Innistrad : La Noce Ecarlate - La Maison dévorante - Magic the Gathering

Innistrad : La Noce Ecarlate - La Maison dévorante

Innistrad : La Noce Ecarlate - La Maison dévorante

Strefan, chef d’une lignée vampirique mineure, cauchemar de Stensie, se trouve bientôt la cible d’un cauchemar tout aussi réel.

  La storyline de Magic / Innistrad : noce écarlate

Strefan, chef d’une lignée vampirique mineure, cauchemar de Stensie, se trouve bientôt la cible d’un cauchemar tout aussi réel.

  La storyline de Magic / Innistrad : noce écarlate



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le , par Drark Onogard
1074

Strefan, chef d'une lignée vampirique mineure, cauchemar de Stensie, se trouve bientôt la cible d'un cauchemar tout aussi réel. Vous trouverez l'article original ici.

La Maison dévorante



Strefan Maurer avait été chanceux dans sa chute : n'importe lequel des pieux de bois alignés dans la fosse auraient pu le transpercer – auraient pu le tuer. Mais il était alors baissé pour observer la prochaine piste de traces, son manteau étalé autour de lui, et quand il eut atterri, il avait frappé plusieurs pieux à la fois, presque simultanément. Son manteau était en lambeaux, percé et déchiré, et il avait une balafre au côté, une autre sur sa hanche, une troisième, plus superficielle, le long de son bras. Il souffrait, mais au moins il n'avait pas été épinglé comme un insecte remisé derrière une vitrine. Oui, il avait été très chanceux.

Haletant et grognant, il s'extirpa vers le haut, au-delà des pieux. Il poussait les pieux les plus proches de lui jusqu'à ce qu'ils se brisassent ou s'effondrassent afin qu'il pût se tenir debout en sécurité. Au-dessus de lui, il pouvait entendre Brandt se précipiter dans tous les sens, plaçant des symboles angéliques à chaque coin de la fosse. Ils étaient maladroitement réparés, la pierre recimentée, mais ils avaient été bénis : Strefan pouvait le sentir. Malgré l'absence dans ce monde de l'ange, ils lui faisaient toujours sentir un air de la vieille peur qui le paralysait. Mais Brandt aurait dû en savoir assez pour se rendre compte qu'aucun ange ne volerait à son secours. Plus maintenant.







L'idiot, pensa Strefan avec mépris. Le chasseur de vampires aurait pu simplement courir vers la fosse au moment où Strefan était tombé dedans, et le planter depuis en-haut avec une longue lance, jusqu'à ce que mort s'en suivît. Mais la foi de Brandt dans son propre piège était trop grande, et sa foi dans le sacré était plus grande encore.

« Tu es mien, engeance ! gronda Brandt en se penchant sur le bord de la fosse, le dernier symbole mis en place. Enfin !
- Engeance ? » répéta Strefan afin de gagner du temps. Il saisit à l'aveuglette derrière lui et commença à décrocher le pieu derrière lui, le libérant lentement du sol. « Je vaux un peu mieux que cela, Brandt, comme quelqu'un qui a outrepassé la mort. Comparé à moi, tu n'es guère qu'une bête. Assurément tu ne peux croire que tu me vaincrais aussi facilement. »

Le pieu dans sa main était lâche à présent. Il le tira, au moment exact où Brandt retira une main qui contenait un objet brillant, qu'il lui lança. Strefan, plus par réflexe que quoi que ce fût d'autre, l'envoya au loin d'un coup de pieu. La fiole de verre qui s'était précipitée vers son crâne se brisa, et il fut trempé de l'eau bénite qu'elle contenait.

Même sans l'ange, l'eau avait toujours quelque pouvoir. Il cria en sentant sa chair exposée le brûler. Alors qu'il tentait désespérément d'essuyer le fluide, il sentait sa chair cuire. Si la fiole l'avait frappé carrément, si elle n'avait pas été grandement déviée par le pieu, il se tordrait, à l'article de la mort, une proie facile.

Malgré la douleur, il avait encore la présence d'esprit de frapper son pieu avec force contre Brandt, comme une lance, et il fut satisfait d'entendre le chasseur mugir quand elle l'atteignit, et de le voir sortir de sa vue.

Rapidement, Strefan lutta jusqu'au bord de la fosse, balayant les pieux, et il s'extirpa au dehors, avec un haut-le-cœur. Un simple symbole ne pouvait le retenir, pas à ce moment-là.

Brandt avait fui, mais le pieu reposait dans les feuilles mordues de givre, son bout pointu poisseux de sang. Il le lécha jusqu'à ce qu'il fût propre.

Il pouvait sentir le sang dans l'air, pouvait entendre le galop du cheval de Brandt. La soif de sang montant, il s'éleva dans les airs et se lança à sa poursuite.



