d'Oko et s'agrippait à ses plumes pour survivre. Oko s'élança vers les collines au moment où les gardes de la société Argenfin commençaient à réagir.

« Suivez-le ! » retentit la voix de Ral sur le flanc de la colline.

Le tonnerre éclata dans le ciel et Oko fit plusieurs virages serrés pour éviter d'être touché. Le chapeau de Titos tomba au sol, et il poussa un cri d'irritation en s'agrippant au cou d'Oko. La ligne de crête était proche, mais il y avait peu d'abris au-delà des énormes rochers, et tous les gardes de l'Argenfin étaient armés. Si Oko se mettait à découvert, il serait désavantagé.

Il descendit en piqué et reprit immédiatement sa vraie forme à quelques centimètres du sol. Titos sauta de son épaule, frissonnant de ce vol imprévu. Les deux hommes se cachèrent derrière l'un des grands rochers et se préparèrent au combat. Tout ce qu'Oko avait à faire, c'était de les retenir jusqu'à l'arrivée du reste de l'équipe.

Le garçon fae apparut dans le ciel, de la poussière dorée traînant à ses pieds. Il atterrit à quelques mètres de lui, les yeux brillants d'urgence. Oko chargea, mais le garçon ne fit que lever les mains, suppliant.

Malgré son instinct, Oko hésita.

« Je ne veux pas me battre avec vous ! bafouilla le garçon.
– Drôle de disposition pour un garde du corps. »
Le garçon baissa les bras. « Je vous ai cherché. Pas seulement sur ce plan, mais sur d'autres aussi.
– Oh ? » Oko haussa un sourcil. « Et pourquoi donc ?
– Je suis à peu près sûr... Eh bien, vous voyez, le problème, c'est que...
– Je suis plutôt pressé par le temps, » le coupa Oko.
Les mains du garçon tremblaient. « Je crois que vous êtes mon père. »

Oko le fixa, incertain d'avoir bien entendu.

« Ma mère s'appelle Alyse, dit le garçon. Je m'appelle Kellan. »

Oko avait entendu autant de mensonges qu'il en avait raconté dans sa vie – suffisamment pour savoir que le garçon disait la vérité. Il se souvenait bien d'Alyse. Et Kellan...

Les bruits de pas se rapprochèrent. Le temps qu'Oko se détourne du garçon, il était trop tard. Son hésitation lui avait coûté cher : Oko était encerclé.

Les membres de la société Argenfin levèrent leurs armes, prêts à tirer.

Oko jeta un coup d'œil à Titos, qui était fermement appuyé sur son épaule. « Je n'ai jamais pensé à demander, mais en tant que squelette, à quel point es-tu indestructible, précisément ? »

Titos haussa négligemment les épaules tandis qu'Oko serrait les poings.

Des vrilles dorées en forme de vigne apparurent, projetant la plupart des gardes en bas de la colline dans un amas de poussière et de magie. Les autres furent ramassés un par un, pris au piège par les lianes dorées, et jetés de côté. La confusion régnait dans l'esprit d'Oko jusqu'à ce qu'il se rende compte que la magie venait de Kellan.

Ral traversa le nuage de poussière laissé derrière lui, étudiant Kellan avec un mélange de choc et de déception. « Tu peux m'expliquer ce que tu fais, petit ?
– Je suis désolé, dit Kellan, grimaçant. Je n'ai rien prévu de tout ça ! »

De l'électricité bleue tourna autour des doigts de Ral, et le ciel sembla s'assombrir au-dessus de lui. Derrière ses yeux, une tempête se formait. Il leva les mains, les doigts étincelants de magie, quand l'électricité s'éteignit soudainement.

Ral ouvrit la bouche et cligna des yeux. « Vraska ? »


Oko jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et découvrit son équipe qui attendait. Vraska s'avança, les traits étroits et crispés. Les profondes cicatrices qui s'étendaient sur sa peau apparaissaient plus nettement à la lumière du soleil.

« Je sais, » dit-elle, lentement et appuyant chaque mot, comme le pire des poisons. « Tu me croyais morte. »

Rakdos s'écrasa sur le sol à côté de Ral, les ailes déployées et le soleil du désert éclatant derrière lui. La reconnaissance s'étendit sur le visage de Ral, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Rakdos envoya un poing de la taille d'un rocher sur le mage de la foudre et l'envoya valdinguer dans la poussière.







Titos en profita pour s'emparer de la montre à gousset d'un garde et la brandit à la lumière en signe de triomphe. Son ricanement satisfait fit trembler tous ses os.

« LE VOLEUR-BOUFFON REMBOURSE SON CHAPEAU ! » observa Rakdos d'une voix grondante mais étonnamment musicale.

Titos tapa du pied en signe de gratitude et s'installa dans le creux du cou de Rakdos.

Malcolm croisa ses bras ailés. « Nous devrions partir avant qu'ils n'envoient des renforts. Eaugrise ne tardera pas à se rendre compte de ce que vous avez pris.
– Je suis d'accord, » dit Oko en observant Kellan pendant un moment. Il ressemblait tellement à sa mère, avec ses cheveux noirs et ses yeux noisette. Ceux d'Alyse étaient de la même couleur, un mélange de mousse et de miel. Ils rappelaient à Oko sa forêt préférée, et les jours qu'ils passaient à se promener dans les bois et à parler de leur enfance. Cela l'avait surpris à l'époque, qu'il puisse écouter les secrets d'une personne sans vouloir en faire des armes. Il était encore plus surpris qu'elle ait ressenti la même chose.

