Phyrexia is back... or not.

Ceci est ma participation pour le FCC sur le retour de Phyrexia, que j'ai été empêché par la technique. Usuellement ça m'aurait pas particulièrement peiné, mais j'y avais passé du temps sur celle-là donc bon... Je la publie quand même ici. On va dire que traverser le temps et l'espace n'est pas science exacte.

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Ils avaient cru vaincu la perfection manifestée. Ils avaient écrasé ses armées, brisé ses chefs. Eradiqué toute trace de son influence, de son pouvoir, de sa pression. Exilé son monde d'origine de la réalité. Ils avaient vaincu Phyrexia. A tout jamais.

A tout jamais ? Puants imbéciles ! Quelle absurdité de penser avoir supprimé Phyrexia « à tout jamais » après l'avoir purement et simplement effacé du temps ? Combien de ce temps estimaient-ils passer à savourer leur triomphe alors que Phyrexia, hors du temps, disposaient désormais de tout celui-ci pour mener à bien sa vengeance ? Et le temps de cette vengeance arrivait désormais.

Privé de la lumière glorieuse des cinq soleils de la Nouvelle Phyrexia, ils avaient lentement régressé et étaient revenus aux préceptes que leur avaient enseigné leur créateur, le divin Yaugzebul, que son nom soit ainsi révéré. Ils avaient appris à redevenir des êtres parfaits, plus proche de sa parole que ne l'avaient sans doute été les praetors de la Nouvelle Phyrexia. Cela leur avait pris aussi longtemps que nécessaire, mais cela n'avait aucune importance dans ce lieu désormais hors du temps, baigné de la non-lumière que l'astre noir qui leur servait désormais de soleil et de lune daignait leur accorder.

Mais, enfin, il avait trouvé. Depuis les profondeurs de ce qui fut autrefois Lumengrid, lui, Rachir-Ji, avait étudié des éons durant les traces laissées par ceux qui les avaient exilé, et découvert comment les remonter pour retrouver la trame temporelle du multivers. Oint de ce savoir, il avait renaquis en tant que Praetor, prêt à guider son peuple vers la vengeance. Où ? Quand ? Aucune importance. Tous les êtres de tous les lieux et toutes les époques apprendrait à craindre Phyrexia. Désormais parfaits, oints d'une nouvelle forme de pétrole luisant, rythmé par les marées que l'astre Noir impulsait, les enfants de Phyrexia parcourront encore le multivers.

Je voulais créer une capacité dont le concept de base est assez simple à comprendre : les phyrexians arrivent de leur phase temporelle, restent quelques temps, puis disparaissent, avant de revenir à nouveau.
La manière de l'implémenter était un peu plus touchy.

Mon prototype consistait en une combinaison de la disparition et de la suspension. Mais ça ne faisait pas vraiment phyrexian, je voulais mettre des marqueurs pétrole. Il y avait un autre défaut qui était qu'il n'y avait plus de coût de mana à la récurrence, ce que je voulais éviter. J'ai envisagé ensuite des options pour lancer depuis l'exil, mais cela posait des problèmes de formulation, rajoutait des interactions avec des cartes très génériques alors que je souhaitais garder une mécanique assez fermée, et en faisait des créatures nouvelles alors que ca ne correspond pas au fluff que je véhicule. Je suis finalement arrivé sur des formulations à base de déphasage, ce qui est très fluff, donne quelques options sympatiques de rédaction sans qu'il faille 12 lignes de texte sur la carte, mais rentre en contradiction avec quelques règles de MTG.

La version finale est donc la marée phyrexiane, qui est une capacité un peu complexe (mot-clé, basée sur un état, activée et déclenchée tout à la fois). Mais elle tiens sur une seule carte sans trop de problème, voyez plutôt :

Un permanent avec Marée Phyrexiane est donc en phase si et seulement si il a des marqueurs pétrole. Sinon il est hors phase (effet basé sur un état). Les comprules doivent spécifier ici qu'un permanent Marée Phyrexiane qui arrive sans marqueur pétrole arrive directement hors phase, et en fait n'arrive pas : il ne déclenche aucun effet basé sur l'arrivée d'un permanent, puisqu'étant hors phase il n'existe pas. Et à moins de pouvoir arriver avec un marqueur pétrole, il n'arrivera jamais. Autre subtilité, les permanents Marée phyrexiane ne sont généralement pas soumis au mal de l'invocation.