Par deux fois, tandis que Brandt chevauchait le long du chemin, Strefan plongea sur lui pour le désarçonner. La première fois, Brandt parvint, en se secouant, à le projeter dans un arbre sur le passage. La seconde, Strefan planta ses griffes dans le bras de Brandt et chercha son cou, quand l'homme planta un poignard dans son biceps et le força à retomber. Mais le cheval de Brandt fatiguait et aussi, clairement, Brandt lui-même. Strefan arborait un rictus. Brandt était un vieil homme à présent, attaché à sa chair mortelle comme Strefan ne l'était plus. Sois patient, se rappela Strefan, chasse sagement et chasse bien, et bientôt tu auras ta proie.

Sans avertissement, ils atteignirent la lisière de la forêt. Brandt écrasait la lande, la steppe dont le givre craquait sous les sabots de son cheval. C'était comme si cet homme avait reçu un nouvel éclat d'énergie, et Strefan peinait à le suivre. Brandt fouetta son cheval et hurlait, et maintenant Strefan pouvait sentir le sang de la bête comme de l'homme tandis que, au triple galop, ils fusaient en avant.

Le cheval trébucha et tomba presque mais parvint d'une manière ou d'une autre à maintenir sa course. Brandt continuait de le fouetter follement, sans même ralentir.

De l'autre côté de la plaine se trouvait une pile de pierres. Brandt avait l'air de vouloir l'atteindre. Strefan resta aussi près qu'il le put, attendant une ouverture. Brandt faisait courir son cheval aussi vite que possible, coupant ses côtes à présent avec le petit poignard avec lequel il avait planté Strefan. S'il allait plus loin, le cheval mourrait.

Pas seulement un tas de pierres, Strefan eut juste assez de temps pour le remarquer alors qu'ils se rapprochaient assez : une ruine. Et puis le cheval trébucha et tomba pour de bon, balançant Brandt cul par-dessus tête. Il roula en atterrissant et, presque immédiatement, fut debout et courant, ses pieds faisant crisser la neige. Sifflant de plaisir, Strefan se précipita derrière lui.

Il atteignait Brandt à l'instant même où il fonçait dans la ruine. Quand Strefan tendit la main pour le saisir, Brandt se retourna et frappa de nouveau avec le poignard. Strefan esquiva ce coup, seulement pour se rendre compte trop tard que c'était une ruse : il y avait une autre lame, plus longue, dans l'autre main de Brandt, et cette lame déchira sa tunique et les muscles de son torse. Strefan le maudit et, pris de vertige par la douleur, tomba en arrière.

Il s'attendait à ce que Brandt confirme son avantage, mais à la place, le chasseur fit quelque chose d'entièrement inattendue. Tout en souriant, il retourna la lame de son poignard contre lui-même et trancha sa gorge d'une oreille à l'autre.

Brandt s'effondra au sol, le sang jaillissant de son cou, laissant Strefan consterné. Il se sentait floué : ç'aurait dû être son meurtre. Il secoua la tête, déçu. Il était incompréhensible que Brandt eût fait cela. Pourquoi l'avait-il fait ?







Maintenant que le combat était fini, Strefan commença à sentir l'étendue de ses blessures. Prudemment, il déchira son manteau en bandes et banda ses côtes, sa hanche, son bras. Puis il évalua la situation. Il avait besoin de sang, et vite.

Comme le sang du chasseur de vampires formait sur le sol une petite mare, Strefan tomba à genoux et le lapa désespérément. Ou plutôt il essaya : il se passait quelque chose d'étrange. Le sang ne formait plus une mare : il disparaissait dans les pierres de la ruine, comme s'il était avalé. Bientôt, il n'en resta plus une seule goutte. Plus étrange encore, là où auparavant se trouvaient les pierres désordonnées d'une ruine pulvérisée, des murs avaient jailli autour de lui. Il se trouvait dans un manoir qui avait l'air vivant, vibrant. De riches tapisseries couvraient les murs, une table de dîner couverte d'un riche festin occupait le centre de la pièce, des torches dansaient avec une lumière vacillante dans leurs encoches. Cela lui semblait vaguement familier. Avait-il déjà été ici ?

Il mit la question de côté. Lentement, Strefan se retourna en direction du cadavre désormais blanc et exsangue. Brandt avait dû vouloir le mener ici durant tout ce temps. La fosse n'avait été qu'un simple point de passage, un moyen de titiller Strefan pour qu'il le poursuivît jusqu'à ce lieu sans éveiller de soupçon. C'était le vrai piège de Brandt, son dernier.

Et Strefan était bien tombé dedans.

Il observa la maison qui s'était élevée autour de lui. Ce n'est pas réel, se dit-il à lui-même, ce n'est pas réel. Et pourtant, cela avait l'air réel. Il pouvait la sentir autour de lui, palpable et solide.