Oko repoussa cette pensée et afficha un sourire. « On dirait que tu viens avec nous, » dit-il à Kellan, qui commençait à avoir l'air malade.
« Tu es sûr que c'est une bonne idée ? » s'interposa Vraska, ses yeux s'illuminant d'une teinte jaune venimeuse. « Nous ne savons rien de lui.
– Le laisser répondre à la société Argenfin serait un handicap. » Oko se fendit d'un autre sourire facile. « De plus, vous n'avez pas entendu ? C'est mon fils. »

Les autres membres de l'équipe échangèrent des regards inquiets, mais ils savaient qu'il valait mieux ne pas discuter.

« EN AVANT ! » cria Breeches.

L'équipe battit en retraite au-delà de la crête, hors de vue. Oko sentait Kellan derrière lui, qui ne voulait manifestement pas le perdre de vue, mais ne voulant pas non plus s'approcher trop près.

Oko ne s'était jamais imaginé être un père, mais le garçon venait de l'aider à s'échapper, et il s'était retourné contre son propre chef pour le faire. Kellan avait fait preuve de loyauté sans être contraint ou piégé. Il l'avait donnée librement.

À mi-chemin de leur voyage de retour vers le saloon, Oko décida qu'avoir un fils pourrait s'avérer très utile.

Résumé



Annie est consciente que sa présence met en danger cette petite ville qu'elle aime tant : si Oko, voleur de couronnes a pu la trouver, alors Akul le pourrait aussi, et il massacrerait ceux qu'elle considère comme sa famille. Elle n'a donc d'autre choix que de déterrer son fusil à tonnerre, et se rendre à Rouillebois, où se trouve le saloon qui sert de QG à l'équipe du Planeswalker.

Elle y est accueillie à bras ouverts par l'ironique fae, qui lui présente toute l'équipe : d'Ixalan on reconnaît Braies, pillard impatient et son ami Malcolm, vaurien attirant ; il y a aussi Titos, le pickpocket, et d'Innistrad, Gisa et Geralf ; de Ravnica viennent Rakdos, seigneur des émeutes et une Vraska, gorgone royale revenue au crime ; enfin, Eriette de la pomme enchantée, qui avait été emportée par Ashiok à la fin de l'histoire des Friches d'Eldraine. Car oui, tout ce beau monde est au service d'Ashiok.

Leur mission : se rendre à Prospérité, au siège de la société Argenfin, pour voler à son patron Bertram Eaugrise la sixième clef de la chambre forte de Maag Taranau, autour de laquelle les Eperenfers ont fondé la ville de Damnation ; la chambre est le seul bâtiment de ce plan qui préexiste aux percées de présage – car toute sa population est un melting pot du Multivers avec soif de conquêtes et d'une nouvelle vie. Cette clef, Akul la convoite aussi : s'il l'obtient, il aura le pouvoir brut que contient Maag Taranau – voilà qui suffit pour convaincre Annie d'intégrer l'équipe et de faire usage de ses dons, d'être capable de voir au-delà des illusions. Au passage, ils ont aussi deux membres de leur équipe à faire sortir des geôles de l'Argenfin.

Annie et Eriette collaborent à la mission d'évasion : grâce à ses charmes magiques, Eriette obtient tout ce qu'elle souhaite des gardes ; Annie, quant à elle, voit où se trouvent leurs coéquipiers, malgré la magie d'illusion qui fait croire, normalement, que toutes les cellules sont vides. Elles libèrent ainsi Kærvek l'impitoyable et Satoru Umezawa, qui a une dette envers Oko, et se dirige vers là où ce dernier se trouve.

Car pendant ce temps, le fae, Titos caché sous ses habits, a fait bon usage de ses capacités de métamorphe pour s'infiltrer, comme garde, jusque dans le bureau de Bertram Eaugrise, où les talents de cambrioleur de Satoru lui permettent de mettre la main sur la clef. Tout se fait sans accroc, jusqu'à la sortie.

Là, Oko, métamorphosé en passant, croise Ral Zarek, mais surtout, il sent chez le garçon qui l'accompagne – Kellan, voyageur audacieux – une puissante magie fae, qui le perturbe au point qu'il reprend sa forme normale. Ral comprend vite le vol, et un combat s'engage, d'abord entre Oko, aidé de Titos, et lui, avant que la foule de la société Argenfin ne mette Oko en fuite.

Mais Kellan l'a poursuivi, et Oko se sent inexplicablement obligé de l'écouter – et le jeune homme révèle enfin qu'il l'a cherché, parce qu'Oko est son père. Mais cet aveu l'a ralenti, et le voici encerclé par les hommes de l'Argenfin : il lui faut gagner du temps, jusqu'à ce que ses compagnons arrivent. Ce à quoi il ne s'attendait pas, c'est que ce soit Kellan qui l'aide, avec sa magie, et trahisse donc son patron. Ainsi, ils ont le temps d'attendre l'aide de Vraska, puis de Rakdos, qui assomme un Ral déjà décontenancé de voir la gorgone qu'il croyait morte.

L'Argenfin est vaincue : l'équipe de hors-la-loi peut retourner à son QG, avec un nouveau membre, Kellan, fils d'Oko.

Alors c'était comment ?

     
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-Comble et blague de Ravnica

Proposé par Al Soupth le 30/10/2020

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