Bonjour à toutes et à tous !

L'histoire de la funcard que je vous propose aujourd'hui est tout à fait incroyable. J'étais en train de chercher l'inspiration en regardant les deux images proposées par Yamaël, quand j'ai reçu un mail de Mark Rosewater, avec une image en pièce jointe. Voici une traduction de ce message :

Maro a écrit a dit :
Salut PO !

Comment vas-tu ? Je t'écris car je viens de retrouver une antique boîte de boosters au fond mon tiroir « caverne d'Ali Baba », une boîte pleine de vieilleries que m'avait donnée Richard (NdT : Garfield) et que je n'avais jamais vraiment explorée. Je viens de le faire, et parmi un tas de bric-à-brac, dont des petites cartes blanches du tout premier proto, j'ai trouvé des cartes Alpha très peu usées, liées par un élastique.
Machinalement, j'ai ôté le lien et parcouru le paquet avec nostalgie... Et quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur une carte complètement inconnue, nommée Deathwood Skull ! Je n'en croyais pas mes yeux. Je connais parfaitement la liste d'Alpha, et j'ai su que je venais de découvrir une rareté absolue. J'ai aussitôt appelé Richard pour savoir d'où sortait cette carte, et il m'a tout expliqué.

À l'origine, il avait eu l'idée de créer un artefact permettant au joueur qui le possédait de survivre sans points de vie, s'inspirant des légendes et de la fantasy (qu'il s'agisse de la pierre philosophale ou d'où talisman de vie éternelle). La carte avait été créée, l'illustration réalisée, mais juste avant le lancement final de l'édition, il s'était dit que cela pouvait bloquer la partie en rendant le joueur immortel si son adversaire n'avait que des cartes noires ou vertes dans son jeu, ces couleurs ne pouvant pas, dans l'édition Alpha, détruire ou voler un artefact (le blanc avait Disenchant, le bleu Steal Artifact et Animate Artifact, et le rouge Shatter). Warp Artifact était inutile, puisque le contrôleur du crâne n'avait que faire de perdre des points de vie. Pour le noir et le vert, la seule chance de détruire le crâne aurait donc été d'avoir dans le deck Nevinyrral's Disk.

Pour cette raison, Richard avait transformé son idée en dernière minute, en ajoutant une condition liée au nombre de cartes dans la main du joueur. Ainsi, n'importe quel deck pouvait encore gagner contre Deathwood Skull en infligeant des blessures (des « dégâts », comme on disait à l'époque) à son contrôleur ou en lui faisant défausser des cartes.
En outre, Richard avait finalement placé cet effet sur une carte noire, couleur de la nécromancie, au lieu d'en faire un artefact, mais en gardant un coût de mana de 4, et Peter (NdT : Adkinson) a appelé Daniel Gelon pour lui commander une illustration en urgence : la carte Lich était née.

Avant cela, à la demande de Richard, Peter avait fait imprimer une planche avec les cartes maquettées de l'édition Alpha pour pouvoir tester encore un peu le jeu, mais avec les vraies cartes plutôt qu'avec les cartes blanches de proto. Et c'était avant de remplacer Deathwood Skull par Lich ! Deathwood Skull n'existait donc qu'en un seul et unique exemplaire : celui qui était là, devant moi, posé sur mon bureau, et cette rareté inimaginable faisait à coup sûr de ce bout de carton la carte la plus précieuse et la plus chère de toute l'histoire de Magic.

Je vais raconter tout cela dans mon prochain article. Mais ce ne sera pas une exclusivité, car c'est à toi que je laisse le soin de dévoiler cette nouvelle retentissante à la communauté Magic mondiale, sur le site de ton choix. Je sais que vous avez une communauté très vivace en France, entretenue notamment par vos sites communautaires ; je me souviens d'avoir entendu dire beaucoup de bien de l'un deux lors des Pro Tours français, la SNCF, le SMS, ou quelque chose comme ça. Tu trouveras ci-joint un scan de la carte.

See you,

Mark