Il ne savait pas ce qui se passait. Ce n'était rien qu'il connût ou comprît. Brandt avait dû faire quelque marché avec un démon, ou avec la maison, ou les deux, ou avait scellé ce marché de son sang. Dans quelle sorte d'arts interdits Brandt s'était-il plongé, à quelle sorte de damnation s'était-il condamné, tout cela pour se venger de Strefan ? Pouvait-ce être une magie de sang plus obscure qu'aucune que Strefan connaissait lui-même ?

Il s'approcha de la porte et chercha sa poignée. Elle était là, palpable dans sa main, mais il ne pouvait faire tourner le bouton. Il essayait, mais quelque chose la maintenait implacablement fermée. Non, se dit-il, c'est une illusion : il n'y a pas du tout de porte ici. Et pourtant il y avait l'air d'y avoir une porte. Quand il la poussait, il entendait le bois craquer et gémir de douleur. Il poussait plus fort, toujours plus fort, et puis, brusquement, ses mains glissèrent à travers comme si ce n'était que de l'air. Il tomba à travers la porte dans un brouillard gris, vide, et se trouva ensuite sur le sol du hall de dîner, là où il avait commencé.

Il se mit debout et s'approcha de nouveau de la porte. Cette fois il s'arc-bouta avant de pousser, augmentant la pression jusqu'à ce que de nouveau ses mains traversassent la porte, pour qu'il tombe dans cette même brume grise. Il y marcha à tâtons, ne voyant rien, incapable de voir jusqu'à ses propres mains, jusqu'à percevoir une lumière distante. Il se précipita vers elle. Un instant plus tard, il était de retour dans le hall de dîner, la porte dans son dos, comme s'il venait d'entrer.

Il était piégé. Brandt y était finalement parvenu. Il regarda le cadavre sur le sol. Quel était le sens de l'obsession du chasseur pour lui ? Pourquoi avait-il poursuivi Strefan durant tant d'années ? Il y avait tant de choses qu'il ignorait du chasseur, tant de choses nimbées de mystère.



La première rencontre que Strefan fit avec Brandt s'était passée il y a de ça des décennies alors qu'il était déguisé en humain, passant inaperçu à travers un village à la recherche d'une proie. Il avait à peine accordé au jeune homme blond qui le regardait un regard en retour – rendre le regard de quiconque avec trop d'avidité n'eût fait qu'affaiblir le pouvoir de son sort. Mais soudain, le jeune homme commença à brailler qu'il y avait un vampire parmi eux et se précipita sur Strefan avec une lance de frêne durci par le feu. C'était une attaque maladroite, et aisément parée, mais désormais les autres villageois le regardaient aussi, cherchant des armes ou leurs symboles sacrés endommagés. Strefan, irrité, avait donné un coup, arrachant une partie de l'oreille de Brandt, le marquant, mais il y avait trop de villageois, et il n'eut d'autre choix que de fuir. Non seulement sa chasse de la nuit avait été gâchée, mais encore le village resta en alerte et impossible à approcher des mois durant.

Il avait été poursuivi par Brandt les années qui suivirent jusqu'à ce que, il y a deux ans, Brandt disparût – peut-être tué par un autre vampire, avait supposé Strefan. Mais cette nuit, quand il avait fait son tour habituel dans le village de Grangeombre, il avait entendu un cliquetis de sabots. Un instant plus tard, un cavalier le dépassa sur un étalon noir et écumant, les yeux rouges et roulant sous les paupières. Les quelques gens encore dans les rues à cette heure sautèrent hors de son chemin. Le cheval et le cavalier furent ici seulement pour un instant et puis disparurent, mais dans ce bref instant, le cavalier s'était tourné et avait attiré l'attention de Strefan. C'était un visage qui lui était trop familier. Ce lambeau noueux d'oreille, cette mine cruelle : Brandt.

Il se tendit, s'attendant à ce que Brandt maîtrisât son cheval et revînt vers lui, mais l'homme avait seulement continué de galoper. Soit Brandt ne l'avait pas vu, soit il avait quelque chose de plus important à faire, quelqu'un d'autre à poursuivre.

C'était sans doute un piège, Strefan le savait. Il n'était pas payant de sous-estimer cet homme. Mais pour que le chasseur de vampire disparaisse quelques années et réapparaître soudain de cette façon, comme par hasard ? C'était là sa meilleure opportunité de se débarrasser définitivement de Brandt. Il ne pouvait résister.

Sentant le frisson de la chasse, Strefan avait entamé la poursuite.







Il frémit. Depuis combien de temps se tenait-il au cœur de la maison ? C'était comme si cela faisait quelques secondes, mais il se sentait plus faible, comme si des heures s'étaient écoulées, comme si quelque force vitale avait été sapée. Il avait besoin de se nourrir. Il avait besoin, avant tout, de fuir.

Il fut ébranlé hors de ces réflexions quand il pensa voir remuer les doigts de Brandt. Pas beaucoup, juste un peu, juste assez pour le faire douter qu'il l'avait vu. Ce pourrait n'être que son imagination. Etait-ce le cas ?