Un permanent avec Marée phyrexiane possède également un coût de Flux : cela active une capacité qui permet de mettre sur lui un certain nombre de marqueurs pétrole, uniquement lorsqu'il est hors phase. C'est une violation, sous conditions, de la règle qui indique qu'un permanent hors phase n'existe simplement pas. Pareil, comprule pour indiquer qu'il est possible d'interagir avec des permanents Marée Phyrexiane hors phase si une carte le spécifie. Une fois le Flux payé, le permanent se retrouve avec des marqueurs pétrole et passe en phase.

Le dernier élément de la capacité est le Reflux X, qui indique le nombre de marqueurs pétrole qui sont mis en payant le coût de Flux. Reflux, qui est proche de la disparition, porte également la capac déclenchée qui retire le marqueur pétrole au début de l'entretien. En revanche, pas d'exploit possible en retirant le dernier marqueur, retirer ce dernier marqueur ne déclenche rien : c'est l'effet basé sur un état qui fera passer le permanent hors phase.

En synthèse : le phyrexian apparaît hors phase, puis passe en phase en payant le coût, occasionne des dommages à son environnement puis, si il n'a pas été détruit, retourne hors-phase jusqu'à la prochaine apparition. Plus qu'a exploiter ces cycles d'arrivée / départ, comme ce petit cyclope :

Son effet se déclenche en passant en phase. Bien que son coût de mana soit très faible, il ne pourra rien faire avant de payer le coût de flux qui est plus cher. L'illustration n'est évidemment pas native ; j'ai cherché des arts qui faisaient un peu phyrexiant (recherche de « biomechanical » ou « cyborg »), et je leur ai appliqué un petit traitement rapide et localisé en m'inspirant de l'esthétique des permanents « suspension » de spirale temporelle.

Ou alors, il faut trouver des moyens de mettre des marqueurs pétrole d'une autre manière, comme par exemple avec cette chose qui dégueule de chrono-pétrole. Ici, illustration claire d'une interaction avec des permanents hors phase.

Ou alors, certains permanents peuvent arriver avec déjà des marqueurs pétrole, indépendamment de la marée phyrexiane. C'est le cas de cet enchantement (je parle bien de permament depuis le début, pas de créature), qui va plutot exploiter les phase-out que les phase-in pour faire des effets, en l'état pour laisser derrière lui de gros serpents déguelasses. Et on va donc chercher à lui retirer ses marqueurs le plus vite possible pour recommencer.

A noter également qu'il faut envisager les cas où on peut faire passer hors-phase / en phase des permanents par d'autre biais : ces actions seront simplement écrasés par les effets de la marée phyrexiane. Tefeiri ne pourra pas faire passer hors phase ce Lacérateur d'albâtre : son chrono-pétrole le maintient dans la trame temporelle pour pouvoir lui latter le museau.

Très clairement, ce truc est conçu pour être une colonne vertébrale de deck, en produisant énormément d'effets tous les tours au prix d'une immobilisation de la manabase. C'est pété, comme certaines cartes peuvent l'être (Justificateur / Oblitérateur phyrexian, par exemple).

Et enfin, voici le petit salopard de praetor qui a initié tout ça : Rachir-Ji himself.

Il coûte cher, il a la marée, mais surtout il autant utile hors phase qu'en phase (another comprule pour dire qu'une carte qui n'existe pas peut quand même produire des effets). Soit on le laisse sur Phyrexia et il accélère l'envoi de phyrexians dans le monde réel, soit on l'envoi prendre l'air et il apporte un soutien fort à tous ses séides qui le rejoignent. C'est un praetor après tout, il a le droit d'avoir des effets partout.

Et avant de se quitter, je ne pouvais pas ne pas faire une variation sur le colosse de sombracier. Après sa variante en pestacier, voici celle en chronacier. Comme son original, un gros thon, injouable, mais à la recherche d'amour et de combo (j'aime cette carte, si vous n'aviez pas deviné ^^).