Les Ombres : Le vieux et premier quartier de la ville d' Ankh-Morpork, dont les habitants, surtout noctambules, ne fourrent jamais leur nez dans les affaires de leurs prochains, parce que si l'on dit ailleurs que la curiosité tue le chat, dans le quartier des ombres elle se glisse derrière lui dans une ruelle sombre et lui entaille le pelage avec avec 20 cm d'acier froid.
C'est le séjour de dieux discrédités et de voleurs sans patente, de dames de la nuit et de colporteurs de produits exotiques, d'alchimistes de l'esprit et de mimes en baguenaude ; en bref, la graisse sur l'essieu de la civilisation et la matière poisseuse non-identifiée sur la semelle de ses chaussures.
C'est un quartier déshérité qui a grand besoin de l'aide gouvernementale ou, mieux encore, d'un lance-flammes. Il dépasse le sordide de très loin et, par une sorte de renversement einsteinien, touche à une grandeur dans l'horrible dont il se pare comme d'une récompense architecturale. Bruyant, étouffant, il empeste autant qu'une litière d'étable.

Extrait de Byenvenue à Ankh-Morporke, Cytée aux mille Surpryses :
« un réseau folquelorique d'antiques passages et de rues pistoreques, où l'émossion et l'aromance se tapissent au détoure de chaque carefoure, où l'on entend moult cris tradissionels des marchands de jadisse et l'on voit les fysionomies riantes des abitants qui vaquent à leurs afaires »

Autrement dit, vous voilà prévenus.


(Prochainement : la rue des alchimistes)