Il le fixa, les yeux rivés sur les doigts. Oui, cela le faisait de nouveau, sans erreur possible cette fois, ils avaient bougé. Il en était sûr.

Ou, au moins, presque sûr...

Il secoua la tête. Impossible, se dit-il. Le chasseur de vampire était vidé de son sang, à sec : il était mort.

Il pensait encore cela quand le corps tituba sur ses pieds.



Alarmé, confus, Strefan se retourna pour fuir, mais la porte ne s'ouvrit toujours pas pour lui. Il n'avait nulle part où aller.

Se balançant, Brandt trébuchait maladroitement vers lui. Il favorisait une jambe et tirait l'autre, comme s'il n'était pas entièrement retourné dans son corps. Ses yeux, aussi, dardaient indépendamment dans leurs orbites. Il semblait que Brandt pût le voir – il saisissait des esquisses de ses mouvements en tout cas – mais ses yeux ne se concentraient pas. Avec une simple feinte, Strefan l'évita aisément.

Du moins, dans un premier temps. Après quelques tours autour du grand hall, les mouvements de Brandt devenaient coordonnés, comme s'il apprenait de nouveau comment fonctionnait son corps, et il était plus dur de lui échapper.

Finalement, les yeux de Brandt se concentrèrent. Il rencontra le regard de Strefan, et Strefan vit que la lumière derrière eux sonnait faux. Ce n'était plus Brandt, mais quelque chose d'autre. Quelque chose de pire.

« Qui es-tu ? » demanda-t-il sans le vouloir, avant d'avoir pu s'arrêter.

Tout d'abord Brandt ne répondit pas. Ses deux yeux continuaient à s'emmêler lentement. Ensuite, Brandt sépara ses lèvres et le poursuivit la bouche ouverte. Des sons commencèrent à s'échapper, mais ce n'étaient aucunement des mots. C'étaient les sons que produisent les animaux : le gémissement du chien, le couinement du sanglier, le jappement du loup, les cris enfantins d'un lapin mourant. Tous les sons des animaux souffrant et mourant, leur dernier cri. Où a-t-il collecté de tels cris ? se demandait Strefan, avant de réaliser qu'il savait, qu'il pouvait le sentir irradier des murs qui s'étaient élevés autour de lui. C'étaient les sons des créatures que cette chose, quoi que ce fût, avait attirés jusque là. Les êtres qu'il avait piégés et desquels il s'était nourri.

Comme lui.

« Qui es-tu ? » demanda de nouveau Strefan. Il fut, soudain, plus effrayé qu'il ne l'avait été des siècles durant. Le corps ouvrit sa bouche de nouveau, mais cette fois ce n'étaient pas des cris d'animaux. Il entendit plutôt le cri d'un bébé abandonné, qui mourait dans le froid. La voix devint plus grave, plus lente, moins un cri qu'une plainte, et s'évanouit ensuite, devenant la voix d'un homme adulte. Le son était suffisant pour que la peau de Strefan lui picotât, malgré tout ce qu'il avait vu durant toutes ces années, malgré tout ce qu'il avait fait.

« Pitié ! cria la voix, à peine humaine. Ne me tuez pas ! Je ferai n'importe quoi pour vous, tout ce que vous voudrez ! »

La voix descendit ensuite en gargouillements d'une gorge se remplissant de sang. Un homme mourant.

Le corps se rapprochait à présent, le saisissant presqu'à chaque coin. Strefan devait être très prudent. Il gardait la table entre eux et, pour un temps, ils tournèrent en rond autour d'elle, et puis la créature traversa simplement le bois comme si la table n'était pas là du tout. La chose vint directement pour le saisir. Strefan se précipita hors de son avancée.

Combien de temps pourrait-il encore la fuir ? Ne fatiguerait-elle jamais ?

« Qui es-tu ? » cria-t-il pour la troisième fois. Cependant, il se rendit compte que, peut-être, « quoi » serait une meilleure question que « qui ».

Cette fois le mort non-Brandt s'arrêta brusquement. Il tourna ensuite sa main gauche et la porta à sa poitrine et, d'une manière que Strefan ne pouvait comprendre, plongea sa main assez profondément dans sa propre poitrine pour toucher son cœur.

Il sortit un doigt gluant de sang artériel et commença à écrire sur le mur à côté de lui. Hlad écrivait-il, avant de plonger de nouveau son doigt pour plus de sang... vora, finit-il. Hladvora.

« Hladvora ? » lut à voix haute Strefan. Ce n'était pas un mot qu'il connaissait, cela ne lui évoquait rien. Mais en entendant son nom, si c'était bien un nom, la créature bondit sur lui, sa bouche soudain remplie de rangées et de rangées de dents aiguës, semblables à des aiguilles. C'était toujours assez étrange dans ce corps, mais moins à présent : la chose transformait sa chair pour se donner l'apparence qu'elle voulait. Les jambes s'étaient allongées, comme des pattes d'oiseau, la bouche avait changé, le visage lui-même s'était élargi, les yeux poussés sur les bords.

Strefan la repoussa. Il la frappa dans la gorge et manqua perdre des doigts sur ses dents. Elle s'approcha de lui à nouveau, et il lui lança une chaise, solide lorsque Strefan la toucha, mais passant au travers de la créature comme si la chaise ou la créature, ou les deux, n'existaient pas.

La créature le poursuivait, se rapprochant, essayant de l'acculer. Et puis elle frappa, le manqua de peu et perdit son équilibre, trébuchant en avant. Il fit un pas de côté et frappa puissamment à l'arrière de son crâne avec ses deux poings, la projetant contre le sol. Il était au-dessus d'elle à présent, ses mains serrées sur sa gorge, la créature grinçant toujours de ses rangées de dents, essayant de mordre ses mains tandis qu'il serrait toujours plus pour essayer de lui arracher la vie.

Et puis, aussi soudainement qu'elle était venue à la vie, elle s'amollit. Les yeux étaient morts, fixes, et ne clignaient pas. Un instant, Strefan continua de l'étrangler, sentant que ce devait être une sorte de tour, mais c'était comme étrangler un bout de viande.

Avec un mouvement rapide, sec, il cassa son cou et relâcha.

Le corps resta simplement là. Il y donna un petit coup de pied, mais il ne bougeait pas. Quoi que ce fût qui était là auparavant, quoi que ce fût que Hladvora, cela avait abandonné ce corps.

Il eut du mal à se mettre sur ses pieds. Son bras lui faisait mal, comme ses côtes. Le sang avait commencé à imprégner ses bandages. Il devait se nourrir, et au plus tôt.

Il essaya de pousser la porte de nouveau, de nouveau il la traversa et ressentit la même sorte de vertige qui le ramenait là d'où il venait. Ce ne devait pas être la sortie. Il aurait à chercher une autre sortie.

Comme une réponse à ses pensées, une porte apparut soudain dans le mur à l'autre bout du hall, l'invitant à s'y enfoncer.



Il traversait la longueur du grand hall, se dirigeant vers la porte à l'autre bout. À mi-chemin, tout avait l'air de pencher un peu, et il devait bouger ses hanches pour garder l'équilibre et arrêter de glisser en direction de la porte. Les jambes contractées, il la poussa jusqu'à l'ouvrir. Soudain, le sol était de nouveau de niveau, et parce que ses jambes étaient toujours penchées, il faillit tomber.

Il était dans un boudoir à présent, et de nouveau, il sentit qu'il y avait quelque chose dont il eût dû se souvenir. De derrière lui, il entendit un cri, peut-être un bébé, peut-être un corbeau, mais quand il se retourna, il n'y avait rien. La porte à travers laquelle il était entré avait disparu, il n'y avait qu'un mur nu à sa place. Il courut et appuya ses mains contre le mur, mais ne trouva ni lézarde ni joint, pas de retour possible.

Il entendit un gazouillis et vit que le papier peint du mur opposé de la pièce avait commencé à bouger et se tortiller et se plier, se gonflant pour devenir une espèce de grosseur.







Quelque chose à propos de cette grosseur le frappa par sa familiarité. Fasciné, il s'avança avec précaution.

Alors que cela se rassemblait plus encore, cela devenait, il le vit, un visage, mais de qui ? Il pouvait presque se le représenter, mais pas vraiment. Il s'approcha encore et encore, plissant les yeux.

Il tendait à l'instant la main pour le toucher quand le visage ouvrit ses yeux et grimaça.

Il tomba en arrière, sous le choc.

Salut, chéri, dit le visage. Il parlait d'une voix de bruissement qui n'était aucunement humaine, pas même de loin, et pourtant en elle, il pouvait encore reconnaître le ton de sa mère. Il ne l'avait vue depuis des millénaires, mais d'entendre cette voix et de voir ce visage imitant le sien fit ressurgir à toute vitesse les souvenirs.

Il se sentit de nouveau comme un enfant. Il pouvait sentir le parfum de sa mère, la douce odeur de son souffle. Alors qu'il en faisait l'expérience, la forme du papier peint fut aspirée et laissa la surface aussi blanche que la porcelaine.

Et puis le reste de sa mère s'extirpa du mur, sur des jambes impossiblement longues et avec des doigts impossiblement longs. Il pouvait voir que, quel que fût le point auquel son visage semblait l'indiquer, ce n'était point sa mère.

Il fuit aussi vite que ses petites jambes purent le porter. Il criait à présent – qu'avaient-ils fait à sa vraie mère ? Qui et quoi était cette autre, fausse mère ?

Strefan, murmurait la voix de papier. Viens ici. Maman a besoin de toi.

Il fuit jusqu'à un coin de la pièce et puis, alors qu'elle vacillait vers lui sur ces jambes impossiblement longues, vers un autre coin, et puis un troisième. Sa mère pouffait légèrement.

Je t'ai à présent, mon enfant.

Et en effet, elle l'avait. Elle se faufila vers lui et ouvrit grand ses mains, les doigts écartés pour l'empêcher de fuir. Il essayait d'enfoncer sa tête au plus profond dans le coin, essayait d'ignorer sa peur, de l'ignorer elle, mais il pouvait sentir sa venue, de plus en plus proche. Hurlant, il se retourna pour lui faire face et vit sa chance – il se précipita, droit contre elle, et alors qu'elle tentait de le saisir il plongea entre ses jambes. Il se redressa rapidement et courut vers la porte, bien qu'une partie de lui, très profondément, pensât : Y avait-il une porte auparavant ? Je ne crois pas que ce soit le cas. Derrière lui, il entendit son pouffement – elle appréciait ce jeu, elle appréciait de l'effrayer : sa propre mère ! Seulement, se rappela-t-il, elle n'était pas sa mère, elle était quelque chose d'autre, qu'était-elle déjà ? Il l'avait sur le bout de la langue, pourquoi ne pouvait-il s'en souvenir ? La, La, Hla...

Et puis il passa la porte et tout changea. Il n'était plus un enfant : il était de nouveau lui-même, plus vieux de millénaires. Le souvenir de sa peur était toujours brûlant. Il se sentait exténué.

Non, pas seulement exténué, réalisa-t-il : drainé. La Hladvora se nourrissait de lui, de sa peur. Il était la proie à présent, le bétail.

Et à présent la créature l'avait attiré plus profondément dans ce lieu maudit. Elle utilisait des choses de son propre esprit, les tordant afin de le terrifier. Finalement, il comprenait pourquoi ce lieu avait l'air si familier.

Et maintenant elle voulait qu'il croie qu'il était dans l'étude de son père, un endroit qui lui avait longtemps été interdit lorsqu'il était petit – il avait le droit d'entrer seulement accompagné par son père. Cependant il avait, de temps à autre, pénétré de lui-même, assez intelligent pour ne pas se faire attraper. Il sentit l'attirance à croire qu'il était lui-même de nouveau un enfant, mais il tint bon.

Était-ce réellement Brandt qu'il avait poursuivi jusque là ? se demanda-t-il. Peut-être Brandt était-il tombé ici lui-même, il y a des mois, et avait été victime de la créature. Si la créature avait joué avec les souvenirs de Brandt, elle aurait découvert l'obsession de Brandt pour lui. Peut-être avait-elle pris la coquille qu'était le corps de Brandt, rempli du sang de la créature elle-même, et s'était-elle lancée à la recherche de Strefan.

Il observa circulairement la fausse pièce. Quelle forme prendrait ensuite la créature ? Comment viendrait-elle le chercher ? Apparaîtrait-elle dans les tapisseries cette fois ? Dans le parquer ? Ouvrirait-il le tiroir du bureau paternel pour l'y trouver blottie ?

Il avança avec prudence, les yeux fixés sur toutes les affaires de son père : le cabinet de curiosités, le bureau bien apprêté, les piles de ses livres, sa canne au pommeau d'ivoire. Il se souvint lui-même que cela n'était pas réel, que la créature pouvait être n'importe où.

Il fit un autre pas, toujours prudent, toujours attentif, toujours circonspect, et pourtant quelque d'autre. Ou plutôt, il l'aurait été s'il n'avait pas traversé le sol apparemment solide.

Il ne tomba que d'une faible hauteur mais frappa le sol très violemment, sur le même côté que dans la fosse, ses blessures le lançant de nouveau. Il cria et, sifflant, sauta sur ses pieds, prêt à se défendre de l'attaque dont il était sûr qu'elle arriverait.

Mais il n'y eut pas d'attaque. Au moins, pas une de la sorte qu'il aurait attendue.

Il prit connaissance des alentours. Il était dans une chambre. Tout d'abord il se dit que c'était sans doute censé être sa chambre d'enfance, mais c'était seulement parce qu'il ne voulait pas voir la chambre pour ce qu'elle était. Seulement parce qu'il ne voulait pas voir de trop près, ne voulait pas reconnaître les tentures noires qui signifiaient le deuil, par-dessus tout, ne voulait pas voir ce qui était sur le lit.

Le corps gisait les mains croisées sur son ventre, comme Strefan l'avait laissé. Il avait lavé le cadavre, l'avait oint d'huiles, l'avait vêtu de son plus beau costume et puis l'avait laissé dans cet état sur son lit avant de le quitter ainsi que la maison, pour toujours. Submergé par la peur et le remords, cette mort, cette douleur, était ce qui avait provoqué en lui la décision de ne jamais mourir.

« Père, » murmura-t-il.

Ce n'est pas réel, se dit-il. Il n'est pas réel. Tout est dans ma tête.

Et cependant son père avait l'air vrai. Strefan se sentait submergé par cette même tristesse et ce même désespoir qu'il avait senti le jour où son père était mort. C'était comme si la mort venait d'arriver. Il regardait, terrifié face à ce cadavre, se sentant profondément incapable, comme il n'avait pu faire quoi que ce fût pour sauver son père. Il avait perdu son père.

Sous ses yeux, son père frémit et commença d'ouvrir les yeux.



Pendant un bref instant, Strefan sentit une joie profonde et bénie : son père était toujours en vie ! Après tout cela, il n'était pas mort ! Mais ensuite son père rencontra son regard, et il sentit vaguement que quelque chose ne tournait pas rond. Il avait... vu ces yeux, auparavant. Ils étaient familiers, vrais, mais ils n'appartenaient pas à son père.

Il secoua la tête, tenta de clarifier ses pensées, mais il se sentait comme dans un brouillard.

Son père s'assit lentement et l'interpella, lui demanda d'avancer. C'était tout ce à quoi Strefan pouvait résister. Mes ces yeux : quelque chose à leur propos le gênait toujours. C'étaient les faux yeux.

Il eut un déclic à cet instant. Des faux yeux, se répéta-t-il, de faux yeux, récitant ces mots comme un cantique. Et tandis qu'il le faisait, il commença de sentir plus de fausseté. La peau de son père n'était pas normale. Certainement, le visage convenait, les os étaient à leur place, la forme était juste, mais la peau sur le reste du corps était moins précisément déployée. Elle était lâche et flottait sur un bras, était trop serrée sur l'autre. Comme si son père l'avait enfilée trop vite.

Enfilée ? pensa Strefan.

Il était ensorcelé, il pouvait le voir à présent. Déclique quand c'est faux, se dit-il, et chaque fois que les yeux essayaient de mimer les yeux de son père, chaque fois que la peau essayait de se placer mieux, il se rappelait que ce qu'il avait déjà vu était faux et il le voyait de nouveau.

Strefan, dit son père, d'une voix un peu plus forte qu'un murmure. Sois un bon garçon et viens là.







De nouveau, il sentit son corps tiré en avant, il sentit les années drainées de son corps, mais il lutta, résista. L'être dans le lit avait de moins en moins l'air d'être son père à chaque minute. Et là dans cette chambre, aussi, il vit en un éclair tandis que l'illusion s'évanouissait, les carapaces drainées et jetées d'insectes, d'oiseaux, de souris, de lapins, d'un loup, même d'un homme – c'était une tanière.

Mais cette tanière en ruines était aussi de l'exacte forme de la chambre de son père. Avec horreur, il réalisa pour la première que ce qui lui arrivait était plus qu'une créature pillant simplement son esprit et tordant ses souvenirs : il était vraiment dans les ruines de son manoir familial. Brandt l'avait ramené ici, dans ce lieu hanté, où Strefan était le plus vulnérable.

Où étaient les jumeaux ? Il les avait placés comme gardes précisément pour empêcher cela. Avaient-ils été consumés par la créature, aussi ? Si c'était le cas, si elle avait pu emporter les jumeaux, il était encore plus en danger qu'il ne pensait.

Et puis il cligna des yeux, et les carapaces n'étaient plus, le lit de mort immobile revint. Mais la peau de son père – un instant, était-ce son père ? Non, non, ce n'était pas son père, il devait s'en souvenir. La peau de cette chose à l'apparence de père devenait de plus en plus translucide. Il pouvait voir, maintenant, qu'il y avait quelque chose de logé à l'intérieur, une autre créature entièrement inhumaine. C'est pourquoi la peau ne lui allait pas.

Sois un bon garçon et viens ici, répéta le faux père.

L'attraction n'était plus aussi forte à présent, à présent qu'il avait commencé à voir à travers l'enchantement, mais Strefan fit comme si c'était le cas. Il fit un pas songeur en avant, un faux sourire glacé sur son visage. Puis un autre. Et puis ses mains plongèrent et il saisit la peau de son père. Tirant, de toutes ses forces, il ouvrit son père, le déchira.

Il y eut une grande bouffée d'air fétide et de liquide. Quoi que ce fût qui vivait à l'intérieur du faux père glissa du lit et se répandit sur le sol.

Au début, il pensa que c'était un loup, mais loup n'était pas exactement le bon mot – cela n'y ressemblait que s'il regardait brièvement du bon (ou mauvais ?) angle. Un loup-garou peut-être, saisi à la moitié de sa transformation, tandis qu'il dépose sa peau humaine pour se révéler aussi velu à l'intérieur ? Mais non, ce n'était pas vrai non plus : rien ne l'était.

La créature était rouge et humide, comme s'il lui manquait une peau. Tandis qu'elle peinait à se mettre sur ses pieds, elle laissait des traces de patte sanglantes. Elle avait l'air malformée, ou mieux, à demi-formée : comme si quoi que ce fût dans sa conception avait été interrompu quand Strefan déchira sa... chrysalide.

Elle ouvrit sa bouche. Un frisson traversa Strefan quand il vit autant de rangées de dents aiguisées qu'il avait vues dans la bouche de Brandt. Elle sifflait à son encontre comme un serpent, mais jappait comme un chien, puis sauta.

Elle le mit au sol et fut rapidement sur lui. Il se protégea le visage avec les bras et elle mordit, prenant une bonne bouchée de l'un de ses avant-bras. Elle était très forte. Il lui asséna un violent coup de poing sur la tempe, et son poing produisit un son spongieux, puis il asséna un nouveau coup, poussant la créature à ruer juste assez pour lui permettre de refermer ses mains autour de sa gorge.

Il l'étrangla, le sang poisseux glissant à travers ses doigts, tandis qu'elle mordait, grognait férocement et essayait de le saisir. Elle était presque impossible à maintenir. Il se retourna sur son dos, gardant toujours une poigne solide sur sa gorge, tandis qu'elle grattait l'air dans sa direction, de ses pattes mutilées, éraflant ses bras, sa poitrine. Encore un peu, un peu, ses bras fatiguaient à présent, et puis il fut assez proche du mur derrière lui pour y frapper la tête de la chose.

Mais rien n'arriva. La tête de la créature passa à travers le mur sans douleur, bien que ses mains fussent arrêtés par lui et ne pussent le traverser. Strefan se souvenait de la table dans le hall de dîner, comment Brandt était passé directement à travers elle. Balancer la créature dans un mur ne la blesserait aucunement.

Avec un effort incommensurable, il lança la créature loin de lui et se dressa sur ses pieds. Cette fois quand elle rampa jusqu'à lui, il était prêt, marchant légèrement d'un côté et tombant de l'autre. Elle griffait et mordait et essayait de fuir, mais enfin, il eut ses mains serrées autour de sa gorge, et cette fois, il pressa très fort en effet, appuya de tout son poids sur elle, et maintint désespérément son étranglement.

Strefan l'étranglait, il l'étranglait jusqu'à ce que, soudain, il pût sentir la Hladvora s'affaiblir, ses membres ralentir. Il pressa plus fort, ses mains s'enfonçant de plus en plus profondément dans sa chair.

Et puis soudain elle éclata dans un torrent de sang, entre ses mains. Il se précipita vers le sang, essayé de l'engloutir, mais comme auparavant il s'écoula dans les fissures du sol et disparut d'un coup, comme si elle n'avait jamais été là du tout. Il restait là, affamé, hagard.

Les murs changèrent, eux aussi, devenant translucides et puis, en un clin d'oeil, simplement absents. Strefan se trouva de nouveau seul, la nuit, dans le froid, dans les ruines du manoir familial, dans ce qui fut autrefois la chambre de son père.

Il eut de la peine à se mettre sur ses pieds. Il devait sortir. Vacillant, il traça sa route à travers les pierres.

Il tomba en dehors, visage dans la neige aussitôt qu'il fut sorti de la ruine. Il resta là un moment, attendant que son cœur ralentît, et puis il se remit sur ses pieds et, claudiquant, commença à marcher.

Il était en vie. Mais il ne le resterait pas si longtemps s'il ne se nourrissait pas bientôt. Trop exténué pour parvenir à voler, il marchait lourdement. Peut-être rencontrerait-il quelque voyageur perdu et pourrait-il se nourrir. Si c'était le cas, peut-être recouvrerait-il la santé, peut-être vivrait-il pour combattre un jour de plus.

Ou de nouveau – s'admit-il un peu plus tard, perdu à présent dans la forêt, trébuchant, à peine capable de se maintenir sur ses pieds, de plus en plus conscient qu'il pouvait bien n'avoir pas échappé à sa propre mortalité après tout, que même à présent, la mort avait l'air d'être sur ses talons – peut-être ne survivrai-je pas.

Alors c'était comment ?

     
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Le Dark Mogwaï

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Je suis le pacte ténébreux, le veuf, l'inconsolé
Le Prince de l'Ile Lointaine à la Tour d'Ivoire abolie
Ma seule étoile de fer est morte et mon luth constellé
Porte le Soleil du Sacrifice de la Mélancolie

Dans la Nuit de l'Hiver toi qui m'a consolé
Rend moi le Pendelhavre et les Mers bouillonantes
Cette Fleur de Lotus qui plaisait temps à mon Coeur Noir du Bois
Et la Treille où le pampre au Lotus noir s'allie

Suis-je Cromat ou Memnarch, l'Innommable ou Zur l'enchanteur ?
Mon front est rouge encore du baiser de la Reine sorcière
J'ai nagé dans la Grotte impie ou rêve la Sirène Wojek

Et j'ai, deux fois vainqueur traversé le Pont des Enfers
Modulant tour à tour, sur la Lyre gobeline,
Le Voleur de Soupirs et le Cri de Terashi

—Gérard le naval

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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